À la Une: le deuil et la colère à Derna…
« Neuf jours après le passage de la tempête Daniel, les chances de retrouver des survivants dans la ville libyenne, où des milliers de personnes ont péri, sont désormais presque inexistantes, relève Le Monde Afrique Malgré les efforts des volontaires et des secouristes, l’amertume et la colère gagnent les habitants. »Témoignages chocs recueillis par les envoyés spéciaux du journal : « Abdallah, un jeune volontaire enrage : 'Il n’y a rien. Pas de direction de crise, pas de coordination, pas d’administration. Secouristes et bénévoles sont baladés d’un bout à l’autre des zones affectées sans plan précis. Ordres et contre-ordres se succèdent. Les ONG ne savent pas quoi faire, dénonce-t-il encore. Tout tient sur la volonté des citoyens. L’Etat, lui, si on peut appeler cela un Etat, vient pour la photo et il repart… »Improbable décompte…« Combien de victimes ? », s’interroge Le Monde Afrique. « 5.000, 10.000, plus ? Le dernier bilan officiel de l’Organisation mondiale de la santé fait état de 3.922 morts. Mais les chiffres n’évoluent plus. Quant aux données disponibles sur les disparus, elles restent approximatives. À Derna, la terre n’a toujours pas rendu les corps qu’elle a engloutis. Quand la mer continue à en charrier par dizaines quotidiennement. »Et puis, note encore Le Monde Afrique, « devenus indésirables, la majorité des médias internationaux ont été priés de quitter la ville. Un responsable du centre médias de l’armée a expliqué que la présence de la presse dérangeait le travail des secouristes, promettant une réouverture de la cité dans 'deux ou trois jours'. »Apocalypse !Pour WakatSéra au Burkina Faso, c’est plus qu’une catastrophe, c’est une « apocalypse » : « comme si elle était frappée par le sceau d’une malédiction qui ne l’a jamais lâchée depuis la nuit des temps, Derna continue de vivre son calvaire. Abandonnée sous Mouammar Kadhafi, mise en quarantaine par le maréchal Haftar qui l’accusait d’être un nid géant de terroristes, Derna vit l’horreur, depuis la nuit du 10 au 11 septembre, lorsqu’elle a été frappée par la tempête Daniel qui n’a laissé derrière elle, que cadavres et ruines. (…) Le drame ne connaît visiblement pas de limite dans cette ville de Derna, poursuit WakatSéra, dont les populations, après les larmes, manifestent désormais leur ire contre des autorités administratives dont elles demandent, sans autre forme de procès, le départ et la poursuite par la justice. »Kagamé répond…À lire également dans la presse du continent, l’entretien accordé par Paul Kagamé à Jeune Afrique ; à propos des relations conflictuelles entre Kigali et Kinshasa, le président rwandais affirme : « le problème n’est pas entre moi et Tshisekedi, mais entre Tshisekedi et le M23. » Paul Kagamé réfute les conclusions du récent rapport de l’ONU sur le soutien rwandais au groupe armé : « la plupart des choses rapportées par ces experts ne correspondent pas aux faits tels que nous les connaissons », déclare-t-il.« L’ONU, une institution à bout de souffle ? »Enfin, la 78ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est ouverte hier à New-York. Avec ce commentaire plutôt désabusé à lire sur le site d’information sénégalais Seneplus : « L’ONU, une institution à bout de souffle ? », s’interroge le site. « Ukraine, coups d'États en Afrique, climat, crise migratoire, l’Organisation des Nations unies doit actuellement faire face à des défis encore jamais vus. Soixante-dix-huit ans après sa création, certains posent la question de sa pertinence. »En effet, pointe Seneplus, « les vents changeants de la géopolitique actuelle soumettent cette institution à une pression sans précédent, laissant certains se demander si elle est toujours à la hauteur des défis mondiaux. » Pour preuve, note encore le site, « l’absence notable de plusieurs grands dirigeants. Poutine, Macron, Xi Jinping, Sunak : leurs chaises vides en disent long sur la situation préoccupante de la diplomatie mondiale. Antonio Guterres, à la tête de l’ONU, tente tant bien que mal de réorienter le discours sur les engagements concrets, mais les absences sont lourdes de sens. »Et Seneplus de s’interroger : « si même lors des grandes occasions, des membres clés délaissent le forum mondial, comment l'organisation peut-elle prétendre à une action efficace ? »