Powered by RND
PodcastsÉducationChoses à Savoir - Culture générale

Choses à Savoir - Culture générale

Choses à Savoir
Choses à Savoir - Culture générale
Dernier épisode

Épisodes disponibles

5 sur 3139
  • Pourquoi dit-on “noyer le poisson” et “snob” ?
    L’expression française « noyer le poisson » signifie détourner l’attention, embrouiller volontairement une explication ou éviter de répondre franchement à une question. Mais l’image, elle, provient d’un geste très concret… et très ancien.À l’origine, l’expression appartient au monde de la pêche. Avant l’industrialisation, les poissons fraîchement pêchés étaient conservés vivants dans un seau ou une cuve d’eau. Lorsqu’un poissonnier voulait vendre un poisson abîmé, déjà mourant ou de mauvaise qualité, une petite astuce consistait à… le plonger dans beaucoup d’eau et le brasser. Le mouvement de l’eau donnait l’illusion d’un animal encore vif. En « noyant » littéralement le poisson sous un flot d’eau, on masquait sa faiblesse pour tromper l’acheteur.Très vite, cette image est devenue métaphorique : on « noie le poisson » quand on crée un flux d’informations, de paroles ou de détails pour dissimuler l’essentiel, comme l’eau qui dissimule l’état réel de l’animal.L’expression apparaît dans la langue au XVIIIᵉ siècle, période où la pêche fraîche est très présente dans les villes. Les dictionnaires du XIXᵉ siècle confirment déjà son sens figuré : « embarrasser une affaire au point de la rendre inextricable » ou « fatiguer un adversaire en l’empêchant d’y voir clair ».On y voit aussi un lien avec la rhétorique politique : lorsqu’un orateur répond par des détours, qu’il multiplie les digressions ou qu’il ajoute des détails superflus pour éviter une réponse directe, il « noie le poisson ».En somme : noyer le poisson, c’est noyer la vérité.Le mot « snob » apparaît en Angleterre à la fin du XVIIIᵉ siècle, mais son origine reste l’un de ces petits mystères linguistiques savoureux. L’explication la plus souvent citée renvoie aux universités britanniques, notamment Oxford et Cambridge. À l’époque, on inscrivait parfois les étudiants issus de familles modestes en notant à côté de leur nom l’abréviation s.nob., pour sine nobilitate, c’est-à-dire « sans noblesse ».Ces étudiants, exclus des privilèges aristocratiques, auraient parfois essayé d’imiter les attitudes, les goûts et les codes de la haute société pour paraître plus distingués. Peu à peu, « snob » aurait désigné quelqu’un qui singeaient les élites, qui voulait paraître plus important qu’il ne l’était réellement.Une autre explication, moins académique mais amusante, affirme que snob viendrait du vieux dialecte anglais snob, qui signifiait « cordonnier » ou « roturier ». Là encore, l’idée de quelqu’un de modeste cherchant à imiter les classes supérieures se retrouve.Dans tous les cas, au XIXᵉ siècle, le mot prend son sens moderne : une personne qui admire exagérément ce qu’elle croit supérieur, qui méprise ce qu’elle juge vulgaire, ou qui s’efforce d’adopter les comportements « à la mode ».Aujourd’hui, dire de quelqu’un qu’il est « snob », c’est dire qu’il préfère l’apparence au naturel, et la distinction au bon sens. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
    --------  
    2:54
  • Pourquoi Victor Hugo a-t-il commencé Les Misérables par un simple « ? » ?
    Quand on pense à Victor Hugo, on imagine un génie littéraire sûr de sa vision, planifiant ses œuvres colossales avec une précision presque architecturale. Et pourtant, Les Misérables, l’un des romans les plus célèbres de la littérature mondiale, commence d’une manière déroutante : sur la première page manuscrite, Hugo a tracé… un simple point d’interrogation. Un « ? » immense, isolé, sans commentaire. Ce signe mystérieux est resté pendant des décennies l’une des énigmes les plus fascinantes de l’histoire littéraire française.Pour comprendre ce geste, il faut revenir à 1845. Hugo a déjà l’idée d’un grand roman social, mais il ne sait pas encore quelle forme lui donner. Le projet s’appelle d’abord Les Misères, puis Jean Tréjean, du nom initial de Jean Valjean. Il prend des notes, dessine des plans, tente de structurer le récit… mais rien ne s’assemble vraiment. Le sujet est immense : pauvreté, injustice, rédemption, révolution, morale chrétienne. Hugo, pourtant prolifique, hésite. L’œuvre le dépasse. Alors, sur la première page du cahier, il ne met pas un titre, mais ce « ? », comme une confession silencieuse : tout est encore ouvert.Puis vient l’événement décisif : en 1851, Hugo doit fuir Paris après le coup d’État de Napoléon III. Exilé à Bruxelles, puis à Jersey et Guernesey, il se retrouve coupé de sa vie parisienne, mais plongé dans une solitude féconde. Au milieu des tempêtes, des falaises et du vent atlantique, il reprend son vieux projet. Et c’est là que le « ? » devient une force. Privé de tout sauf de son manuscrit, Hugo voit dans ce signe le symbole d’une question centrale : comment raconter la misère humaine sans la trahir ? Son exil devient la réponse.Pendant près de quinze ans, il remodèle, agrandit et reconstruit son roman. Le « ? » disparaît dans les versions suivantes, mais l’esprit d’incertitude créatrice qu’il représente irrigue toute l’œuvre. Les Misérables n’est pas seulement un récit, mais la tentative gigantesque d’expliciter cette interrogation initiale : comment une société fabrique-t-elle ses exclus, et comment un homme peut-il renaître malgré elle ?Le point d’interrogation d’Hugo n’est pas un oubli. C’est l’acte fondateur d’un roman qui cherche, questionne, doute avant de s’affirmer. Un rappel que même les géants commencent parfois leurs œuvres les plus monumentales par la plus simple des choses : une question. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
    --------  
    2:52
  • Pourquoi le “grand coquelicot” finit-il toujours coupé ?
    Le syndrome du grand coquelicot désigne un phénomène social dans lequel une personne qui réussit, se distingue ou dépasse le groupe se retrouve critiquée, rabaissée ou isolée précisément à cause de sa réussite. L’image est simple : dans un champ de coquelicots, celui qui dépasse les autres attire l’attention… et on le coupe pour que tout reste au même niveau.L’expression remonte à l’Antiquité. L’historien Tite-Live rapporte que le roi Tarquin le Superbe, interrogé sur la manière de mater une ville rebelle, répondit en coupant les têtes des coquelicots les plus hauts de son jardin. Le message était clair : pour maintenir l’ordre, il faut affaiblir les individus les plus visibles ou influents. Cette métaphore a traversé les siècles et est particulièrement populaire dans les pays anglo-saxons, notamment en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elle décrit l’idée qu’un excès d’égalitarisme peut décourager l’ambition ou la réussite trop visible.Le syndrome n’a rien d’une maladie. C’est un mécanisme social reposant sur trois éléments : d’abord une réussite visible (une promotion, un succès financier, une performance remarquable), puis un regard social négatif (jalousie, sentiment d’infériorité, comparaison), et enfin une forme de sanction (moqueries, rumeurs, isolement, critiques systématiques). On ne reproche pas à quelqu’un d’échouer, mais bien de réussir “trop” ou trop ouvertement.Plusieurs ressorts psychologiques expliquent ce phénomène. Dans certaines cultures, on valorise la modestie et la discrétion : se mettre en avant ou sortir du rang est mal perçu. La réussite d’autrui peut aussi rappeler à chacun ses propres limites, suscitant jalousie et amertume. Enfin, le groupe a tendance à vouloir maintenir une cohésion interne : rabaisser celui qui s’élève permet de garder tout le monde au même niveau.Les conséquences peuvent être importantes. Pour éviter les critiques, certaines personnes finissent par cacher leurs accomplissements ou par s’autocensurer. Cela peut freiner l’innovation, décourager les talents et favoriser une culture où la médiocrité est plus confortable que l’excellence. À l’inverse, comprendre ce mécanisme permet d’encourager un environnement où la réussite est reconnue et célébrée, et non punie.En résumé, le syndrome du grand coquelicot décrit la tendance d’un groupe à “couper” ceux qui réussissent trop, non parce qu’ils nuisent aux autres, mais parce qu’ils se distinguent trop visiblement. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
    --------  
    2:11
  • Qui sont les deux seules personnes à avoir refusé un prix Nobel ?
    Dans toute l’histoire du prix Nobel, deux hommes seulement ont pris la décision — libre, assumée, publique — de refuser l’une des distinctions les plus prestigieuses au monde : Jean-Paul Sartre en 1964 et Lê Duc Tho en 1973. Deux refus très différents, mais qui disent chacun quelque chose d’essentiel sur leur époque et sur leurs convictions.Le premier à franchir ce pas radical est Jean-Paul Sartre, philosophe et écrivain français, figure majeure de l’existentialisme. En 1964, l’Académie suédoise lui décerne le prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre. La réaction de Sartre est immédiate : il refuse le prix. Non par modestie, mais par principe. Sartre a toujours refusé les distinctions officielles, estimant que l’écrivain doit rester libre, non récupéré par le pouvoir, les institutions ou la notoriété. Pour lui, accepter un prix comme le Nobel reviendrait à « devenir une institution », ce qui contredisait son engagement politique et intellectuel.Il avait d’ailleurs prévenu l’Académie, avant même l’annonce, qu’il ne souhaitait pas être nommé. Cela ne change rien : il est proclamé lauréat malgré lui. Sartre refuse alors publiquement, dans un geste retentissant. Ce refus est souvent perçu comme l’expression ultime d’une cohérence : l’écrivain engagé qui refuse d’être couronné. Ce geste, unique dans l’histoire de la littérature, marque durablement la réputation du philosophe, admiré ou critiqué pour son intransigeance.Neuf ans plus tard, c’est au tour de Lê Duc Tho, dirigeant vietnamien et négociateur lors des Accords de Paris, de refuser le prix Nobel de la paix. Le prix lui est attribué conjointement avec l’Américain Henry Kissinger pour les négociations qui auraient dû mettre fin à la guerre du Vietnam. Mais pour Lê Duc Tho, il n’y a pas de paix à célébrer. Les hostilités se poursuivent, les bombardements aussi. Refuser le Nobel devient alors un acte politique : il déclare ne pouvoir accepter un prix de la paix tant que la paix n’est pas réellement obtenue.Contrairement à Sartre, son refus n’est pas motivé par un principe personnel, mais par une analyse de la situation géopolitique. Son geste est moins philosophique que stratégique, mais tout aussi historique. Il reste le seul lauréat de la paix à avoir décliné le prix.Ces deux refus, rares et spectaculaires, rappellent que le prix Nobel, pourtant considéré comme l’une des plus hautes distinctions humaines, peut devenir un terrain d’expression politique ou morale. Sartre par conviction, Lê Duc Tho par cohérence historique : deux gestes, deux époques, deux refus qui ont marqué l’histoire du prix. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
    --------  
    2:21
  • Faut-il vraiment mettre un bonnet car “la chaleur s'échappe par la tête” ?
    Depuis des décennies, on répète qu’en hiver, « la chaleur s’échappe par la tête ». L’idée paraît intuitive : quand on sort sans bonnet, le froid semble immédiatement plus mordant. Pourtant, cette croyance repose sur une interprétation erronée d’expériences menées au milieu du XXᵉ siècle. Des volontaires avaient été exposés à des conditions très froides en portant des combinaisons isolantes… mais laissant la tête totalement découverte. Les pertes thermiques relevées semblaient donc importantes au niveau du crâne, ce qui a conduit à une conclusion trompeuse : la tête serait une zone critique par laquelle s’échapperait l’essentiel de la chaleur du corps.Le problème est que ces expériences ne respectaient pas un principe fondamental de la physiologie thermique : la chaleur s’échappe proportionnellement à la surface exposée. Si l’on isole parfaitement 90 % du corps, la seule partie restée à l’air libre paraît mécaniquement responsable de la majorité de la déperdition, même si elle ne possède aucune propriété spéciale. En réalité, une tête humaine représente une surface assez faible : environ 7 à 9 % de la surface corporelle totale. Si elle est découverte tandis que le reste est bien couvert, elle dissipera donc une proportion similaire de chaleur, pas davantage.La sensation de froid, elle, est amplifiée par d’autres facteurs physiologiques précis. Le visage et le cuir chevelu contiennent un réseau dense de thermorécepteurs et de vaisseaux sanguins superficiels. Le refroidissement y est donc perçu plus rapidement et plus intensément. De plus, le cerveau doit être maintenu à une température extrêmement stable ; lorsqu’il détecte un refroidissement local, la vasoconstriction périphérique s’accentue, accentuant encore l’impression de froid général.Alors, le bonnet est-il inutile ? Pas du tout. Couvrir la tête réduit bel et bien les pertes thermiques, mais uniquement parce qu’on protège une zone qui, sinon, resterait exposée. Dans un environnement très froid, protéger cette région améliore le confort thermique global et limite la chute de température cutanée. Cependant, si on sort sans bonnet mais avec une veste mal fermée ou des gants trop fins, les pertes seront bien plus importantes par ces zones que par la tête.En résumé, la tête n’est pas une cheminée naturelle. Elle perd de la chaleur exactement comme le reste du corps : ni plus, ni moins. Le bonnet reste utile, non parce que la tête serait une porte de sortie privilégiée pour la chaleur, mais simplement parce qu’en hiver, c’est souvent elle qu’on oublie de couvrir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
    --------  
    2:09

Plus de podcasts Éducation

À propos de Choses à Savoir - Culture générale

Développez votre culture générale. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Site web du podcast

Écoutez Choses à Savoir - Culture générale, Le Podkatz ou d'autres podcasts du monde entier - avec l'app de radio.fr

Obtenez l’app radio.fr
 gratuite

  • Ajout de radios et podcasts en favoris
  • Diffusion via Wi-Fi ou Bluetooth
  • Carplay & Android Auto compatibles
  • Et encore plus de fonctionnalités

Choses à Savoir - Culture générale: Podcasts du groupe

Applications
Réseaux sociaux
v8.0.7 | © 2007-2025 radio.de GmbH
Generated: 12/6/2025 - 1:52:09 PM