Powered by RND
PodcastsChronique des matières premières

Chronique des matières premières

Chronique des matières premières
Dernier épisode

Épisodes disponibles

5 sur 57
  • Le secteur du cacao subit les contrecoups de l'envolée des cours
    Sur les premiers mois de 2025, les cours mondiaux du cacao ont reflué, mais ils restent à des niveaux élevés depuis deux ans et cela pèse sur les résultats des broyeurs de fèves qui ont pour clients les géants de l'agro-alimentaire comme Nestlé ou Mondelez. L'un d'eux, le groupe suisse Barry Callebaut, vient d'abaisser ses objectifs annuels. C'est la deuxième fois en trois mois que le groupe reconsidère ses prévisions. En cause des ventes qui ont diminué plus que prévu. Sur les neuf derniers mois, elles ont reculé de plus de 6% et devraient encore baisser d'ici la fin de l'exercice financier 2024/2025 qui sera clos en août, selon les estimations de Barry Callebaut, qui a vu ses actions chuter de près de 13% après sa communication.  Le géant suisse du cacao dit subir les conséquences d'un environnement de marché « sans précédent » lié à la volatilité des prix du cacao et à la baisse de la demande. Cette chute de la consommation est directement liée à la hausse des cours mondiaux. Envolée du prix de la poudre de cacao Cette hausse du prix des fèves a fait bondir celui de la poudre de cacao qui se vend désormais à prix d'or : aux États-Unis, les prix ont bondi de 16% au cours de l'année écoulée, frôlant les 9 000 dollars la tonne et en Europe, la limite des 10 000 dollars la tonne a été franchie. Cette hausse s'explique en grande partie par l'envolée des prix du beurre de cacao, qui constitue environ 20% du poids d'une tablette : quand il est devenu trop cher, il a été en partie remplacé par des huiles végétales mais moins de beurre fabriqué c'est aussi moins de poudre, les deux étant, pour simplifier, produits au cours du même processus. Au premier trimestre, moins de fèves ont été broyées : la transformation de cacao a baissé de 3,7% en Europe, le plus grand marché mondial, soit la baisse la plus importante à cette période de l'année depuis 2017. À lire aussiSur les pistes du trafic de cacao Poudre de cacao et poudre de blé Le prix est un vrai frein pour les industriels, le manque de disponibilité aussi et toutes les solutions sont bonnes pour faire baisser la teneur en poudre des préparations. Des alternatives moins chères arrivent sur le marché à base de caroube, une autre plante, ou encore de blé comme Cocoa Replace, un substitut commercialisé par le plus grand minotier d'Amérique du Nord, Ardent Mills et qui permet de remplacer 25% de la poudre dans une recette. Ces records de prix confortent aussi ceux qui ont choisi d'investir dans les saveurs vanille ou caramel, deux goûts qui pourraient être de plus en plus répandus dans les préparations industrielles, à défaut de poudre de cacao abordable. À lire aussiDes alternatives au cacao pour répondre aux craintes d'approvisionnement
    --------  
  • Les nouveaux droits de douane américains sur le cuivre secouent le marché
    Les menaces de l'administration Trump se sont concrétisées : le cuivre qui avait échappé jusque-là aux taxes américaines sera finalement soumis à des droits de 50% d'ici la fin du mois. Même si ce n'est pas une surprise, le marché est secoué, car 50%, c'est un niveau de taxation plus élevé que ce qui était pressenti. La mesure était anticipée, mais devrait assister cependant à un ultime sprint des acheteurs, qui ont déjà fait entrer d'énormes volumes dans le pays ces derniers mois, volumes prélevés dans les entrepôts du monde entier, qui ont logiquement vu fondre leur stock.  En réaction à l'annonce de Donald Trump, les prix du cuivre ont immédiatement grimpé. La prime à l'achat à la bourse aux métaux de New York (COMEX) a aussi augmenté. Plus précisément, vendre aux États-Unis rapporte aujourd'hui 2 500 dollars de plus par tonne qu'à la bourse aux métaux de Londres (LME). La contrainte reste que le métal arrive avant l'entrée en vigueur des nouveaux droits, ce qui veut dire qu'il doit venir d'Amérique latine ou d'Europe s'il part rapidement, ou bien qu'il soit déjà chargé sur un bateau et change de destinataire en cours de trajet.  « Les États-Unis n'ont pas encore fixé de date précise d'entrée en vigueur des droits de douane, ni de détails sur l'impact sur les cargaisons entrantes déjà achetées. La situation reste donc suffisamment floue pour que certains prennent le risque d'expédier des cargaisons avant et après la date limite » selon Ronan Murphy, responsable « pricing » pour le secteur du cuivre chez Argus Media. Conséquences aux États-Unis À court terme, il ne devrait y avoir aucun problème d'approvisionnement aux États-Unis puisque des montagnes de cuivre ont été accumulées : à titre d'exemple, rien qu'en avril et mai, les importations ont dépassé 400 000 tonnes, soit ce qu'importent les États-Unis sur six mois habituellement, explique Ronan Murphy. Et comme la consommation américaine n'a pas augmenté, ces volumes ont pu être stockés. À moyen terme, une pénurie n'est pas à exclure. Il y a certes des projets miniers dans le pays qui pourraient en théorie permettre de remplacer la totalité de ce qui est importé soit environ la moitié des besoins américains, mais ces projets ne sont pas aboutis, « leur financement n'est pas garanti et leur mise en service est prévue au plus tôt à la fin de la décennie, voire au début des années 2030 », explique l'expert d'Argus Media.  À lire aussiLes États-Unis accélèrent le projet d'exploitation minière de cuivre en Arizona Impacts sur le commerce mondial Les nouveaux droits sur le cuivre sont un coup dur pour les trois principaux fournisseurs des États-Unis, le Chili, le Canada et le Mexique. Dès qu'ils entreront en vigueur, le cuivre importé va devenir beaucoup plus coûteux pour les acheteurs américains, et les flux vers les États-Unis devraient ralentir. Le centre de gravité du marché du cuivre se déplacera et les volumes seront redirigés vers le reste du monde, ce qui pourrait faire baisser la tension provoquée par les achats américains frénétiques de ces derniers mois. À lire aussiFace à la Chine, les États-Unis à la recherche de métaux rares
    --------  
  • Les cotonniers africains sur le qui-vive refusent d'être déclassés
    Le commerce du coton africain va-t-il devenir de plus en plus compliqué ? C’est ce que craignent les représentants de la filière. Dans une lettre ouverte, l’association cotonnière africaine (ACA) relaie une inquiétude de l’Association internationale du coton (ICA). L'inquiétude du secteur est de voir les importations de fibre de coton être limitées dans l’Union européenne d’ici 2030 pour des questions de durabilité et de traçabilité. La filière africaine craint de ne pas pouvoir répondre à toutes les exigences d'une éventuelle règlementation en la matière et a peur de voir son coton délaissé, malgré les investissements déjà consentis. L’Union européenne est effectivement engagée dans une démarche pour rendre la mode et le textile plus écologique, mais elle a démenti que de tels objectifs existaient dans sa législation sur l’économie circulaire. Cela ne suffit pas à rassurer le secteur. D’où cette lettre ouverte du président de l’ACA au commissaire européen à l’Agriculture pour défendre leurs spécificités du coton africain.  Le coton n'a pas bonne presse À Bruxelles, le lobby des fibres synthétiques sort pour l’instant vainqueur d’un classement élaboré par l’UE qui évalue l’empreinte environnementale des produits. Au vu des critères pris en compte, ce classement PEF (Product Environmental Footprint), appliqué aux textiles, note beaucoup mieux les polyesters que le coton, ou la laine, dernière du classement, comme si le synthétique était meilleur pour la planète. Pour défendre leurs intérêts, plusieurs organisations ont créé un label Make the label count, « Faisons en sorte que le label soit efficace ». L’objectif est de convaincre l’UE de se baser sur une méthodologie qui soit plus complète et qui prenne en compte, par exemple, l’impact d’un textile sur la pollution par micro-plastiques.  Un collectif pour défendre les fibres naturelles L’association cotonnière africaine n’en fait pas partie, mais a décidé de rejoindre ce collectif. Elle tient aussi à rappeler qu’elle est déjà engagée dans la création d’une filière intégrée pour que le coton qu’elle produit soit filé et tissé sur place, et qu’il ne fasse plus le tour du monde avant de revenir sous forme de T-shirt. 95 % du coton africain est aujourd’hui exporté sous forme de fibres brutes. Plus largement, la lettre ouverte de l'ACA reflète les craintes de la filière d’être mise de côté dans un monde en pleine mutation. À lire aussiL'association des producteurs de coton africains élaborent leur feuille de route à Garoua Donald Trump a bouleversé les équilibres Jusqu’à ces derniers mois, huit balles de coton africain sur dix partaient en Asie, essentiellement au Bangladesh, au Pakistan et au Vietnam. Mais ces pays sont en train de se laisser un à un convaincre d’acheter plus de coton américain, en échange d’un allègement des taxes douanières qui leur sont imposées par l’administration Trump. L’autre handicap est lié à la demande américaine en textile, qui est morose et suspendue à l’évolution de la politique commerciale nationale. Les clients américains des filatures asiatiques ne confirment plus leurs commandes, les achats de coton s’en ressentent et les volumes prêts à quitter le continent ne sont pas embarqués. « Ce qui alimente la crainte de voir la nouvelle récolte se heurter aux stocks de l’ancienne production invendue », ajoute Kassoum Kone, président de l’ACA. À lire aussiLes prix du coton, ballotés par la guerre commerciale, pèsent sur l'Afrique
    --------  
  • La chute des prix du nickel permet à la Chine de renflouer ses stocks
    La chute des prix du nickel pèsent sur la rentabilité des projets miniers depuis deux ans et demi, mais elle fait l'affaire des acheteurs. Un pays est particulièrement actif, dans ses achats : la Chine. La Chine est fidèle à sa tradition de stockage et s'illustre particulièrement en ce moment par ses importations de nickel, ce métal qui entre notamment dans la fabrication des batteries de véhicules électriques. Une enquête du Financial Times a permis d'établir que la Chine aurait acheté 100 000 tonnes de nickel de haute pureté – de classe 1 – depuis le mois de décembre. En quelques mois, le pays aurait grosso modo doublé ses réserves stratégiques.  En parallèle, depuis le mois de janvier, la bourse aux métaux de Londres a été assaillie de demandes d'acheteurs, une donnée cohérente avec les informations commerciales chinoises sur lesquelles s'appuient les journalistes du Financial Times. Contexte de guerre tarifaire Les prix sont très probablement un puissant moteur pour la Chine, car ils sont à leur plus bas niveau depuis 2020, et c'est évidemment important pour un acheteur. Mais il ne faut pas écarter le contexte de guerre tarifaire avec les États-Unis, qui pousse la Chine à sécuriser autant qu'elle peut ses chaînes d'approvisionnement. Au-delà du nickel, le lithium, le cobalt et le cuivre sont aussi concernés par cette stratégie chinoise, selon un avis officiel de l'administration des réserves stratégiques datant du mois de mars, mentionné par le journal britannique.  La plupart de ces achats chinois sont réalisés par l'agence gouvernementale qui gère les stocks officiels, signe d'une véritable volonté politique. Ces achats sont bien supérieurs aux besoins de la Chine en nickel.  Les achats chinois, remède aux prix bas ?  Peut-être que grâce aux importations conséquentes de Pékin, les prix ne chuteront pas plus bas, l'hypothèse est émise par plusieurs analystes. La demande chinoise a d'ailleurs poussé le géant minier russe Nornickel à revoir à la baisse ses prévisions d'excédent mondial pour cette année. L'avenir des prix reste entre les mains de l'Indonésie, premier producteur mondial, premier fournisseur de la Chine, premier responsable des volumes mis sur le marché. Face à l'augmentation exponentielle de la production, le ministre des Mines indonésien a évoqué la possibilité ces derniers jours de ne plus octroyer des quotas miniers pour trois ans, mais pour un an seulement, afin de revoir les volumes plus souvent et donc, en théorie, de réagir plus vite en cas d'excédent jugé trop élevé. La demande mondiale est loin d'être suffisante pour l'instant pour redresser les prix. Au vu de l'évolution du marché des véhicules électriques ces deux dernières années, Jim Lennon analyste chez Macquarie a réduit d'un tiers, son estimation des besoins en nickel d'ici à 2030, soit 967 000 tonnes contre 1,5 million de tonnes estimées, il y a deux ans.
    --------  
  • La mode du thé matcha fait grimper les prix de 170% en un an
    Le thé matcha, une poudre, obtenue par broyage de feuilles séchées et reconnaissable à sa belle couleur verte, poudre qui s’utilise en boisson, ou dans les pâtisseries, a vu sa consommation et son prix grimper en flèche. L’engouement pour le thé matcha n’est pas nouveau, mais les réseaux sociaux ont fait bondir la demande. Hors du Japon où il est traditionnellement consommé en boisson chaude et associé à la pâte de haricots rouges en cuisine, le thé matcha s’est invité depuis une quinzaine d’années chez les pâtissiers et les restaurateurs, mais sa consommation s’est envolée réellement depuis quelques années. En France, le Palais des Thés a constaté une accélération des ventes depuis 2022, avec la seule saison dernière, + 60% de demande. Parmi les moteurs de cette nouvelle demande, on trouve YouTube, TikTok, ou encore Instagram, des réseaux sur lesquels on peut voir des influenceuses, ce sont surtout des femmes, prises de passion pour ce thé perçu comme un super-aliment, certaines ont même créé leur propre marque. Les nouveaux consommateurs sont des adolescents, séduits par les vertus anti-oxydantes de ce thé vert moulu, et par sa couleur intense et pimpante. La plupart des chaînes internationales de café ont compris qu’il y avait un marché et proposent aujourd’hui des laits, des smoothies ou des desserts au matcha. Hausse des exportations japonaises L’effet se traduit en chiffres : plus de la moitié des exportations japonaises de thé vert l’année dernière étaient constituées de thé matcha. Tout thé vert confondu, les exportations du Japon ont augmenté de 16% en volume, et de 25% en valeur. Certains grossistes, comme Tealife basé à Singapour, assurent, selon l'agence Reuters, être fréquemment en rupture de stock et imposent des limites d'achat. Même les acheteurs qui se fournissent directement auprès des producteurs sont régulièrement rationnés. La demande est telle que les producteurs sont dépassés, éberlués même, témoigne François-Xavier Delmas, fondateur du Palais des Thés et en contact avec certains d'entre eux. Pourtant, la production est en hausse. Le Japon a récolté l’année dernière 2,7 fois plus de tencha, le nom donné à la plante, qu’il y a dix ans, selon l’Association japonaise des producteurs de thé. Il faut compter 4 à 5 ans pour que de nouvelles surfaces plantées arrivent à maturité, à court terme, il n'y a donc pas vraiment de solution. Un marché toujours plus tendu La dynamique des producteurs est aussi mise à mal par le réchauffement climatique : 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée au Japon et les vagues de chaleur de l’été dernier ont fait baisser les rendements de la dernière récolte d’avril-mai.   Dans ce contexte, il n'est pas exclu de voir les prix encore grimper. La hausse est pourtant déjà spectaculaire. Aux enchères de Kyoto du mois de mai, les prix ont augmenté de 170% : le kilo de tencha s’est vendu 8 235 yens soit environ 45 euros le kilo, c’est beaucoup plus que le précédent record de 2016. Cette mode pour le thé en poudre pourrait, à moyen terme, aussi renchérir également le prix d’autres thés, comme le sencha, explique François-Xavier Delmas, si jamais les fermiers japonais se mettaient à cultiver plus de matcha sur leur exploitation.  
    --------  

À propos de Chronique des matières premières

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.
Site web du podcast
Applications
Réseaux sociaux
v7.20.2 | © 2007-2025 radio.de GmbH
Generated: 7/13/2025 - 10:16:22 AM