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Sociologie du travail créateur - Pierre-Michel Menger

Collège de France
Sociologie du travail créateur - Pierre-Michel Menger
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  • Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Table-ronde conclusive « Where is Boulez now? »
    Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Table-ronde conclusive « Where is Boulez now? »Session 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenants :Edward CampbellEmeritus Professor of Music, King's College, University of AberdeenEric DrottUniversity of Texas, AustinJonathan GoldmanProfesseur titulaire de musicologie, Université de MontréalCatherine LosadaProfessor of Music Theory, University of CincinnattiColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.
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  • Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - L'opposition à Boulez, entre ressentiment personnel et contestation d'un modèle
    Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - L'opposition à Boulez, entre ressentiment personnel et contestation d'un modèleSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Christian MerlinUniversité de Lille-Nord de FranceColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméRien d'étonnant à ce que celui qui s'est construit dans la désobéissance et le refus de l'autorité, ait très tôt vu la sienne contestée. La virulence de l'opposition à Boulez fut à la mesure de l'intransigeance de l'homme et du pouvoir, réel ou fantasmé, qu'on lui prêtait. Nous reviendrons sur les ressorts d'une polarisation de la vie musicale française.Dès les concerts du Domaine musical, fondés en 1954, se dessine une opposition esthétique dont le chef de file le plus actif et brillant est le journaliste du Figaro Bernard Gavoty. L'opposition esthétique s'accompagne d'une opposition institutionnelle : refus de subvention publique au Domaine musical, hostilité du Conseil national de la musique. L'imbrication entre divergences esthétiques, conflit institutionnel et inimitié personnelle culminera dans l'affrontement avec André Jolivet.De lutte entre l'institution (radio, instances gouvernementales) et l'underground (la niche privée du Domaine musical), l'opposition prend dans les années 1960 l'allure d'une lutte au sein-même de l'institution, lorsque, à la suite du ralliement d'André Malraux, Boulez est écouté au ministère, grâce à des relais d'influence comme Gaëtan Picon ou Emile Biasini. Se constitue alors au sein-même du ministère un courant « contre-révolutionnaire », autour de Marcel Landowski. La victoire de celui-ci aboutit en 1966 au départ de Boulez, qui renonce à toute fonction en France.À son retour, dans les années 1970, à l'initiative de Georges Pompidou, l'opposition prend une autre dimension. Jusqu'ici, Boulez contre l'institution, c'était David contre Goliath. Désormais, l'IRCAM, financé par la puissance publique mais aux frontières de l'appareil d'Etat, Boulez ayant posé comme condition de ne pas dépendre directement du ministère, sera non plus dénoncé comme le jouet d'un agitateur culturel à l'influence somme toute circonscrite, mais celui d'un autocrate détenant tous les leviers de la création. L'hostilité ne vient plus seulement de milieux conservateurs attachés à la tonalité, mais aussi d'avant-gardistes s'estimant lésés, comme Iannis Xenakis ou Jean-Claude Eloy.Se rejoignent alors les deux oppositions : celle de l'institution qui entend garder le contrôle de son administration et fustige ce qu'elle considère comme son détournement à des fins personnelles, et celle des anti-modernes, qui prônent un retour à une esthétique plus consonante et dénoncent désormais en Boulez un homme de pouvoir et un compositeur officiel.
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  • Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Multiactivité et stratégie créatrice
    Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Multiactivité et stratégie créatriceSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Pierre-Michel MengerProfesseur du Collège de FranceColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméAu long de la carrière de Pierre Boulez, l'activité créatrice est assortie de rôles professionnels complémentaires destinés d'abord à favoriser la diffusion de son œuvre et des œuvres de la modernité qu'il soutient : fondateur et directeur d'institutions, chef d'orchestre et directeur musical. Un autre rôle s'ajoute sporadiquement puis plus systématiquement, celui d'enseignant et de pédagogue, sur deux versants, celui du professeur et celui du médiateur cherchant à augmenter le coefficient d'intelligibilité des œuvres présentées en concert auprès d'un public profane. L'enseignement au Collège de France est à l'intersection des activités de pédagogue et de théoricien-poéticien de son propre travail.Le problème qui sera examiné est le suivant. Multiplier les rôles a une courbure typique. C'est d'abord le produit d'une nécessité, c'est un moyen de faire des apprentissages multiples, et c'est enfin une ressource dans la recherche d'un contrôle plus élevé sur les facteurs de production et de diffusion du travail de création. Mais cette démultiplication a des coûts évidents : les tâches multiples peuvent certes être complémentaires sur le plan fonctionnel, mais elles sont rivales sur le plan de l'énergie à dépenser et de l'allocation du temps donné aux différentes tâches à exercer. Je montrerai comment, dans le cours de cette carrière multiactive, l'activité compositionnelle de Boulez acquiert ou renforce des caractéristiques propres à rendre plus complémentaires que rivales, mais non sans difficultés et ambiguïtés, toutes ces fonctions qui, pour chacune d'entre elles, pourraient remplir un agenda complet d'activité.
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  • Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Le réformisme institutionnel de Pierre Boulez
    Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - Le réformisme institutionnel de Pierre BoulezSession 5 : Le musicien sur tous les frontsIntervenant :Laurent BayleCommissaire général de l'année Pierre Boulez 2025Colloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméBien avant que 1977 ne marque l'inauguration de l'Ircam et le début de son enseignement au Collège de France, Pierre Boulez avait posé les bases de son action publique. Il l'avait même fait en suscitant des polémiques retentissantes qui laissèrent peu de doute sur le caractère entier de son engagement. Ainsi du célèbre plaidoyer au titre assassin, Il faut brûler les maisons d'opéra, paru dans Der Spiegel en 1967.À plus d'un titre, les « années Collège » représentent néanmoins un changement d'échelle : fort de son leadership, il abandonne ses modes d'action militants et « artisanaux » des débuts dans le but de mener à bien son dessein de modernisation de l'ensemble du paysage musical ; il n'hésite pas à se retirer partiellement de ses responsabilités planétaires pour mieux assumer, après deux décennies de désamour, son retour sur la scène institutionnelle française (corrélé à la genèse de l'Ircam, l'Ensemble Intercontemporain, l'Opéra-Bastille, jusqu'à la Cité de la musique) ; ou encore, il formalise, dès le lancement du Centre Pompidou, le besoin d'établir de fortes synergies entre des pôles généralistes multiformes et des satellites spécialisés, afin que la recherche se confronte au monde extérieur.Ma communication tentera de cerner les lignes de force qui traversaient sa démarche institutionnelle, en prenant notamment appui sur mes souvenirs personnels, tel que j'ai déjà pu les évoquer dans un petit livre, Pierre Boulez aujourd'hui, paru aux éditions Odile Jacob en janvier 2025. J'ai en effet eu la chance d'accompagner sa trajectoire dès 1986, en assumant d'abord la direction artistique de l'Ircam, puis, en lui succédant à la tête de cet Institut en 1992, avant de prendre la direction de la Cité de la musique en 2001 et de poursuivre son combat pour la construction d'un grand auditorium qui ne verra le jour qu'en 2015. De ma position d'observateur et d'acteur privilégié, j'ai pu mesurer une adversité qui, prompte à dénoncer l'hégémonie supposée de Pierre Boulez, entretenait la thèse d'un renversement de conduite et de valeurs résultant de sa réussite internationale de chef d'orchestre : il serait rapidement passé d'un engagement collectif, souvent associé au clan des « modernes engagés à gauche », à une posture individualiste marquée par le compromis et l'instrumentalisation.L'ambivalence de sa relation avec l'Opéra de Paris représente à cet égard un cas intéressant à observer. Ce projet l'occupa sûrement autant que la mise en place plus tardive de la Cité de la musique. Déjà, au milieu des années 1960, il s'était engagé, avec Maurice Béjart, auprès de Jean Vilar pour transformer l'Opéra Garnier. Le renoncement d'André Malraux avait alors accéléré son « exil » et son activisme international. Plus tard, au cœur des « années Collège », de 1982 à 1989, il tentera à nouveau, malgré son scepticisme grandissant, de réformer l'art lyrique en s'impliquant fortement dans la construction de l'Opéra-Bastille. Ses préconisations dépassaient la problématique de la « correspondance entre les arts », reflétant son attirance pour l'émergence d'une organisation transverse, déjà éprouvée à l'Ircam, à même de s'ouvrir à la création tout en donnant sens à l'exposition d'un répertoire élargi. Les pouvoirs successifs se tinrent à bonne distance, mais cet échec, loin de sonner le glas des visions bouléziennes, motivera au contraire le work in progress de la Villette.Les nombreuses tribunes relatives à la politique culturelle parues au fil du temps dans la presse généraliste sous la signature de Pierre Boulez, incluant celle du Spiegel, parlent d'elles-mêmes : une fois franchie l'équivoque volontaire de l'accroche, il s'est toujours placé dans une perspective visant à améliorer les structures existantes par des aménagements progressifs des usages plutôt que par l'exaltation d'un quelconque schisme. Le temps de la conquête motive des formes de guérilla et des élans polémiques énergisants, faute de quoi rien n'avance [Pourquoi je dis non à Malraux (1966), La Cité unijambiste (1999), etc.]. L'exercice du pouvoir, lui, fixe des règles autrement contraignantes : dès l'aventure du Domaine musical lancée en 1953, pour Pierre Boulez, gouverner, c'est s'engager dans la voie de réformes au long cours, au risque assumé de concessions voire de renoncements passagers.Une forme d'unité se dégage de sa pratique de responsable empreinte de hasard et de détermination. Allusion faite à la formule jaurésienne de « réformisme révolutionnaire », il est possible d'affirmer que Pierre Boulez, fin dialecticien de « l'ordre et du chaos », a pensé avant tout l'institution en termes d'évolution et non de rupture radicale.
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  • Colloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - « …quasi vidua … ». On Anthèmes 2
    Pierre-Michel MengerCollège de FranceAnnée 2023-2024Sociologie du travail créateurColloque - Boulez : l'invention au pouvoir ? Les années 1975-1995 - « …quasi vidua … ». On Anthèmes 2Session 4 : La musique en questionIntervenant :Gerald BennettFondateur et Ancien Directeur de l'Institute of Computer Music and Sound Technology, Université des Arts de ZurichColloque organisé pour le centenaire de la naissance de Pierre Boulez par le Pr Pierre-Michel Menger, chaire Sociologie du travail créateur, et Nicolas Donin, professeur de musicologie à l'université de Genève.Avec le soutien de la Fondation du Collège de France et de son grand mécène LVMH.RésuméPierre Boulez reminds us that one of the sources of the form of Anthèmes 1 is the plainchant Lamentations of Jeremiah, which he sang in his youth during the First Nocturne service on Holy Thursday. The most striking feature of this piece is the setting of the Hebrew letters that separate the various verses of the text. Boulez translates this idea by using the harmonics of the solo violin to separate the sections of Anthèmes, referring to the harmonics as "letters." He insists that he uses only the structure of the Lamentations in his music, not their content. In reality, however, the music itself often suggests the opposite, as examples will show. It is unlikely that a reader as sensitive as Boulez would refer to a work with such expressive content solely for formal reasons.During a discussion of Anthèmes 2 with Peter Szendy on the occasion of its first French performance in October 1997, Boulez explains why he abandoned his belief that music had to be athematic. Jonathan Goldman has admirably described and illustrated what constitutes a "theme" in the Anthèmes pieces. It is important to note how the use of themes influences the task of composition by adding an expressive dimension. At the same time, the choice of digital techniques to create the electronic accompaniment in Anthèmes 2 strongly defines and limits its expressive potential. The thematic material in the piece fulfills many functions: the articulation of large-scale form, the furnishing of coherent musical patterns on which to elaborate, dramatic contrast, historical reference, the creation of a musical-metaphorical context for the composition. All of these will be discussed with examples.
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À propos de Sociologie du travail créateur - Pierre-Michel Menger

Dans le cadre de la chaire Sociologie du travail créateur, le Pr Pierre-Michel Menger dispense un enseignement qui est ouvertement pluridisciplinaire, comme l'exigent les sujets abordés par son cours. Il a procédé d'abord à l'étude générale des actes de travail, mais il envisage le travail autrement que comme une désutilité ou une charge supportée pour se procurer une rémunération qui est seule génératrice de bien-être et de loisir, mais comme une valeur graduable. À une extrémité figure le caractère fastidieux et routinier du labeur, et à l'autre extrémité la valeur positive du travail entendu comme le vecteur de la réalisation de soi.L'analyse permet de montrer comment il convient de disposer sur cet axe les métiers et les statuts d'emploi et comment le travail évolue sous l'influence des technologies, des modes d'organisation et des équilibres recherchés collectivement pour modifier la part routinière et la part expressive du travail. Les comparaisons internationales offrent un riche domaine d'exploration de la variabilité des cultures et des modes d'organisation du travail.L'étude rigoureuse des systèmes d'enseignement supérieur et de recherche est beaucoup moins développée en France que dans les pays qui dominent la compétition scientifique et universitaire mondiale. Il faut s'interroger sur les raisons de ce retard et s'employer à y remédier, comme le Pr Pierre-Michel Menger s'y emploie dans les cours qu'il a consacrés à ce sujet, dans les colloques qu'il a organisés ou animés (en particulier le colloque de rentrée du Collège en octobre 2019) et dans les recherches empiriques et statistiques qu'il conduit avec son équipe de la chaire.Une science de la science était annoncée au début des années 1960, elle se construit et le Pr Menger y contribue. Le domaine des arts figure parmi ses terrains d'étude, et il l'explore surtout depuis la question du travail en montrant comment la plus haute valeur peut être accordée aux produits d'un travail qui doit demeurer incertain dans son cours pour être inventif et admiré. La cotation des capacités des individus a changé depuis trois décennies : la sémantique du talent s'est répandue, il faut la prendre au sérieux, en restituant l'histoire longue de ses usages et significations, depuis la parabole des talents jusqu'au passeport talent.Les cours et recherches que le Pr Menger propose s'étendront à d'autres questions essentielles pour l'analyse de nos sociétés contemporaines, telles que les controverses autour de la méritocratie, les attitudes à l'égard du risque et les technologies sociales de sa gestion, ou encore l'initiative entrepreneuriale.
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