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La Pause géopolitique

Anne Battistoni, Major-Prépa
La Pause géopolitique
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5 sur 43
  • Quelle sécurité pour l’Europe, hier, aujourd’hui et demain ?
    Que devient la sécurité de notre continent ? Vivre en sécurité, c’est connaître une situation dans laquelle nous ne sommes exposés à aucun danger, à aucun risque ou menace. Comprise ainsi, la notion de sécurité dépasse la simple protection de la violence exercée par d’autres Etats. La sécurité humaine inclut, rappelle l’ONU, des composantes alimentaires, sanitaires, environnementales, économiques, etc.Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les menaces géopolitiques qui affectent l’Europe dans laquelle nous vivons, une Europe démocratique et libérale, centrée sur l’Union Européenne. Cette Europe connaît depuis 1945 une situation de paix. La construction européenne, rassemblant toujours plus de membres, a contribué à nous faire ressentir comme une évidence l’impossibilité d’une agression par un autre État. L’Union Européenne, l’UE est le bon élève du multilatéralisme, attachée à la notion de sécurité collective assurée par l’ONU dont les membres s’engagent, rappelons-le, à ne pas recourir à la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique d’un autre État.L’Union Européenne s’était bien dotée, par le traité de Maastricht en 1992, d’une PESC, politique étrangère et de sécurité commune ; celle-ci fut renforcée lors du traité de Lisbonne en 2007 qui comporte une clause d’assistance mutuelle en cas d’agression mais le rôle politique et sécuritaire de l’UE est , nous y reviendrons, limité par l’unanimité requise pour les décisions et les faibles moyens de la Politique de Sécurité et de Défense commune. Dans ce contexte, la protection offerte par l’alliance atlantique, donc les Etats-Unis était et est l’alpha et l’oméga de notre sécurité, et ce même si deux puissances – la Grande Bretagne et la France- se dotèrent dès 1951 et 1960 de l’arme nucléaire. Or toute cette architecture est renversée par le constat que désormais l’allié américain n’est plus fiable. Notre environnement est devenu instable, imprévisible tandis qu’à l’intérieur la tornade du trumpisme encourage la mouvance national-populiste. Le politologue américain Fareed Zakaria l’explique clairement : « Donald Trump rompt brutalement avec le système international tel qu’il existe depuis 8 décennies…Il est en train de recréer un vieux monde, celui de la realpolitik du XIXe siècle, où le système international était défini par les ambitions et les intérêts des plus grandes puissances. Aujourd’hui, cela voudrait dire les Etats-Unis, la Chine et la Russie mais en exagérant la force de cette dernière. La démocratie, le droit international, la liberté passent au second plan. Seule compte la puissance. » Ce constat est terrible pour beaucoup d’Européens : mais cette rupture transatlantique est-elle complètement inattendue alors que la tendance lourde est au désengagement des Etats-Unis depuis le début du siècle ? Doit-on et peut-on faire son deuil de la protection des Etats-Unis alors que l’Europe ne semble pas avoir les moyens d’assurer sa propre sécurité ? mais d’abord pourquoi faut-il se préoccuper de notre sécurité : quelles sont les menaces dont nous devons nous prémunir ? Saurons-nous être unis ou les divisions en notre sein condamnent-t-elles nos capacités ? Bref, sommes-nous en sécurité ?
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    46:19
  • Géopolitique des islamismes : l'exemple syrien
    Le 8 décembre dernier, sans que les observateurs ne l’aient prédit, le régime de Bachar el Assad en Syrie s’effondrait au terme d’une blitzkrieg de 15 jours remportée par Hayat Tahrir Al-Cham, que par commodité nous nommerons HTC, un mouvement islamiste issu de la mouvance la plus radicale de l’islam politique. En Occident, comme pour une partie des Syriens, la satisfaction de voir renverser le tyran était ainsi limitée par les inquiétudes portant sur les intentions du nouveau régime. Au même moment, l’organisation État Islamique, affaiblie mais vivante, qualifiait la victoire de HTC de « révolution impie incapable d’instaurer la charia ». L’événement replaçait au cœur de l’actualité l’islam politique, sans que l’on sache bien de quelle réalité l’on parlait. Un mois plus tard, en janvier, la France commémorait les 10 ans de l’attentat contre Charlie Hebdo et rendait hommage aux victimes d’un djihadisme, radical dans son discours et terroriste par ses actes. Voilà qui nous renvoyait à l’idéologie guerrière du djihad. Aussi, de quoi parlons-nous donc lorsque nous parlons d’islamisme ? S' il y a un sujet sur lequel il est important de se méfier des généralisations et des amalgames et qui mérite d’être compris dans sa globalité et sa diversité, c’est bien celui -là. Partons de la définition d’Anne-Clémentine Larroque dans sa Géopolitique des islamismes : « l’Islam est une religion et les islamismes sont des idéologies politiques. » La distinction est claire et fondamentale. Les Islamistes prônent l’instauration d’un Etat où l’Islam est à la base du fonctionnement des institutions, de l’économie et de la société. L’universitaire emploie, vous l’aurez peut-être remarqué, le futur : les islamismes sont des idéologies politiques. Et en effet, la réalité est complexe et plurielle, ces revendications d’un islam politique peuvent s’exprimer sur un mode minimaliste ou plus radical, de manière légale ou en recourant à la violence. Comprendre l’islamisme aujourd’hui nous obligera triplement : d’abord à maîtriser le sens des mots (salafistes et jihadistes ne sont pas synonymes ! ) ensuite à nous nourrir de l’histoire et de la situation politique du monde arabe et musulman, terreau de l’essor de cette idéologie et enfin, à laisser la place à une analyse géopolitique car les islamismes s’ancrent dans des territoires précis, créant des rivalités de pouvoir et des conflits, en son sein et avec le monde extérieur.
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    49:14
  • Le Nigéria, grand d’Afrique, puissance d’avenir ?
    En janvier 2025, le Monde proposait une sélection des 15 Africaines et Africains qui avaient marqué 2024 et incarné une forme d’excellence. Cette liste ne comportait pas moins de 5 personnalités nigérianes. On y trouve pêle-mêle une mannequin sud-africano-nigériane, rejetée par l’Afrique du Sud mais élue miss univers Nigeria, l’entrepreneur le plus riche d’Afrique Aliko Dankote, le ballon d’or africain de l’année Ademola Lookman né en Angleterre, qui joue à l’Atalanta de Bergame et qui appartient à la sélection nationale du Nigéria qu’il a porté en finale de la CAN – coupe d’Afrique des nations. La liste intègre aussi un entrepreneur de la tech nigériane Tosin Eniolorunda dont la société Moniepoint est une licorne, c’est à dire valorisée à plus d’un milliard de dollars, et enfin la chanteuse Tems, triplement nominée aux Grammy Awards 2025. Cette diversité incarne le dynamisme du Nigeria, dont le rayonnement culturel est ancien et l’esprit entrepreneurial connu. Elle accrédite l’idée que ce pays est la puissance majeure du continent… Et pourtant, ce pays possède aussi un triste record, il est le dernier pays au monde pour l’espérance de vie. Avec 54 ans et demi, il est 10 ans en dessous de la moyenne du continent africain et dénote dans son environnement régional (en Afrique de l’ouest, la région au plus bas score mondiale, cette espérance est tout de même de 58 ans et demi). Quelles ambitions géopolitiques peut avoir dans ces conditions ce pays ? Ainsi étudier le Nigeria, c’est à la fois appréhender un géant en devenir, déjà rayonnant, mais aussi y lire un concentré des problèmes de développement de l’ Afrique Sub-saharienne. C’est constater aussi que le pays est à l’intersection de thématiques majeures que nous avons pu aborder ou aborderons dans d’autres podcasts : que pèse les héritages coloniaux dans les difficultés du pays ? celui-ci souffre-t-il de la malédiction des matières premières ? Pourquoi le djihadisme subsiste-t-il et s’exprime-t-il violemment, même si l’on parle beaucoup moins de Boko Haram dans les médias, vous l’avez constaté .. ? La croissance de la population explique-t-elle les faiblesses de son développement et notamment le drame de la faim qui s’y joue encore ? Les « clans nigérians » sont ils une facette de la « gangstérisation du monde » et des opportunités criminelles offertes par la la mondialisation ? et ce pays, qui candidate à l’entrée dans le groupe des BRICS+ peut-il obtenir la reconnaissance internationale attendue en tant que grande puissance du Sud Global ?
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    47:40
  • Trump et la puissance américaine (hier, aujourd'hui, demain)
    Le 18 et 19 novembre dernier s’est tenu à Rio de Janeiro, sous présidence brésilienne, le Sommet annuel du G20. Alors que l’ONU est largement paralysée, le G20 demeure l’institution multilatérale la plus représentative du monde contemporain et par son format restreint permet des débats et des rencontres entre les acteurs premiers du monde. Or l’événement est passé largement inaperçu. Certes la présence d’un Joe Biden, affaibli par la victoire Républicaine, en est l’une des raisons. L’absence de V. Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la Cour pénale Internationale pour crimes de guerre était aussi marquante. Lula, président brésilien a choisi d’éviter les sujets de clivages et donc les conflits majeurs du temps présent, en Ukraine et au Moyen-Orient. Mais aucune avancée notable n’a pu être enregistrée sur les autres dossiers : comme la question climatique ou la taxation exceptionnelle des milliardaires. Finalement ce G20 aura été surtout l’expression de la crise du multilatéralisme, de la décomposition de l’ordre international et enfin de l’affaiblissement de l’influence occidentale. En effet, si il y eut un gagnant sur ces terres latino-américaines, ce fut le président chinois Xi Jinping qui séjourna 11 jours, entre rencontres bilatérales et sommets internationaux. Il signa une soixantaine d’accords commerciaux - la Chine est en effet devenu le premier partenaire commercial de la quasi-totalité des pays d’Amérique latine à l’exception notable du Mexique) - , il célébra avec la présidente péruvienne l’ouverture du Port de Chançay construit par l’entreprise chinoise Cosco pour dynamiser et renforcer les relations commerciales entre Chine et les pays sud américains de la rive Pacifique. Bref, il a donné l’impression que l’influence de son pays avait détrôné celle des Etats-Unis en Amérique Latine. Le rayonnement et l’autorité des Etats-Unis seraient-ils sur le déclin ? Le XXe siècle fut incontestablement un siècle américain (comme le pronostiquait dès 1941 le journaliste Henry Luce). Faut-il admettre que le XXIe siècle serait celui de la Chine ? et que le temps du repli est venu pour les Etats-Unis ?
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    44:56
  • Les minerais, or noir du XXIe siècle ?
    En France, en 2022, l’ancien patron de Peugeot Citroën, Philippe Varin, a rendu un rapport sur les métaux critiques : il montre que le pays dépend à près de 100% de l’extérieur pour ses approvisionnements en métaux nécessaires à la transition énergétique. Comme bien des pays développés, la France a progressivement fermé ses mines et abandonné la filière minière pour des raisons à la fois économiques - coûts plus élevés que la concurrence - et environnementales. Certes, les ressources du sous-sol français sont limitées mais c’est aussi la filière du raffinage qui fut abandonnée. Lorsqu’un industriel a besoin de métaux, il utilise des minerais qui ont déjà subi une première transformation. Entre le produit extrait de la mine et le produit fini, se situe l’étape du raffinage qui a pour but d’extraire le précieux métal de la quantité de terre et d’autres roches avec lequel il est amalgamé. Le processus de séparation nécessite beaucoup d’énergie, d’eau et est potentiellement source de grandes pollutions. Ainsi, alors que, dans les années 1980, le groupe français Rhône-Poulenc purifiait dans son usine de La Rochelle près de 10 000 tonnes de terres rares soit la moitié du marché mondial, cette activité a été pourtant progressivement abandonnée pour des raisons environnementales (des rejets radioactifs) et de coûts. Il était bien plus commode d’importer de Chine. Aujourd’hui, après le rapport Varin, le gouvernement cherche à reprendre la main. Le code minier a été simplifié, une nouvelle cartographie du sous-sol est en cours par le BRGM, le service géologique national, et plusieurs projets industriels sont en développement. Du côté de l’extraction, le groupe Imerys souhaite ouvrir une mine de lithium dans l’Allier tandis que le français Eramet et Electricité de France veulent exploiter du lithium issu d’eau géothermale en Alsace. C’est bien une filière qu’il faut mettre en place, ainsi dans le cas de l’Allier, le projet se décline en trois étapes, l’extraction à Echassières , un site de stockage à une quinzaine de kilomètres et une usine de conversion pour le raffinage à Montluçon à une cinquantaine de kilomètres. Et l’on reparle d’ouvrir à La Rochelle, avec le groupe belge Solvay, une usine de recyclage pour récupérer des terres rares. Mais, pour aboutir, ces projets doivent surmonter deux écueils : celui du financement d’abord, car ils sont toujours très coûteux (1 milliard d’euros pour le projet de l’Allier) ; celui ensuite du débat public qui révèle la vigueur d’oppositions diverses liées à la fois aux possibles conséquences environnementales et à l’utilité réelle du projet. L’Etat lui a choisi, il considère le projet dans l’Allier d’ « intérêt national majeur », insistant ainsi sur l’aspect géopolitique de la question. S’intéresser aux matières premières, c’est donc prendre en compte une question majeure de notre siècle. Le pétrole a été l’or noir du XXe siècle. Le XXIe siècle sera donc métallique : dopée par la transition verte et la numérisation de l’économie mondiale, la demande en minerais s’envole. Or la production aujourd’hui ralentit, les découvertes de nouveaux gisements se raréfient. Les États se livrent donc à une compétition féroce pour sécuriser leurs approvisionnements.Les ressources présentes sur terre sont-elles suffisantes pour faire face à l’explosion des besoins ? Peut-on les exploiter sans détruire la planète ? Cette manne financière profite -t-elle réellement aux Etats producteurs ou sont-ils condamnés à la « malédiction des matières premières », un concept mis en valeur déjà il y a plusieurs décennies ? Les Occidentaux pourront-ils rattraper leur retard sur la Chine dans la sécurisation de leur filière minière ?
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    42:49

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À propos de La Pause géopolitique

La Pause géopolitique est un podcast qui permet de prendre du recul sur les grands événements géopolitiques contemporains. À partir d'un événement d'actualité, ce podcast propose de mobiliser des concepts de géopolitique pour donner des clés de compréhension sur le monde qui nous entoure. La Pause géopolitique est animée par Anne Battistoni, ancienne professeur de géopolitique en classe préparatoire, et proposé par Major-Prépa, le site de référence des étudiants en prépa économique et commerciale.
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Generated: 4/30/2025 - 11:21:09 AM