Éric Chauvier propose une méditation dense et poétique sur l’histoire de l’humanité. Depuis l’émergence de la bipédie jusqu’à l’ère de l’intelligence artificielle, il retrace les grandes étapes du progrès humain : la maîtrise du feu, l’apparition du langage, l’invention de l’agriculture, le développement des technologies modernes. À travers ce récit épuré et philosophique, l’auteur interroge notre rapport au temps, à la finitude et au progrès. Chaque avancée est perçue comme une tentative de conjurer l’angoisse de la mort, un effort pour dominer l’incertitude inhérente à la condition humaine. Mais ces progrès nous apaisent-ils réellement ? En explorant cette quête illusoire d’un dépassement de soi, l’auteur invite à une réflexion profonde sur notre destin collectif et sur ce que signifie véritablement être humain.Un lac inconnu, Éric Chauvier, Éditions Allia, 2025
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15:21
Un carré de poussière, d’Olivia Tapiero
Un Carré de Poussière explore la manière avec laquelle la philosophie occidentale s'est construite contre certains corps et certaines matières. Entre exploration poétique, témoignage personnel et enquête existentielle, le livre dénonce les violences genrées, les mécanismes de domination et les silences de l'histoire. Olivia Tapiero refuse toute assignation définitive en cherchant à déconstruire radicalement les cadres philosophiques et historiques de notre perception du réel. Elle instaure, dans ce poème qui pense, une nouvelle forme de connaissance et de relation au monde. Une exploration radicale du langage et du corps, un refus de l’effacement et de l’oubli. Un carré de poussière, Olivia Tapiero, Éditions du commun, 2025
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16:24
Le masque de Hegel, de Thomas Hunkeler
Thomas Hunkeler mène une enquête littéraire et historique sur le masque mortuaire du philosophe allemand qui est conservé aux Archives littéraires allemandes de Marbach, près de Stuttgart. À partir d’une lettre d’André Breton à Paul Éluard mentionnant son existence, il interroge son authenticité et sa signification. Thomas Hunkeler révèle la fascination pour ces objets funéraires, tout en proposant une histoire parallèle du surréalisme. Entre mythe et réalité, ce masque s’avère trace du défunt aussi bien que projection de ceux qui l’observent. Dans cette mise en récit d’un essai, entre érudition et esprit d’investigation, Thomas Hunkeler éclaire un pan méconnu du rapport des avant-gardes à la mort et à l’héritage des figures intellectuelles, tout en s’attachant à montrer la « dimension collective de la poétique du masque mortuaire ».Le masque de Hegel, Thomas Hunkeler, Seuil, Collection Fiction & Cie, 2025
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15:52
Vivre tout bas, de Jeanne Benameur
Jeanne Benameur donne une voix à une femme silencieuse, recluse au bord de la mer, à l'écart d'un village de pêcheurs, portée par un chagrin plus grand qu’elle la mort de son fils, le vide laissé par cette disparition. Sans jamais la nommer, elle nous la fait reconnaître : Marie, la mère de celui qui n’était pas seulement son fils. Ici, pas d’iconographie figée ni de parole divine, mais une femme incarnée, qui écrit, lit, et se reconstruit. À travers une prose lumineuse et sensorielle, l’autrice tisse un récit d’émotions et de résilience, où chaque geste, chaque rencontre, esquisse un chemin de renaissance. Dans la douceur du ressassement et le murmure des vagues, ce roman ouvre un espace de liberté, d'acquiescement au monde.
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15:59
Dis-moi qui tu hantes, d’Alban Lefranc
Le roman d’Alban Lefranc dont le titre souligne que notre nature se révèle à travers les relations que nous choisissons, explore la figure de Julien Mana, écrivain assassiné en 2022, à travers les témoignages de sept personnes qui l’ont côtoyé. Chaque voix révèle une facette différente du personnage : les ambitions littéraires, les relations tumultueuses, le charisme autant que les failles de cet être contrasté, autodidacte brillant, instable, en proie à des pulsions incontrôlées. Son premier livre,La Vision dans l’île, une histoire d’obsession et d’errance, semble refléter sa propre quête existentielle. Le roman se construit comme un puzzle, où chaque témoignage éclaire différemment l’identité insaisissable de cet auteur fictif, entre talent brut, contradictions et autodestruction.Dis-moi qui tu hantes, Alban Lefranc, Verticales, 2025