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Oublieuse Postérité

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  • EP 34 : LE GRAND JEU (1/?) (Les phrères simplistes, 1923/1929)
    On connait bien René Daumal, Roger Gilbert-Lecomte, Roger Vailland, on connait moins Pierre Minet, André Delons, Hendrik Cramer, Monny de Boully, André Gaillard, Claude Sernet… Pourtant, tout, de près ou de loin, ont participé à la plus grande aventure métaphysique de la littérature française que fut Le Grand Jeu, cette revue d’avant-garde qui connut trois numéros entre 1928 et 1930. Ils étaient quatre lycéens à l’origine, quatre phrères simplistes comme ils aimaient à appeler leur groupe : Gilbert-Lecomte, Daumal, Vailland mais aussi Robert Meyrat. Le premier, au regard bleu astral tourné vers l’intérieur, était Coco de Colchyde ou Rog Jarl, le second, sorte de bonze venu de Chine ancienne, Nathaniel, le troisième, timide, apeuré, frêle, François, le quatrième, inquiétant, absolu, Le Stryge… Ensemble ils ont composé de la poésie et tenté une aventure intégrale jusqu’aux confins de la conscience, à la recherche d’une vérité prénatale qui aurait peut-être sauvé leur innocence. Mais pour parvenir vers cet au-delà qui est autant un en-deçà, il fallait succomber à tout : alcool et drogue, même les plus dangereuses. C’est ainsi qu’on devient un ange aux ailes trop lourdes. Le 1er mai 1925, lors de la manifestation des travailleurs à Reims, où ils vivent tous, Gilbert-Lecomte et Daumal remarquent un adolescent blondinet plus jeune qu’eux qui ennuie les ouvriers en scandant des slogans de l’Action Française. Ils tombent sous le charme, vont l’accoster. Ils viennent de rencontrer celui par lequel Le Grand Jeu verra le jour, leur cinquième phrère, fifi, le phrère fluet, c’est-à-dire, Pierre Minet. Cet épisode est le premier d’une série consacrée au Grand Jeu, à ses héros des abîmes, ses œuvres inachevées, ses sacrifiés et ses repentis car « Le grand jeu est irrémédiable ; il ne se joue qu’une fois. Nous voulons le jouer à tous les instants de notre vie. C’est encore à « qui perde gagne ». Car il s’agit de se perdre. »Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    29:49
  • EP 33 : YVES VELAN - Technique et impasse (Je, 1959)
    Yves Velan est un auteur qui publia peu. Entre 1959 et 2018 il n’écrivit que quatre romans dont un publié de manière posthume, Le narrateur et son énergumène, sans cesse retravaillé depuis des décennies. En revanche, il fit paraitre de nombreux textes en revues et journaux, comme l’éditorial marquant du premier numéro de la revue Rencontre en janvier 1950 (mais aussi une critique du roman La jeunesse d’Elias de Pierre Neyrac (!) mais la revue est introuvable…). Yves Velan fut de ces auteurs intransigeants, durs avec eux-mêmes, écrivant, déchirant, recommençant. Je, qui fut publié au Seuil en 1959, son premier roman, est par exemple, de l’aveu même de l’auteur, la tentative de retranscription romanesque de Crainte et Tremblement de Soren Kierkegaard, la mise en application des théories de Jean-Paul Sartre dans Qu’est-ce que la littérature et une recherche d’efficacité politique dans le sillage de la trilogie U.S.A de John Dos Passos. Il faut dire qu’Yves Velan est Suisse, du canton de Vaud, ce canton protestant qui parle le Français. Il crève de la pondération de sa région. « Suis-je le seul vivant au milieu d’un peuple de cadavres ? » s’interroge d’emblée Friedrich en se promenant dans Nyon, entre Genève et Lausanne, qui devient bien vite dans l’esprit écartelé de ce pasteur une nouvelle Sodome. C’est que l’histoire de ce pasteur déchiré par le péché de chair et une aspiration sociale n’est que l’émail du roman. Velan n’a pas voulu raconter le combat d’un homme, sa disgrâce et sa possible rédemption, mais bien voulu écrire le roman qui réveillerait du coma la Suisse romande. Il a avant tout fait acte social et politique avant même de faire don de sa sensibilité. Y est-il parvenu ? Le roman est-il vraiment « un des livres le plus important depuis la Libération » comme l’a écrit Roland Barthes ou seulement une démonstration de maîtrise et, ce faisant, un roman religieux sans âme ? Cet épisode répond à ces questions tout en les confrontant au roman Le grand scandale d’Hubert Gonnet qui évoque aussi la disgrâce d’un homme d’église.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    26:59
  • EP 32 : JEAN BLOT - "La littérature est un clair de lune" (Le soleil de Cavouri, 1956)
    OP – Épisode 32 : « La littérature est un clair de lune » (Le soleil de Cavouri (1956), Jean Blot) En 1920 à Moscou un jeune homme assiste à l’une des dernières lectures publiques du poète Alexandre Blok qui mourra quelques mois plus tard à quarante ans. A la fin de la conférence, ce jeune homme d’à peine vingt ans, ému, timide, s’approche du poète et lui dit toute son admiration, lui avoue qu’il écrit des vers et finit par lui révéler qu’il s’appelle aussi Blokh mais avec un h terminal. Alexandre Block rit gentiment et l’encourage à persévérer. Le jeune homme, en sortant, jure qu’il appellera son fils, s’il devait en avoir un, Alexandre. La victime de ce complot qu’on pourrait croire ourdi par la littérature elle-même, naitra le 31 mars 1923 à Moscou – erreur grave et irréparable nous dit l’auteur qui aura le bon sens de quitter l’URSS un an plus tard avec ses parents. Voilà donc la famille immigrant à Berlin. Voilà la famille arrivant en France. Voilà Alexandre grandissant dans une école où il a pour professeur Marcel Arland, puis au Royaume-Unis où il commence à apprendre l’Anglais en plus du Français et du Russe. Alexandre Blokh est Russe et juif. Aussi, quand Hitler déclenche l’opération Barbarossa le 22 juin 1941, lui est sa famille se cachent du côté de Lyon. Surgit alors un cousin, le cousin Margolin qu’évoque Lucien Rebatet dans Les décombre, qui le fait entrer dans la résistance et lui sauve la vie en lui donnant des papiers. Désormais Alexandre Blokh s’appellera Jean Blot. Alors qu’il est devenu traducteur pour les Nations unies, il va faire paraitre en Français, gardant son nom de guerre, son premier roman grâce à l’aide d’Albert Camus qu’il considèrera toute sa vie comme l’un des plus grands hommes qu’il a rencontré – il a pourtant rencontré des centaines d’écrivains dans sa vie, devenant aussi secrétaire international du Pen club. Son œuvre très vaste (une quarantaine d’ouvrages), qui va du roman à l’essai, de la biographie au récit de voyage, du poème aux mémoires, est presque inépuisable. C’est au versant romanesque et à deux de ses romans, Le soleil de Cavouri et Obscur ennemi qu’est consacré cet épisode, mes deux romans préférés de l’auteur où la mémoire, la fascination et le mensonge mènent tout droit vers « cet être de l’au-delà (…) qui est l’essence la plus pure de la poésie russe. » N'hésitez pas à vous abonner et à partager si le contenu vous semble intéressant !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    24:03
  • EP 31 : PIERRE DEBRAY - Une histoire de la boue (Le Dieu des Violents, 1946)
    La postérité de Pierre Debray n’est pas encore éclatante. De l’aveu même de ses meilleurs commentateurs, il manque à l’auteur un livre fort, un livre qui aurait fait date et qu’on n’oublierait pas après sa lecture. Pourtant il en a écrit une dizaine et publié un nombre colossal d’articles dans diverses revues des années 40 jusqu’à la fin de sa vie en 1999. A vrai dire, sa postérité romanesque est encore plus invisible. En effet, les meilleurs commentateurs (Gérard Leclerc, Axel Tisserand, Humberto Cucchetti…) de Debray s’attachent à son œuvre d’intellectuel, d’essayiste et non à celle du romancier. C’est que Pierre Debray n’écrivit qu’un seul roman, le premier livre qu’il publia, en 1946, à vingt-quatre ans : Le Dieu des Violents. Ce livre publié au Portulan la même année qu’Heureux les pacifiques de Raymond Abellio est tombé dans un total oubli, pourtant, à bien des égards, il mérite d’être redécouvert, à la fois pour ses qualités (qui sont aussi ses défauts) et pour l’étrange métaphore de l’existence de l’auteur. En effet, le destin de Madeleine contient déjà celui de Pierre Debray. Elle qui vient d’apprendre le suicide de son frère, Claude, quitte le couvent qu’elle venait d’intégrer et va tout faire pour se livrer à la boue, pour se dissoudre en elle car elle se sent désormais « étrangère à tout » – elle et Claude s’aimaient d’un amour trouble. Elle cherche à arriver au bout d’elle-même, cet absolu macabre, et pour ce faire devra trahir, élevant ainsi la trahison à une sorte d’acte métaphysique par excellence. Placé sous les tutelles perceptibles de Camus, Bernanos et Malraux, ce roman qui mêle quatre thèmes – psychologique, politique, historique et métaphysique – comme l’écrit Daniel-Rops dans sa courte préface, tente de se frayer une voie singulière à l’ombre de si grands pairs, une voie boueuse, bien sûr, en compagnie d’autres romanciers comme Green, Richaud ou Gonnet.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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  • HS 02 : MICHEL DEL CASTILLO - L'ordre et le pardon (La nuit du Décret, 1981)
    Michel del Castillo est décédé en décembre 2024. De père français (comme le titre d’un de ses livres), de mère espagnole, plus sûrement d’abandons sans frontière, c’est Dostoïevski qui deviendra sa seule patrie et ses romans sa famille. Il le rencontre quand il est adolescent, qu’il revient d’un camp en Allemagne, grâce à un religieux. Quand Michel del Castillo aura soixante-ans, il le remerciera dans une sorte d’essai autobiographique intitulé Mon frère l’Idiot. La nuit du Décret est l’un des romans les moins directement intimes de Michel del Castillo. Du moins en apparence car de nombreux épisodes, bien que transformés par l’auteur, puisent à la même source : la mémoire, souvent hasardeuse, rarement heureuse. Le mince filet qui salit les pages est âcre, amer, boueux. Toute la littérature de Michel del Castillo est ainsi : étouffante, sombre, d’une culpabilité véhémente ou plutôt que la véhémence de l’auteur combat et exalte. Avelino Pared est sans doute le plus grand policier d’Espagne. On ne peut que louer son talent, sa manière à la fois simple et odieuse d’obtenir les confessions, de prouver une culpabilité dont il est convaincu puisque chaque bête du bon Dieu est fautive. Il croit en la Loi, l’œil de Dieu, et récuse le pardon, la piteuse arme du Christ. L’un et l’autre ne peuvent cohabiter chez un policier. Santiago Paredo, dit Santi, est muté de Murcie à Huesca, la ville de Pared. Avant même de s’y rendre, Pared commence son travail : il hante de plus en plus le jeune policier. Santi cherche à comprendre cet homme si brillant qu’on peint pourtant comme une sorte de diable. C’est que Santi aussi est un policier qui croit en la loi, c’est qu’il est aussi un homme qui ne peut en regarder un autre sans le soupçonner. Une vérité immonde se cache dans ce polar métaphysique affreusement sombre, désespéré, implacable. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    25:21

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À propos de Oublieuse Postérité

Oublieuse Postérité est un podcast littéraire bimensuel qui s'écoute comme une série d'aventure narrée à la première personne par un naufragé romanesque qui lutte pour sa survie dans un océan sans mémoire qui a englouti toutes ses idoles, océan duquel émergent quelques silhouettes inquiétantes, inconnues et peut-être salvatrices... S'en approchant, le narrateur va découvrir un continent oublié de la littérature du XXème siècle et, ébahi, va partager ces chefs-d'oeuvre pour se venger de l'oublieuse postérité.  Embarquez avec lui, il reste de la place dans ce voyage culturel singulier ! Un épisode le premier et troisième mercredi du mois à 07h00.  Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Generated: 5/12/2025 - 4:46:50 AM