Lecture marquante - Jésus et les témoins oculaires, de Richard Bauckham
Richard Bauckham est un expert britannique du Nouveau Testament, de confession anglicane. Son livre Jesus and the Eyewitnesses, publié en 2006, défend l'idée que les évangiles sont basés sur des témoins directs des événements. Il s'oppose ainsi aux nombreux experts qui parlent de traditions anonymes, transmises aux évangélistes par des communautés où les récits avaient pris forme et évolué.Cet ouvrage a été largement cité dans le milieu académique, parce qu'il bouscule des idées bien établies dans la réflexion académique. Ben Witherington III, par exemple, voit dans cet ouvrage un changement de paradigme dans l'étude des évangiles.Dans ce balado, nous vous en présentons quelques points clés :Les personnages secondaires sont rarement nommés. Cependant, quand un évangéliste prend la peine de nommer tel aveugle ou tel disciple, c'est parce que cette personne est une des sources, voire LA source, pour le récit raconté. (Ex. Bartimée, l'aveugle de Jéricho, ou Simon de Cyrène, celui qui porta la croix de Jésus.)Marc utilise un procédé littéraire pour souligner que son témoin principal est Pierre, le leader des Douze. Ce procédé s'appelle un inclusio. Et cette donnée corrobore le témoignage de Papias (un contemporain des apôtres), qui rapporte que Marc était le scribe de Pierre. Si on a effectivement le témoignage d'un tel apôtre, on se retrouve aux premières loges de la vie de Jésus!Les prénoms utilisés dans les évangiles et dans les Actes correspondent rigoureusement aux prénoms palestiniens de l'époque. Si des Juifs de l'Égypte ou de Rome avaient voulu inventer des récits pour mettre leur Messie en valeur, il leur aurait été très difficile de bien nommer les personnages palestiniens, car la popularité des prénoms variait grandement d'une région à l'autre.L'insistance d'évangélistes (notamment Luc et Jean) sur le fait de rapporter les faits "depuis le commencement", puisqu'il s'agissait d'une bonne façon de faire de l'histoire à cette époque. Les évangélistes avaient donc le souci de faire un compte-rendu historique.