Quel pays est le plus gros pollueur du monde ?
La Chine demeure aujourd’hui le plus gros pollueur de la planète, responsable d’environ 30 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO₂), selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) pour 2024. À elle seule, elle émet plus que les États-Unis, l’Union européenne et le Japon réunis. Pourtant, le portrait est plus nuancé qu’il n’y paraît : si la Chine reste le principal émetteur en valeur absolue, elle est aussi devenue un acteur incontournable de la transition énergétique mondiale.En 2024, les émissions chinoises ont atteint environ 11,8 milliards de tonnes de CO₂, contre 4,8 milliards pour les États-Unis et 2,7 milliards pour l’Union européenne. Ce record s’explique d’abord par le poids colossal de son économie et de sa population : plus de 1,4 milliard d’habitants, une industrie lourde dominante, et une dépendance persistante au charbon, qui fournit encore près de 55 % de l’électricité du pays. Chaque année, la Chine consomme à elle seule plus de la moitié du charbon mondial, notamment pour alimenter ses aciéries, cimenteries et centrales électriques.Mais limiter la Chine à ce rôle de pollueur serait oublier son virage vert impressionnant. Elle est désormais le premier investisseur mondial dans les énergies renouvelables, avec plus de 570 gigawatts de capacités solaires installées et 450 gigawatts d’éolien à la mi-2025. Le pays fabrique plus de 80 % des panneaux solaires vendus sur la planète et produit la majorité des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques. Pékin s’est fixé pour objectif d’atteindre un pic d’émissions avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060, un engagement colossal compte tenu de la taille de son économie.En comparaison, les États-Unis, deuxième plus grand émetteur mondial, affichent un bilan contrasté. Après plusieurs années de progrès sous l’effet du Clean Power Plan et de l’Inflation Reduction Act, les politiques environnementales ont récemment ralenti. En 2025, les émissions américaines ont légèrement augmenté de 1,5 %, selon le Global Carbon Project, en raison du retour du charbon dans certaines régions et du ralentissement des investissements dans le solaire et l’éolien.Ainsi, la Chine reste le plus gros pollueur en volume, mais pas forcément le plus grand obstacle climatique : son effort d’industrialisation verte dépasse désormais celui de nombreuses puissances occidentales. L’enjeu mondial n’est plus de désigner un coupable, mais de transformer ces géants pollueurs en moteurs de la décarbonation planétaire. Car sans eux, la lutte contre le changement climatique est tout simplement impossible. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.