Épisode 92 : Les créateurs aiment-ils vraiment les femmes ? Le féminin par les couturiers : corps réel ou image projetée ? avec Dana Thomas
Il est des questions qui paraissent presque impertinentes — et qui, pourtant, éclairent tout.Celle-ci en fait partie : les créateurs aiment-ils les femmes… ou seulement l’idée qu’ils s’en font ?Pour y répondre, il nous fallait une voix rare, à la fois érudite, affûtée et délicieusement libre : Dana Thomas. Journaliste pour The Washington Post, Newsweek, The New York Times et aujourd’hui The Guardian, autrice des indispensables Deluxe, Gods and Kings et Fashionopolis, elle scrute la mode avec le sérieux de l’historienne, l’esprit frondeur de la conteuse, et cette ironie légère qui n’appartient qu’aux observateurs aguerris.Dans cet épisode, les contradictions de la mode se révèlent sous un jour étonnamment vif. Car enfin — la couture célèbre-t-elle le corps féminin ou le met-elle en scène comme un décor ? Et pourquoi, depuis plus d’un siècle, la féminité rêvée par les couturiers demeure-t-elle si lointaine du corps réel qui vit, respire, marche et rit ?Dana Thomas nous aide à suivre ce fil : celui qui relie les fantasmes masculins aux silhouettes rigides, les corsets aux podiums Instagram, l’image parfaite à la femme imparfaite — c’est-à-dire vivante.On parle des créatrices trop peu célébrées, des couturiers fascinés par leurs muses, des corps disciplinés des années 1950 après le souffle de liberté des années 20, du retour des silhouettes contraintes comme une antienne, et des illusions très rentables du “fantasme couture” viral.Et puis, naturellement, nous glissons vers notre époque : la mode non genrée, qui gomme souvent le féminin au lieu de le réinventer ; les attentes réelles des femmes, partagées entre confort, puissance, désir, mouvement ; et ce que pourrait être un féminin pensé pour elles, et non à leur place.Un épisode invite à ouvrir la réflexion, donc n'hésitez pas à partager vos impressions en commentaire ! Bonne écoute, et retrouvons-nous sur Instagram pour poursuivre la conversation : @decousupodcast