*** Laboratoire vivant – Recherche appliquée en architecture – Enveloppe du bâtiment – Pathologies et performance réelle – Mur parfait revisité – Résilience thermique – Monitoring, inertie – Patrimoine bâti et réhabilitation ***
Résumé de l’épisode
Aujourd’hui à l’épisode, on reçoit Richard Trempe, architecte consultant, spécialiste de l’enveloppe du bâtiment et figure marquante de la science du bâtiment au Québec depuis plus de 25 ans. Ancien VP chez CLEB (aujourd’hui UL), formateur, chercheur et maintenant créateur du laboratoire vivant Auvergne, Richard consacre sa carrière à une quête : comprendre, mesurer et améliorer la performance réelle de nos bâtiments.
On remonte d’abord aux origines de sa passion : l’analyse de cinq bâtiments abandonnés, de cinq époques différentes — du XVIIe au XXe siècle — qui ont révélé à quel point chaque période raconte sa manière de bâtir, ses valeurs et ses vulnérabilités. Richard expose sa vision des trois “silos” indispensables à une bonne réhabilitation :
l’expertise technique,
la valeur historique et symbolique du bâtiment,
La connaissance artisanale et pratique.
On explore ensuite son passage déterminant chez CLEB : la démocratisation du laboratoire, les essais inédits (mur creux, pression équilibrée, mouillage de brique), la mise en service d’enveloppe avant-gardiste, et l’importance de la recherche appliquée pour faire progresser toute l’industrie.
Puis, on plonge dans la saga du mur parfait. Richard y partage ses résultats : avantages indéniables (contrôle de l’air, rapidité d’abri chantier, confort, ponts thermiques réduits), mais aussi limites réelles (absence de redondance, acoustique, sensibilité aux fuites, risques hygrothermiques si habité “comme un vrai humain”). Il compare le mur parfait avec un mur conventionnel optimisé (deux bâtiments jumeaux instrumentés) et montre que la théorie rencontre parfois la vraie vie.
C’est cette confrontation avec le réel qui l’amène à son nouveau chantier : la résilience thermique. Après une panne électrique d’une semaine en hiver, il se demande : “Peut-on concevoir une enveloppe qui stocke la chaleur, qui ralentit les pertes et qui protège les occupants quand l’énergie disparaît ?” Naît alors un ambitieux projet : 26 coupes de mur, modélisations dynamiques, empreinte carbone, simulations hygrothermiques, inertie thermique… pour finalement construire un troisième pavillon identique, mais conçu comme une “batterie thermique”.
Il nous raconte la collaboration avec l’École de génie du bois, les bancs d’essai, les sondes, le monitoring, les matériaux biosourcés (chanvre, fibre de bois, fibre de roche), les compromis structurants, et les pistes d’avenir pour des bâtiments résilients, performants et authentiquement durables.
Un épisode dense, passionné, technique, mais profondément humain, à l’image d’un chercheur qui croit que l’architecture est un art, mais que la rigueur en est le moteur.
Bonne écoute!
Liens
Invité
Richard Trempe
Trempe Architecte
Auvergne – Laboratoire vivant
Sujets discutés
Les cinq époques de construction et leurs logiques structurantes
Les trois “silos” : technique, mémoire, artisanat
CLEB – recherche appliquée, laboratoire, mise en service
Mur parfait : avantages, limites, comparaisons réelles
Acoustique, humidité, fuites d’air et zones de condensation
Résilience thermique et pannes électriques
Masse thermique, inertie, matériaux biosourcés
Modélisation (Wufi, inertie, empreinte carbone)
Conception de trois bâtiments jumeaux comme plateforme de recherche
Monitoring en continu et performance réelle
Vos animateurs
Fellipe Falluh
Jean-Sébastien Duceppe
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