S3E20 - 1ère partie - Violences : Briser l’emprise, reprendre son souffle - Sarah Barukh
⚠️ Attention, cette semaine le récit (en 2 épisodes) de notre invitée Sarah Barukh, écrivaine et activiste, parle de violences et d’emprise. Écoutez-le dans les meilleures conditions possibles. Si vous avez besoin d’aide, appelez le 3919.💬 " La violence est une addiction, qu'il s'agisse des victimes ou des coupables, la violence est traumatique et crée une relation systémique à l'addiction, à cette violence pour la victime et pour le coupable puisque la violence est traumatique pour les deux. Un jour, ma psy m'a dit une phrase qui a été totalement libératrice pour moi. Elle m'a dit il n'est pas responsable d'être malade. Il est responsable de ne pas se soigner."Sarah Barukh grandit dans un héritage de luttes. Un père médecin, exilé tunisien. Une mère, fille de rescapés d’Auschwitz, institutrice par conviction. De la pauvreté, du militantisme, une certitude : se taire, c’est déjà perdre. D’abord lectrice chez Gaumont, elle publie plusieurs romans ("Elle voulait juste marcher tout droit", "Le Cas Zéro"), interrogeant mémoire et transmission. Mais en 2023, elle passe de la fiction au manifeste. Brisée une première fois par un viol en Israël alors qu’elle est encore jeune, puis lentement étouffée par une relation sous emprise qui l’isole de ses proches et la consume à petit feu, Sarah Barukh mettra des années à reprendre le contrôle de sa vie. Mais plutôt que de sombrer, elle transforme ses blessures en combat. Elle publie "125 et des milliers" (HarperCollins), un ouvrage collectif pour donner voix aux victimes de féminicides, porté par 125 autrices et personnalités. Les bénéfices sont reversés à l’Union nationale des familles de victimes. Mais écrire ne suffit pas. Elle crée des outils concrets : un test en ligne discret ("Suis-je victime de violences ?"), un refuge d’urgence ("Une chambre à soi") et des interventions dans les commissariats, écoles et entreprises. En mars 2024, son histoire et son combat prennent une autre dimension avec "Vivante(s)", un documentaire Canal+ signé Claire Lajeunie. Le titre dit tout : elle est debout. Et elle n’a pas l’intention de s’arrêter. Avec "Les Veilleuses", elle propose une rupture radicale : se libérer d’un agresseur comme on se défait d’une addiction. Inspirée des groupes de soutien anonymes, l’association refuse la fatalité. Ici, on veille, on soutient, on se relève. Sarah Barukh n’écrit pas pour plaire, mais pour comprendre, réveiller, agir. Son dernier roman, "De bleu, de blanc, de rouge et d’étoiles" , entrelace les destins de ceux que l’Histoire broie : une psychiatre hantée par les attentats, un réfugié érythréen, une adolescente pakistanaise, un exilé algérien. Toujours le même fil conducteur : la résistance. « Mon rêve, écrit-elle : Faire aimer la nuance, le discernement et l’envie de construire plutôt que de semer la haine et le chaos. Vous restez ou vous partez, mais évitez de me violenter, même par les mots. Cela dit, j’en ai vu d’autres. Et même mourante, je ne me tairai plus jamais. »🖇 Références :🌴 Linktree Sarah Barukh ▶️ association 125 et après Faire un don à l'asso 📚 125 et des milliers: 125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides (Éditions Harper Collins, 2023) De bleu, de blanc, de rouge et d’étoiles (Éditions Harper Collins Traversée, 2024)🎧 Podcast "Rester vivantes"Ce podcast est soutenu par la MILDECA, Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives📚 "Contre-Addictions", le livre, disponible aux Éditions Eyrolles Bien-Être💌 Contre-addictions : @contreaddictionspodcast💌 Rose : @rosekerenDistribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.