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Oublieuse Postérité

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Dernier épisode

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  • EP 41 : ALFRED KERN - Dans les travées de l'Europe (Le Clown, 1957)
    Hans Schmetterling est un gamin pauvre des faubourgs de Bâle, en Suisse où il nait en 1890. Fils de coiffeur et de femme de ménage, il découvre l’ivresse et la joie devant les vitrines des grands magasins bariolés de la ville ; c’est un caprice le soir de Noël, avec pour tout public ses parents, qui lui fait découvrir sa véritable vocation : le spectacle.   Bien sûr, le petit Hans n’a pas encore dix ans ; il ne connait rien d’Auguste, des clowns maladroits, des cirques et des chapiteaux qui jettent leurs rires jusqu’au ciel. Puis vinrent les soirs du cinq au huit septembre 1908. Avec l’orchestre mécanique, avec la fanfare, un cirque ambulant arrive en ville et voici que brûle « en lettres de feu le nom des Schwander. » Ce nom devient l’alpha et l’oméga de Schmetterling. Fakir, cercueil de verre, Abyssins, serpents, alezan, orgue de barbarie, jongleurs, femmes voilées… Hans revient chaque soir assister à la représentation ; que voit-il sinon les fantasmagories de son esprit dûment organisées dans un joyeux tourbillon ? Émerveillé, Hans se saisit enfin de son courage pour faire autre chose qu’une bonne blague : il va demander le patron ; il rencontrera Martha. L’aventure commence. Le Clown est un immense (et peut-être le meilleur de son siècle) roman picaresque, tant par sa taille – 550 pages à la police minuscule et serrée – que par son ambition : raconter le rire et la grimace, la vie des gens du voyage et soixante années de la vie européenne. Hans devient, comme l’écrit André Suarès dans on essai sur le clown : « le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie ».Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    29:32
  • EP 40 : DOMINIQUE ROLIN - Le roman de la cruauté (Les Marais, 1942)
    Dominique Rolin a publié une quarantaine de livres en soixante ans. A ceux-ci s’ajoutent une colossale correspondance avec Jim, rencontré en 1958, alors qu’elle a quarante-cinq ans et lui vingt-deux, pseudonyme derrière lequel se cache Philippe Sollers qui fut le grand amour de sa vie mais aussi celui qui permit à la romancière de changer de cap littéraire. C’est aux romans qui précèdent ce bouleversement formel qui explorera les limites de la forme romanesque mais aussi le passé et le temps « qui n'est qu’une interprétation malveillante de la vérité » comme elle l’écrit dans la préface à la réédition (en 1991 chez Gallimard) de son premier roman, Les Marais, initialement publié chez Denoël en 1942, qu’est consacré cet épisode. Roman de la cruauté, écrit à « l’odeur de louve » pour reprendre l’excellent mot de Robert Poulet, Les Marais parut d’abord en épisode dans un journal belge, Cassandre, tenu par Paul Colin, du 15 décembre 1940 au 16 février 1941. L’œuvre est si bonne que Colin et Poulet abandonnent l’idée de le publier en Belgique, patrie de Dominique Rolin, pour le proposer à Paris où Robert Denoël l’acceptera avec enthousiasme. Il est encensé par Max Jacob et Jean Cocteau qui se font abuser par le prénom et la plume de Dominique Rolin, l’appelant « cher maître. » Ce roman, véritable morceau de hargne (ainsi que les premiers romans de Dominique Rolin) est aussi de ceux qui dominent leur auteur plutôt que lui ne les domine. Les personnages semblent décider, se jeter eux-mêmes dans la gueule du loup selon une trajectoire totalement imprévisible, fort d’ellipses et de métaphores inédites.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    27:16
  • EP 39 : RICHARD WEINER - "Psychologie de l'horreur" (Jeu pour de vrai, 1933)
    Cet épisode est le sixième et dernier d’une série consacrée au Grand Jeu. Il peut être écouté indépendamment des deux précédents. Richard Weiner fut un auteur malheureux, aimant la littérature comme on aime un rêve trop grand, aimant les hommes qui la font comme des frères qui ne le reconnaissent pas. Du Grand Jeu, il fut à la fois un initiateur et un rebut, une pièce maîtresse et un pion renié. Ce Tchécoslovaque né en 1884, installé à Paris en 1912, retourné à l’Est durant la Grande Guerre, décoré d’une médaille militaire puis victime d’une commotion nerveuse, tombera amoureux des poètes du Grand Jeu. D’abord de Roger Vailland, dont il écrit dès mars 1927, à plusieurs reprises que dans « deux ou trois ans, il sera quelqu’un », puis de René Daumal dont il dit dans un compte-rendu publié dans un journal Praguois, qu’il « produit des images poétiques semblables à des balles incandescentes où drame, perception et idée s’empoignent, pelote de lutteurs cabrés. » Mais l’amitié, si belle et naturelle, réclame vite son poison. Les relations entre les simplistes et Weiner deviennent conflictuelles. Lui qui veilla sur Vailland un mois durant à l’infirmerie de Louis le Grand quand ce dernier attrapa la scarlatine, qui organisa pour Vailland un voyage en Tchécoslovaquie, lui obtint une bourse de 4000 couronnes, change, ou plutôt, redevient l’homme au double visage, qui écrivait déjà en 1919 à la fin de La chaise vide : « Tout ce que j’ai rassemblé ici de manière abrupte, barbare, à quoi cela peut-il servir, sinon à extirper de moi cet aveu accablant : je me noie dans la Faute, j’y étouffe, je patauge dans le Péché. » « Vous n’aimez pas les hommes, parce que vous en avez peur. Vous avez peur des hommes, parce que vous pénétrez trop loin en eux. Et puis vous ne les voyez pas comme des hommes » lui écrit un jour Maurice Henry. Comment les voit-il alors ? La réponse Weiner l’apporte lui-même : « Mon rapport avec Vailland, c’est un combat avec un ange. » Peut-être est-ce la meilleure définition de son œuvre traduite en Français, très difficile d’accès : un combat avec l’ange qui deviendra fatalement un démon…Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    27:59
  • EP 38 : ROGER VAILLAND - Etre désintéressé (La Loi, 1957)
    Cet épisode est le cinquième d’une série consacrée au Grand Jeu. Il peut être écouté indépendamment des deux précédents. « Roger Vailland est mon ami, mais je ne crois pas au Diable. » Ainsi s’exprime Claude Roy dans ses Descriptions critiques. Il faut dire que Roger Vailland est l’homme de plusieurs morts. La première date du 11 mars 1929, quand le procès du Grand Jeu, et plus particulièrement du sien, est mené par André Breton qui lui reproche violemment d’avoir écrit un article élogieux à propos d’un préfet jugé réactionnaire. Au lieu de défendre leur phrère, René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte se taisent, détournent les yeux, abandonnent leur ami de toujours. C’est la fin des illusions. Désormais, Roger Vailland n’aura plus le moindre lien avec eux et sera journaliste pendant quinze ans avant que ne paraisse, en 1945, son premier roman, Drôle de Jeu. Résistant, entouré de communistes, à la libération, Roger Vailland ne parvient plus à écrire pour un journal jugé capitaliste (Paris-midi et Paris-soir). Il se tourne peu à peu vers le PCF, l’URSS, Staline et écrit désormais à propos de la condition de l’homme selon une perspective communiste. Avec Bon pied, bon œil qui parait en 1950, il dit adieu à la première partie de sa carrière, dit adieu à cette œuvre qui a, selon lui « contribué à la mystification », c’est-à-dire contribué à donner l’illusion de la liberté, et plus particulièrement la liberté de pensée, au peuple. Mais, continue-t-il « j’ai acquis la connaissance de mon métier, qui peut maintenant servir à démystifier… La volonté du peuple s’identifie au parti communiste. » C’est ainsi que Roger Vailland s’achemine vers sa seconde mort. Le 24 février 1956, lors du XXe congrès du Parti communiste d’URSS, Khrouchtchev présente un rapport secret concernant les crimes de son prédécesseur, Staline. Vailland n’y croit pas, voyage jusqu’à Moscou pour comprendre. Mais les faits sont là. Il apprend même que des écrivains comme Aragon et Elsa Triolet savaient mais se taisaient… Trahi et désabusé, lui-même mystifié, revenu de toute illusion, il part en Italie, dans les Pouilles, et trouve bientôt l’inspiration pour un superbe roman sans aucune trace de métaphysique ou de politique, roman du désintéressement par excellence, mené d’une main de maître : La Loi, qui obtiendra le prix Goncourt en 1957.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    29:54
  • EP 37 : RENE DAUMAL - Deux grandes aventures (Le Mont Analogue, 1952)
    Cet épisode est le quatrième d’une série consacrée au Grand Jeu. Il peut être écouté indépendamment des deux précédents. Le Mont Analogue de René Daumal est loin d’être un roman oublié. Certains le considèrent (plus ou à moins à raison) comme un roman culte ou un chef-d’œuvre. Il est en tout cas un roman très attachant, à la construction symbolique, sous-titré par son auteur-même : roman d’aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques. Valcrétin de Régis Messac, réédité en 2023 aux Éditions la Grange Batelière, est un roman tout aussi attachant construit d’une manière presque strictement identique à celui du poète du Grand Jeu. Un narrateur raconte l’exploration qu’il mène avec un professeur, d’une île au large du Chili, île inconnue jusqu’alors, sur laquelle on aurait découvert une « population de dégénérés, craintifs et sociables », espèce de nains grotesques, sorte de gibier humain au visage « hideux, affreux, goitreux, déformé, grimaçant avec des yeux exorbités, une bouche en four élargie par un rictus perpétuel, baveuse et sanguinolente. » Dans le même Pacifique Sud, à quelques milles tout au plus, se trouve l’île sur laquelle se déploie le Mont Analogue, cette montagne sacrée dont l’existence a été conjecturé par Théodore, le narrateur du roman de Daumal, dans un article qu’il voulait presque parodique. Dans ce dernier, après diverses explications d’ordre spirituel, il propose l’existence d’une montagne bien plus grande que l’Everest, celle qui unie Terre et Ciel, à la fois « accessible par sa base mais dont le sommet resterait inaccessible à jamais. » Il croyait faire une boutade mais il reçoit un jour une lettre du professeur Sogol qui croit aussi à l’existence de cette montagne… Fleur miraculeuse d’un côté, fleur vénéneuse de l’autre. Roman de l’élévation mystique d’une part et de la dégénérescence suprême de l’autre, d’une sortie de la grotte et d’une entrée dans cette dernière, d’un langage dont il faut se délivrer et d’un autre qui se délite, ces deux romans qui n’ont, à ma connaissance, jamais été confronté méritaient qu’on les lie enfin, d’autant plus que leurs conditions de rédaction et leur destin posthume sont très proches…Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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    25:20

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À propos de Oublieuse Postérité

Oublieuse Postérité est un podcast littéraire bimensuel qui s'écoute comme une série d'aventure narrée à la première personne par un naufragé romanesque qui lutte pour sa survie dans un océan sans mémoire qui a englouti toutes ses idoles, océan duquel émergent quelques silhouettes inquiétantes, inconnues et peut-être salvatrices... S'en approchant, le narrateur va découvrir un continent oublié de la littérature du XXème siècle et, ébahi, va partager ces chefs-d'oeuvre pour se venger de l'oublieuse postérité.  Embarquez avec lui, il reste de la place dans ce voyage culturel singulier ! Un épisode le premier et troisième mercredi du mois à 07h00.  Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Generated: 9/18/2025 - 7:29:58 AM