Nicolas Roch, le bourreau de Lozère aux 300 têtes tranchées
Réputé pour son sérieux et sa sobriété, ce Lozérien obtint le plus haut grade de sa fonction en prenant le titre de Monsieur de France et devint une figure de la société du XIXe siècle.À 11 ans, il aidait son père en ligotant les mains des condamnés. Ainsi le jeune Nicolas Roch débuta-t-il sa carrière auprès de son père, François, lui-même fils de bourreau. Dans cette famille originaire de Mende, en Lozère, on exécute les condamnés à mort depuis François Ier.En 1833, à 20 ans, à Peyrebeille en Ardèche, il participe avec son père et son oncle à couper la tête du couple Martin et de leur serviteur, surnommé Fétiche, punis par l’échafaud pour avoir assassiné nombre de leurs clients. La guillotine est posée devant l’auberge. Les 22 pièces sont assemblées, dont les deux grands montants à bascule, la lunette pour bloquer la tête, et la lame d’acier suspendue au chapiteau. Prête à faire son tragique ouvrage.Le bourreau est une figure fascinante et taboue, qui incarne le châtiment absolu, la peine suprême. Nicolas Roch l’incarne pleinement. Avec ses 300 têtes tranchées, il est respecté, craint, populaire. Jusqu’à une crise cardiaque fatale, à l’âge de 66 ans.La peine de mort a été abolie le 9 octobre 1981 sous l’impulsion de l’avocat Robert Badinter, alors garde des Sceaux, et du Président François Mitterrand, élu quelques mois auparavant. La France était l’un des derniers pays d’Europe occidentale à maintenir la peine capitale, suscitant critiques et débats. Avant la promulgation de cette loi, cela faisait quatre ans qu’aucun condamné à mort n’avait été exécuté. Le dernier en date a été Hamida Djandoubi. Il a eu la tête tranchée le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes, à Marseille.Un récit écrit et raconté par Catherine UnacRéalisation Philippe Dalgues