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  • Good Morning de Caroline du Nord: le vote décisif des femmes des banlieues
    En 2016, 53% des femmes blanches avaient voté pour Donald Trump et contribué à sa victoire. Selon les sondages, ces mères de familles sont lassées des excès du locataire de la Maison Blanche et pencheraient cette année pour Joe Biden. Mais dans la banlieue de Raleigh en Caroline du Nord, rien n’est acquis. Reportage de notre envoyée spéciale permanente aux États-Unis, Anne Corpet. L’humeur est plutôt souriante au quartier général du parti démocrate de Fuquay-Varina, à quelques jours des élections. Devant les bureaux de vote de cette banlieue conservatrice de Raleigh, qui ont ouvert dès le 15 octobre, Beth Bonnard assure avoir vu des signes encourageants pour Joe Biden :« Beaucoup de femmes sont venues me voir pour me dire « Si mon mari savait que j’avais voté pour un démocrate il ne serait pas content du tout » ou alors « Je ne peux pas emporter un autocollant Biden à la maison parce que mon mari saurait que j’ai voté pour Biden » J’ai entendu la même histoire à plusieurs reprises » témoigne la militante.Selon Christine Kelly, qui coordonne les efforts de campagne dans le district, la pandémie de coronavirus est l’un des facteurs qui pourrait pousser les femmes républicaines à voter contre Donald Trump « Nous les femmes, nous nous inquiétons pour nos enfants, pour nos familles, nous sommes celles qui, probablement plus que les hommes, avons vu la douleur provoquée le Covid-19, nous avons vu les gens tomber malades, nous avons besoin de dirigeants qui se soucient de la population » explique-t-elle.Depuis des semaines, Donald Trump courtise le vote des femmes de banlieues. « Femmes des banlieues, je vous en prie, aimez-moi ! » a-t-il même lancé en meeting. Le président affirme qu’en cas de victoire de Joe Biden, ces quartiers résidentiels risquent d’être envahis par des populations moins fortunées, voire ravagés par des émeutiers.Mais ce message n’a pas forcément atteint sa cible : la démographie des banlieues a changé, de multiples origines s’y côtoient désormais et beaucoup de femmes ont été sensibles à la cause défendue par le mouvement Black Lives Matter après le décès de Georges Floyd tué par un policier à Minneapolis. « Quand elles ont entendu Georges Floyd implorer pour sa vie, appeler sa mère, toutes les femmes, toutes les mères, ont été touchées, qu’elles soient républicaines ou démocrates, et cela a changé la donne. » estime Kissandra Flowers, une afro américaine du parti démocrate de Fuquay-Varina.« Il est odieux mais je voterai pour lui »Cary, dans la banlieue de Raleigh, a été désignée par un magazine américain comme la ville où les femmes ont le plus de succès aux États-Unis. Plusieurs critères ont été pris en compte dans le classement : le pourcentage de diplômées, le revenu moyen des salariées, et la proportion de femmes qui ont créé leur propre entreprise.Les rues du centre sont bordées de panneaux électoraux, devant des maisons spacieuses. Un groupe de femmes suit un cours de yoga en plein air sur la vaste pelouse qui s’étend devant la bibliothèque. Rachel surveille ses enfants qui jouent près de la fontaine. Mère au foyer, elle se sait privilégiée, et votera Donald Trump pour éviter une hausse d’impôts. Elle ne croit pas Joe Biden quand il affirme que seuls les ménages dont les revenus sont supérieurs à 400 000 dollars par an seront soumis à une fiscalité plus contraignante. Mais elle n’est pas tendre avec le président :« Est-ce que j’apprécie Donald Trump en tant que personne ? Non. Il est brutal avec les femmes, il dit beaucoup de choses stupides et je pense que c’est un narcissique. Mais ils le sont tous. Est-ce que je le trouve odieux ? Oui. Mais est ce que je peux voter pour quelqu’un d’odieux et qui sait ce qu’il fait ? Oui. On n’a pas besoin de l’aimer en tant que personne pour dire qu’il fait du bon boulot » explique-t-elle.Un peu plus loin, Joy a installé une couverture sur la pelouse pour y installer ses deux jeunes enfants. Elle aussi votera pour Donald Trump, en raison de ses convictions religieuses. « Il est contre l’avortement, c’est essentiel pour moi, tant pis si sa conduite n’est pas forcément vertueuse » tranche-t-elle. Une autre femme, croisée dans les rues de Cary confirme l’antipathie qu’inspire le locataire de la maison blanche aux habitantes de cette banlieue coquette. Mais elle aussi donnera sa voix au président « comme toutes mes voisines » assure-t-elle.« J’ai commandé des antidépresseurs en cas de mauvaise nouvelle le 4 novembre »Devant le bureau de vote de Holly Springs, Erin Paré, candidate républicaine au parlement local tente de convaincre les électeurs. Elle évoque son mari militaire, son engagement dans la communauté, mais ne mentionne pas Donald Trump. Cela agace profondément Lynn Ruck qui tient le stand du parti démocrate. « Ils ont beaucoup de pancartes Trump mais ils ne restent pas à côté et ne les brandissent pas, pour la bonne raison qu’ils ne veulent pas être perçus comme des soutiens de Donald Trump, mais seulement comme des républicains conservateurs » analyse la militante.Très inquiète quant à l’issue du scrutin, Lynn dit ne pas parvenir à surmonter son anxiété malgré des séances de yoga, de méditation, et de longues marches dans la forêt. « Je noie ma peur dans l’action : je téléphone à un maximum d’électeurs pour les pousser à aller voter pour Joe Biden, j’assure des permanences devant les bureaux de vote, je ne peux pas rester les bras ballants en attendant le résultat » commente cette mère de famille quinquagénaire avant d’ajouter « Mais j’ai déjà commandé des antidépresseurs en cas de mauvaise nouvelle le 4 novembre. »Dans sa maison d’un lotissement situé juste à la sortie de Raleigh, Marian Lewin estime fondées les inquiétudes des démocrates. Présidente de la ligue du vote des femmes, une organisation qui milite pour leur implication en politique elle ne croit pas tellement à un renversement massif de tendance au sein de cet électorat en Caroline du Nord :« Beaucoup de femmes soutiennent toujours Donald Trump. Je pense que l’idée qu’elles ne vont pas voter pour lui, en particulier les femmes blanches, est infondée pour la majorité. Cela s’est passé en 2018 et les démocrates espèrent que cela se reproduira mais je ne pense pas que cela sera le cas, l’enjeu est différent pour une présidentielle » annonce-t-elle, « elles rejettent sa personne, mais restent avant tout attachées aux valeurs conservatrices ».Elizabeth, croisée à la terrasse d’un café de Cary, n’a envie de voter pour aucun des candidats. « En toute conscience je ne peux pas voter Donald Trump » lâche-t-elle, mais elle ajoute : « Mais je n’ai pas non plus envie de voter pour Joe Biden… Je ne veux pas d’un homme blanc de plus de soixante-dix ans à la Maison Blanche. Donc honnêtement je ne sais pas si je vais voter. »Comme Elizabeth, un tiers de l’électorat féminin en Caroline du Nord est enregistré sous l’étiquette « indépendante » sur les listes électorales. La clé du scrutin est peut-être entre leurs mains.
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  • Good Morning de Memphis, où les Afro-Américains se mobilisent pour la présidentielle
    Comme chaque matin, un point d’étape sur la campagne américaine vue d’une ville symbolique. Aujourd’hui, direction le sud des États-Unis à Memphis dans le Tennessee. Une ville phare pour la musique noire américaine, mais aussi pour le mouvement des droits civiques et la lutte contre la ségrégation dans les années 1960. L’issue du vote ne fait guère de doute dans le Tennessee, un État acquis aux républicains. Mais à Memphis l’électorat afro-américain pourrait enregistrer une participation record. De notre envoyé spécial à Memphis,Ils sont quelques centaines d’Afro-Américains à marcher dans les rues du centre de Memphis. Une marche pour appeler l’électorat noir à se mobiliser dans les urnes contre Donald Trump dans une ville haute symbolique. Memphis est l'une des villes les plus noires des États-Unis : plus de 60 % des habitants sont ici Afro-Américains. Une ville marquée par l’histoire des droits civiques. C’est à quelques rues d’ici qu’en 1968, Martin Luther King a été assassiné. Dans le cortège, Quincy, instituteur, a evidemment ces images historiques en tête. Il est venu marcher avec son fils de trois ans. Dans ses mains, une pancarte porte l’inscription « Respect my vote ».« Pour nous, explique Quincy, c’est l’élection la plus importante de notre vie. Dans cette élection, nous avons un président qui diffuse la haine. Donc nous avons besoin d’un leader qui ne va pas nous diviser, qui ne vas pas déchirer le pays. Nous avons besoin d’un président capable de nous rassembler. » Quincy n’a pris aucun risque : il a déjà voté à l’avance pour Joe Biden et Kamala Harris.En 2016, « on a pris les choses pour acquises »Cette marche est organisée par des membres locaux du parti democrate, comme Kenneth Brunett, qui espère voir les Noirs de Memphis se mobiliser davantage qu’en 2016.« Il y a quatre ans, on a pris les choses pour acquises, rappelle le militant démocrate. On venait d’élire deux fois notre premier président noir. On pensait que tout allait continuer à bien se passer. Beaucoup d’entre nous n’étaient pas très enthousiastes sur la candidature d’Hillary Clinton, et on est restés à la maison… Et maintenant, on comprend l’importance pour nous d’aller voter. On pensait que Donald Trump n’allait pas gagner et on a vu le résultat quand notre électorat est apathique, qu’il ne se soucie pas du vote. Alors cette année, on s’en soucie parce qu’on a vu le résultat quand on s’en moque. »Le meilleur président pour les NoirsLe Tennessee, État du Sud, républicain par excellence, a voté Trump à plus de 60 % en 2016. À l’inverse, Memphis avait voté Hillary Clinton à plus de 60 %. Quatre plus tard, Donald Trump prétend être le président qui a fait le plus pour les Noirs depuis Abraham Lincoln qui avait abolit l’esclave en 1865. À chaque fois qu’il entend Donald Trump prononcer ces mots, Larry McHale, élu démocrate de Memphis, rit jaune.« Oui, c’est risible, confie-t-il. C’est ce qu’il pense mais il a tort. Il n’a pas été du tout le meilleur président pour les noirs. Il nous a divisés. Il a refusé de dénoncer les suprémacistes blancs. S’il nous défendait vraiment, il aurait défendu nos droits, il aurait soutenu Black Lives Matter au lieu de qualifier cette organisation de terroriste. »Tous ici en sont convaincus. C’est Joe Biden le meilleur candidat pour les Noirs. Un vote sans passion, empreint d’une forte nostalgie des années Obama, comme l’explique Darell Cobins de l’association 100 Black Men, coorganisateur de la marche.« Il a fait du bon boulot avec Barack Obama pendant huit ans malgré une forte opposition au Congrès, juge-t-il. Et j’ai confiance en lui plus qu’en son rival, parce qu’il a travaillé tout ce temps avec Barack Obama. » Autre signe encourageant, dit Darell Cobins : le fait que Joe Biden ait choisi Kamala Harris comme colistière. La sénatrice de Californie pourrait devenir mardi soir 3 novembre la première femme de couleur vice-présidente des États-Unis.► À écouter : Good morning d’Arizona, l'État va-t-il basculer grâce au vote latino?
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  • Good morning d’Arizona, l'État va-t-il basculer grâce au vote latino?
    La communauté hispanique est désormais la première minorité aux États-Unis. L’Arizona, un État historiquement conservateur, pourrait élire pour la première fois depuis 26 ans un président démocrate, notamment grâce au vote des Latinos qui représentent aujourd’hui un tiers de la population et un quart des électeurs potentiels. En 2016, ils avaient massivement voté pour la candidate démocrate Hillary Clinton. Mais la communauté hispanique est aussi caractérisée par son taux d’abstention. Il y a quatre ans, ils n’étaient que 46% à s’être déplacés aux urnes. Tout l’enjeu pour les démocrates est donc de mobiliser ce vivier d’électeurs. Les personnes en âge de voter, identifiées comme membres de la communauté hispanique, sont très courtisées, voire même un peu trop. « Je reçois des appels, des textos, des emails tous les jours. C’est la première fois que cela m’arrive en 24 ans aux États-Unis ! », explique Mario Romero, patron d’un restaurant de « sushis latinos », à Mesa, dans la banlieue de Phoenix. Lui dit voter pour Joe Biden, un candidat dont il « partage les valeurs ». Mais son fils de 18 ans s’apprête à voter pour Donald Trump.Pour convaincre les Latinos de se rendre aux urnes, un grand programme de porte-à-porte a été lancé, par Unite Here 11, la branche régionale du plus gros syndicat de l’hôtellerie-restauration. Rendez-vous est donné dans la banlieue ouest de Phoenix aux 70 personnes sont appelées à quadriller des quartiers ce jour-là. Tous ont perdu leur emploi en raison de la crise sanitaire et ont été embauchés par le syndicat le temps de la campagne électorale. Objectif : frapper à 800 000 portes avant le 3 novembre. Les moins de 35 ans sont la première cible de cette campagne : plus de 100 000 jeunes d’origine hispanique ont eu 18 ans depuis les élections de mi-mandat de 2018 et sont donc désormais en âge de voter en Arizona.« Beaucoup pensent que leur voix ne compte pas »Visière sur le front, Maggie Acosta, 55 ans, d’origine mexicaine, prend la température de tous les démarcheurs à leur arrivée. Ce qui l’a poussée à s’engager, c’est de se retrouver seule chez elle avec son fils malade du Covid-19, sans assurance santé. Elle n'en a plus depuis qu'elle a perdu son emploi dans un restaurant de l’aéroport de Phoenix. « Donald Trump nous a laissé tomber, il a très mal géré cette crise », explique-t-elle. Mais pas évident de convaincre les membres de sa communauté de se déplacer pour autant. « Souvent, ils ont peur des représailles », confie Maggie Acosta, lors de sa tournée de porte-à-porte. « D’autres pensent que leur voix ne va pas compter. C’est en allant parler aux gens, en face à face, qu’on pourra les convaincre et gagner ». Sur dix portes toquées, elle n’engagera finalement qu’une seule conversation. En moyenne, Maggie Acosta frappe à 80 portes par jour.Dina est aussi venue prêter main forte. Elle est Salvadorienne et vit aux États-Unis grâce au TPS, un statut de protection spécial menacé d’annulation par Donald Trump. Elle ne peut pas voter, mais sa fille, qui est née sur le sol américain, « défendra la famille ». « Elle a décidé elle-même pour qui elle allait voter et elle a pris la bonne décision. Elle voit que sa mère s’est battue pour vivre dans ce pays et qu’il ne faut pas qu’on nous sépare. Je me suis engagée auprès de Unite Here car j’en ai assez des familles séparées, des enfants mis en cellules à la frontière. Ça suffit », lance-t-elle.Compenser l’absence des démocrates sur le terrainSi ces syndicats et ces associations se mobilisent, c’est aussi pour compenser l’absence de la campagne officielle démocrate, trop peu visible. Le porte-à-porte a été banni pour cause de pandémie et Joe Biden ne s’est déplacé qu’une seule fois en Arizona avec sa colistière Kamala Harris, contre six fois pour Donald Trump. La campagne du président a aussi dépensé des millions de dollars en publicité télévisées en espagnol et ouvert trois bureaux dédiées à la communauté hispanique. « Nous avons aussi bien sûr continué le porte-à-porte. On leur a écrit des lettres, des cartes postales », détaille Rae Chornenky, la présidente du comité républicain du comté de Maricopa, qui concentre plus de 60% des électeurs. « On les sensibilise aussi à travers travers la foi, dans les lieux de cultes, et nous avons fait entrer des leaders religieux dans la direction de notre parti ». Pour l’équipe de campagne du président Trump, l’objectif n’est pas de remporter la majorité du vote latino. Rae Chornenky consent que cela soit infaisable. Mais même une légère augmentation des soutiens pourrait permettre de grignoter quelques voix précieuses, voire déterminantes dans cet État pivot.
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  • Good morning d'Atlanta, mobilisée pour faire basculer la Géorgie dans le camp démocrate
    Joe Biden se déplace ce mardi 27 octobre en Géorgie, un État dans l'escarcelle des républicains depuis 30 ans mais que les démocrates espèrent emporter cette année. Donald Trump et Joe Biden sont au coude à coude dans les sondages. RFI s’est rendu à Atlanta où vendredi dernier déjà, la candidate démocrate à la vice-présidence, Kamala Harris, a fait une visite surprise, pour mobiliser les électeurs afro-américains. De notre envoyée spéciale à Atlanta, Kamala Harris s’est d’abord rendue devant une immense fresque en hommage au parlementaire John Lewis, icône des droits civiques qui est mort cet été et qui était originaire d’Atlanta. Elle a ensuite rencontré des étudiants dans l’une des quatre universités noires historiques de la ville. Puis elle est ensuite passée se chercher une assiette de poisson frit et de chou vert à Busy Bee, un petit restaurant d’un quartier noir assez pauvre où, selon la légende, Martin Luther King, natif d’Atlanta lui aussi, venait souvent. « Elle a juste fait des signes de la main, des selfies, raconte un homme. Il y a plein célébrités qui passent ici, Oprah Winfrey, Jay Z. »Tout le monde salue M. Sam, il est assis sur une chaise devant le barbier, c’est un ancien du quartier. Il a 75 ans mais il ne les fait pas, et il n’a pas trop envie de nous dire pour qui il a voté. « Non, c’est personnel, mais c’est sûr que je n’ai pas voté pour Trump », rit-il. Et quand on lui demande s’il a l’impression que les gens d’ici sont plutôt favorables aux démocrates, voilà sa réponse : « Pas vraiment non ! Il y a des gens qui aiment Trump, d’autres Biden. » De quoi nous rappeler que la communauté noire n’est pas un bloc homogène, ce sont surtout les jeunes d’ailleurs qui sont un peu sceptiques.« On juge les élus à leurs actes, je me fiche de quelle couleur tu es »Juste à côté, il y a un petit trio de jeunes femmes, trentenaires qui attendent leur commande sur le parking. Pour elle, la candidature de Kamala Harris ne change rien. « Je ne sais pas qui a dit qu’elle avait nos voix ! Comme si on devait s’aimer par magie entre filles noires, ça ne se passe pas comme ça, assurent-elle. On juge les élus à leurs actes, je me fiche de quelle couleur tu es. Parlons du projet de loi sur la criminalité que Joe Biden a soutenu, il ne s’est pas vraiment excusé des conséquences que ça a eu. »►À lire aussi : Good morning de Scranton, ville natale de Joe Biden, en pleine reconquête électoraleLe loi sur la criminalité signée en 1994, dont Joe Biden était l’un des fervents défenseurs, voilà un gros point noir pour un certain nombre d’Afro-Américains, notamment ceux des quartiers populaires. Parce que cette loi a criminalisé la possession de drogues, marijuana incluse, durci les peines et ainsi provoqué l’incarcération massive de milliers de personnes, majoritairement des Noirs américains. Et c’est d’ailleurs sur ce point en particulier que Donald Trump attaque son concurrent.Mais il y a fort à parier tout de même que ces critiques ne font pas le poids face au danger que représente Donald Trump pour la majorité de la communauté noire, et c’est bien là-dessus que Kamala Harris a insisté. Elle a dénoncé sans détour la non-gestion du Covid-19 par le président, qui a touché de manière disproportionnée les Noirs américains, l’obsession qu’il a d’effacer l’héritage de Barack Obama et son soutien tacite aux thèses des suprématistes blancs.Atlanta la progressiste au milieu d'un État conservateur Alors le vote des Afro-Américains peut-il faire basculer l’État ? C’est ce que pensent plusieurs observateurs à qui j’ai parlé, et notamment ce groupe de femmes noires extrêmement investies dans la campagne. Elles labourent leur quartier, impliquent leurs voisins, poussent leur entourage à aller voter, et trois fois par semaine elles se réunissent pour une balade en forêt. Elles font le bilan de leurs impressions et elles sont plutôt optimistes. « On est hyper excitées, on pense que la Géorgie va passer du rouge au bleu ! espèrent-t-elles. On veut du changement en Amérique. On prie beaucoup, mais on la sent bien cette élection. Joe Biden, bon, il a été assez constant pendant ces 47 ans passés au Sénat, il n’est pas parfait, mais qui l’est ? »Mais Atlanta suffira-t-elle à gagner l’élection ? Certes la ville où vit une classe moyenne noire prospère, est progressiste, et a porté au pouvoir des maires exclusivement afro-américains et démocrates depuis 1978. Certes la ville pèse beaucoup puisque 60% de la population de la Géorgie habite ici. Mais c’est vrai que le reste de la Georgie est plus blanc, plus républicain, l’État est d’ailleurs administré par les conservateurs, qui, à nouveau, ont réussi à limiter le nombre de bureaux de vote en particulier dans les zones à majorité afro-américaine. Une façon de dissuader les gens puisque voter implique d’attendre plusieurs heures dans de longues files d’attente. Cette méthode avait déjà été utilisée lors d’une élection spéciale en juin dernier pour choisir le gouverneur. Cela s’est joué à quelques dizaines de millier de voix près, de quoi susciter un très fort sentiment d’injustice, qui explique en partie pourquoi les Afro-Américains en Géorgie sont particulièrement déterminés et se déplacent en masse depuis le début du vote anticipé. Sachant, qu’en plus cette année, il y a deux sièges de sénateurs à assigner pour la Géorgie.
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  • Good morning du Michigan, l'un des États décisifs pour la présidentielle américaine
    À 12 jours de l'élection du 3 novembre, rien n'est joué dans le Michigan. Cet État du Midwest est le berceau de l’industrie automobile américaine et traditionnellement un bastion démocrate. Pourtant en 2016, Donald Trump avait réussi à le remporter avec seulement 10 700 voix d’avance sur Hillary Clinton. De nos envoyés spéciaux, Ce fut un séisme politique ici. Et un traumatisme pour les syndicats qui, pendant des décennies, ont été des faiseurs de roi en politique, tant leur influence sur le vote des travailleurs était grande. Nous avons rencontré Jerry, un ancien syndicaliste aujourd’hui à la retraite, à Monroe. C’est une petite ville où les ouvriers ont offert à Donald Trump en 2016 une avance spectaculaire de 22 % sur sa concurrente démocrate, alors que tous les syndicats avaient appelé à voter pour Hillary Clinton.« Notre syndicat a toujours soutenu les démocrates parce qu’ils défendaient entre autres le droit du travail, nous explique Jerry. Mais beaucoup d’industries ont quitté Monroe. On avait des usines automobiles, des usines de papier. L’entreprise Ford était l’un des plus grands employeurs de la région. Ils sont tous partis. Avant, c’était une grande ville syndicale ici, avec beaucoup de cols bleus, des ouvriers qui soutenaient le parti démocrate ! Mais Trump a su tirer profit de toutes ces pertes d’emploi et faire prendre à nos syndiqués un autre chemin. »Affiches à la gloire de TrumpEn 2016, Donald Trump avait promis de s’en prendre à l’ALENA, le traité de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada. Un accord responsable de la délocalisation de milliers d’emplois américains. Une fois arrivé à la Maison Blanche, le président a entamé la renégociation du traité qui a abouti en janvier dernier à un nouveau texte.À Monroe, Denis se félicite du « sérieux » de son président. Cet ouvrier a couvert la façade de sa maison d’affiches à la gloire de son héros. « Je vais voter pour Donald Trump, lance-t-il. Et j’espère qu’il remportera encore une fois l’élection. Il y a quatre ans, il a fait plein de promesses. Et il a fait ce qu’il avait annoncé qu’il allait faire. » Denis a perdu son emploi à cause de la crise sanitaire du coronavirus. Mais cela ne freine en rien son enthousiasme.« Il a promis beaucoup de chose qui ne se sont pas réalisées. »Que dire de la gestion de la pandémie de Covid-19 par Donald Trump ? « Je pense que personne ne savait vraiment comment s’y prendre, défend Philippe, un ingénieur de l'usine Chrysler à Warren. Jusqu’à l’arrivée du virus, il y avait des emplois en tout cas. Tout le monde travaillait. »La ville de Warren se trouve à vingt minutes au nord de Détroit. Comme Monroe, elle dépend des emplois manufacturiers. Et ici aussi, des ouvriers qui avaient voté pour le parti démocrate toute leur vie ont opté, il y a quatre ans, pour Donald Trump, à l’instar de Marty.« Mais je ne revote pas pour lui cette année, promet-il. Il a promis de faire revenir des dizaines de milliers d’emplois aux États-Unis. Mais ils ne sont pas revenus. Au contraire. Juste à côté d’ici, il y a une usine General Motors qui a fermé. Elle a fermé avant même l’arrivée du virus ! Les gens qui y travaillaient n’étaient pas contents du tout. Quand une usine ferme, c’est terrible, vous savez. Des milliers de personnes se trouvent soudain au chômage. Donc il a promis beaucoup de chose qui ne se sont pas réalisées. »Mouchoir de pocheSelon le Département américain du Travail, les emplois dans le secteur automobile du Michigan ont diminué de 2 000 postes au cours des quatre dernières années et cela avant l’arrivée du coronavirus. Fermée en août 2019, l’usine de General Motors à Warren a été rouverte en mars dernier pour fabriquer des masques médicaux. Mais elle n’emploie que 150 personnes. Et pourtant, Marty pense que le président a encore ses chances de l'emporter dans son comté.« J’habite dans la partie nord du comté de Macomb, explique-t-il. Dans les jardins devant les maisons, neuf affiches sur dix sont des affiches pour Donald Trump. C’est incroyable. Je pense qu’il remportera encore une fois le comté de Macomb. Même si je connais des personnes qui disent qu’ils ne lui redonneront pas leur voix une seconde fois. Dans le Michigan c’est 50-50 maintenant. Ça se jouera dans un mouchoir de poche. »► À écouter : Good morning de Scranton, ville natale de Joe Biden, en pleine reconquête électorale
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À propos de Good morning...

Allô l’Amérique ! Aux États-Unis, l'élection présidentielle aura lieu début novembre. Mais dès le 1er septembre, les correspondants de RFI se rendent dans différentes villes américaines pour prendre le pouls de la campagne électorale. C’est « Good morning... », à suivre tous les mardis jusqu'au 6 octobre. Et tous les jours à partir du 13 octobre jusqu’au 3 novembre.
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