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Chronique des matières premières

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  • Le minerai de fer de Simandou rebat les cartes sur le marché mondial
    La mine de Simandou en Guinée a été inaugurée officiellement cette semaine, les premières tonnes de minerai sont en passe d'être exportées. Quand elle aura atteint sa capacité maximale, en 2028, la mine produira jusqu'à 120 millions de tonnes de minerai de fer par an et bousculera alors le marché mondial du fer.  C'est un petit séisme qui s'annonce dans le secteur : d'ici 2028, Simandou devrait devenir un des cinq premiers producteurs mondiaux alors que la Guinée ne figurait pas, en janvier 2025, sur la liste des pays producteurs cités par l'USGS (United States Geological Survey), les services géologiques américains. La Guinée produira à terme 7% du minerai de fer commercialisé, selon le Financial Times, de quoi devenir un pays qui compte dans un secteur dominé jusque-là par l'Australie et le Brésil. La Guinée va s'imposer, par son volume de production, mais aussi par la qualité de son minerai, qualifié de « caviar de fer » en raison de sa teneur très élevée. Une qualité prisée par les aciéries qui cherchent à diminuer leurs émissions de carbone, et produisent ce qu'on appelle de l'acier vert.   La Chine, grande bénéficiaire La production de Simandou profitera avant tout à la Chine, premier importateur de minerai de fer, premier producteur d'acier. Ce n'est pas un hasard si le développement du projet guinéen a été porté par plusieurs sociétés chinoises, au travers du consortium Winning Consortium Simandou (WCS) et de Chinalco un producteur d'aluminium, sans parler de l'engagement du géant de l'acier chinois Baowu Steel qui a injecté 6 milliards de dollars. La présence industrielle chinoise à Simandou illustre la détermination de l'Empire du Milieu à sécuriser son approvisionnement. Grâce à son nouveau fournisseur tout désigné, la Chine va se retrouver en position de force pour négocier avec ses fournisseurs australiens et brésiliens. Un marché saturé, des prix tirés vers le bas Cette nouvelle concurrence devrait avoir un effet baissier sur les prix. Pour l'instant, ils se maintiennent autour de 100-110 dollars la tonne, et pourraient encore rester stable jusqu'à la fin de l'année, selon Siew Hua Seah rédactrice en chef du secteur des Marchés ferreux pour le cabinet de conseil et d'analyse Argus Media.  L'arrivée des tonnes de Simandou sur le marché entraînera une situation de surproduction, explique l'experte, d'autant que plusieurs projets de production d'acier vert ont pris du retard et n'arriveront à maturité qu'en 2030 ou 2035. Dans le secteur, on voit donc les prix chuter autour de 70 à 80 dollars la tonne, mais la baisse dépendra de la rapidité avec laquelle Simandou augmentera sa production, précise Argus Media.  À l'exception des miniers qui ont des coûts de production très élevés, les marges devraient cependant rester confortables, mais elles baisseront, c'est inévitable. Ce qui veut dire, pour Simandou, que les industriels mettront plus de temps à rentabiliser leurs investissements.  À lire aussiLancement de la mine de Simandou: «Un jour historique pour la Guinée», estime Bouna Sylla À lire aussiSimandou: miracle ou mirage pour l'économie guinéenne?
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  • Derrière la hausse des prix à l'exportation, une production mondiale de vin en 2025 qui reste faible
    La production de cette année s'annonce en légère hausse par rapport à 2024, mais 2024 était une année catastrophique. Alors que se tient à Belém la COP30, rappelons-le : c'est de nouveau le dérèglement climatique qui bouleverse les récoltes de raisin. Les données de tous les pays producteurs ne sont pas encore connues, mais l'Organisation internationale de la vigne et du vin anticipe une reprise de 3 % de la production mondiale de vin à quelque 232 millions d'hectolitres. Ce qui reste bien en deçà des moyennes récentes. Cette variation climatique est particulièrement marquée en France. Avec 35,9 millions d'hectolitres, la production hexagonale pourrait être la plus faible depuis 1957. La France n’est plus la première productrice mondiale de vin, c’est l’Italie La France cède ainsi son titre du premier producteur mondial de vin au profit de l'Italie qui prend la tête du classement avec 47,4 millions d'hectolitres de vin produits. Derrière la France, l'Espagne, très touchée par la sécheresse avec 29,4 mhl. Outre l'Italie, seuls les pays de l'Europe centrale et orientale, notamment la Slovaquie, la Croatie, la Roumanie ou la République tchèque, sortent leur épingle du jeu. Tout comme la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et l'Argentine, dans l'hémisphère sud. Les faibles surplus de vins pour satisfaire les acheteurs « Après trois années de récolte en baisse, il y a évidemment moins de volumes disponibles à l'exportation. Et une légère hausse de la production cette année ne changera pas grand-chose », estime John Barker, directeur général de l'OIV. Résultat : les prix par bouteille exportée augmentent. Les nouveaux droits de douane américains devraient tirer encore davantage les prix vers le haut. L’impact des taxes Trump Pour l'instant, cela ne se sent pas trop parce que les importateurs de vin aux États-Unis ont beaucoup stocké, par anticipation de ces taxes. Mais en 2026, lorsqu'ils devront se réapprovisionner, les pays viticoles seront touchés, plus ou moins fort selon leur taux de change et leur exposition aux États-Unis, qui restent le premier marché de consommation de vin au monde. Dans ce contexte, « il n’est pas aisé de trouver des marchés alternatifs aux États-Unis », remarque le directeur général de l’OIV. Il faut s’attendre à ce que les importateurs et les distributeurs américains coopèrent davantage avec les producteurs et les exportateurs dans les pays d’origine pour atténuer l’impact des taxes Trump sur les prix. Cela dit, les producteurs explorent aussi de nouvelles opportunités ailleurs dans le monde. Les marchés tels que la Chine, l’Inde, les pays du Sud-Est asiatique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Mexique ou encore le marché brésilien les intéressent de plus en plus. À lire aussiDroits de douane américains: pas d'exemptions pour le vin européen, qui sera taxé à 15%
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  • Chili: vers une entreprise géante d'exploitation de lithium
    À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle chilienne, un mégaprojet minier vient de franchir une étape cruciale. La Chine a approuvé la création d'une co-entreprise entre Codelco, grand groupe public chilien, et SQM, une société privée. À terme, cette joint-venture exploitera du lithium dans le désert de l'Atacama. En 2023, Codelco, grand groupe public chilien d'exploitation minière, annonçait un accord avec une société privée, la SQM, afin de créer une co-entreprise. L’objectif était clair : extraire ensemble du lithium dans le désert de l’Atacama. Le Chili est le deuxième producteur au monde de ce métal, utilisé entre autre dans la production de batteries. À l'époque, le président Gabriel Boric présentait ce projet comme stratégique pour extraire encore plus de lithium et surtout pour que l'État contrôle mieux cette industrie. Mais il s'est heurté à de nombreux obstacles, venus principalement de la Chine. Tianqi, géant chinois du lithium et propriétaire de 22% de SQM avait intenté plusieurs actions en justice. Il y a deux jours et après un an d’attente, le régulateur chinois a finalement donné son feu vert avec quelques conditions, la principale étant que cette coentreprise doit garantir un approvisionnement stable à la Chine en carbonate de lithium. « Tous les feux verts ont été obtenus au niveau international », s'est réjoui Codelco dans un communiqué. Craintes environnementales Désormais, il ne manque plus qu'une dernière validation côté chilien pour que le projet voie le jour. Mais il fait toujours face à un certain nombre de critiques. Et parmi elles, celles des candidats à l'élection présidentielle, dont le premier tour se déroulera le 16 novembre prochain. Jeannette Jara, à la tête de la coalition de gauche, a déclaré que si elle était élue, elle chercherait une autre solution. « Je pense qu'il est bon d'essayer de promouvoir une entreprise nationale de lithium », a-t-elle déclaré, ajoutant tout de même qu’elle se conformerait à l’accord, s’il était conclu avant sa prise de fonction. Son rival d'extrême-droite, José Antonio Kast a lui mis en doute la « fiabilité » de l'accord. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, a déjà assuré que la coentreprise sera finalisée avant l'arrivée du ou de la prochaine présidente. L’autre inquiétude qui accompagne ce projet est d’ordre environnemental, bien que Codelco assure appliquer « des standards très stricts en matière de durabilité ». L'extraction de lithium est très gourmande en eau et le désert d’Atacama en manque cruellement. Il y a quelques mois, des scientifiques ont également montré que l’exploitation des gisements de lithium provoquent l’affaissement du sol.
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  • Le Vietnam met fin au monopole sur l'or pour réguler les prix
    Depuis des mois, les cours de l'or ne cessent de grimper, portés par l'instabilité économique ambiante. Le métal jaune est une valeur refuge pour les ménages, une façon de sécuriser son argent. Dans certains pays, c'est même une tradition particulièrement ancrée. C'est le cas au Vietnam, où le marché de l'or connaît des bouleversements. Depuis des générations, les familles vietnamiennes accumulent de l'or. On l'offre aux jeunes mariés en guise de cadeaux, et on en achetait pendant la guerre alors que les cours de la monnaie s'effondraient. Pour les ménages, c'est un véritable refuge, une façon de se prémunir contre les périodes difficiles et les soubresauts du marché. Le Conseil mondial de l'or estime ainsi qu'au Vietnam, environ 500 tonnes de métal jaune sont amassées. Une tradition rassurante pour les ménages mais, à terme, dangereuse pour l'économie, avec un risque majeur d'inflation. Pour l'éviter, pendant 13 ans, le gouvernement a instauré un monopole sur l'or. Seule une entreprise, la Saigon Jewelry Co., pouvait produire des lingots. Et la banque d'Etat décidait des quantités qui entraient dans le pays. Mettre fin au marché noir En 2024, 13,5 tonnes d'or ont été importées, soit environ quatre fois moins que la demande, selon l'Association des négociants en or du pays, citée par Bloomberg. Offre limitée et forte demande obligent, un marché noir s'est donc mis en place, et avec lui, des prix élevés. Les Vietnamiens payaient ainsi entre 10 et 15% plus cher l'once d'or que le reste du monde. Face à cette situation, le gouvernement a décidé d'agir, en annonçant cet été la fin du monopole. Désormais, de nouvelles banques et entreprises agrées peuvent produire, vendre et acheter des lingots d'or. Une bourse nationale va être créée, afin d'assurer la conservation et la certification du métal jaune. À terme, l'idée est de libéraliser le marché, et surtout de réguler les prix. Sur ce dernier point, il faudra encore du temps pour mesurer l'efficacité de cette mesure. Pour l'heure, l'once d'or se négocie au-dessus des 4 500 dollars au Vietnam, soit 500 dollars de plus que le cours mondial.
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  • L'abondance de riz fait chuter les prix mondiaux toujours plus bas
    La fin des restrictions indiennes sur les exportations de riz, il y a un an, n'en finit pas de faire chuter les prix mondiaux : ils ont dégringolé de 35% et ont atteint leur plus bas niveau de la décennie. Les prix du riz continuent de baisser car l'offre est toujours importante, et même excédentaire. Elle répond largement à la demande, surtout que celle-ci n'est globalement pas très dynamique en dehors de l'Afrique, qui reste le premier pôle d'importation mondial, et qui pourrait augmenter ses achats de 15% en 2025, selon la note de conjoncture Osiriz, éditée par Patricio Mendez del Villar, économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). La production est bonne car la météo a été favorable aux riziculteurs asiatiques pour la troisième année consécutive. Les pays du Mercosur, également, ont augmenté cette année leurs volumes de 16% par rapport à 2024. Concurrence féroce entre exportateurs Il y a du riz chez les exportateurs, mais aussi chez plusieurs importateurs : on peut citer l'Indonésie et les Philippines, des pays qui ont par conséquent réduit leurs achats sur le marché mondial. La réduction est même drastique aux Philippines, où des restrictions à l'importation imposées depuis début septembre ont été prolongées jusqu'à la fin de l'année. Cette abondance de riz entraine une concurrence féroce entre pays fournisseurs, comme le confirme le dernier rapport sur les prix du riz publié par la FAO, daté de novembre. Et elle tire les prix à la baisse. Forte baisse des prix pakistanais La baisse des prix n'est pas partout la même. Elle s'est faite à des rythmes différents selon les pays. Les prix du Pakistan figurent parmi les plus compétitifs du marché. En octobre, le riz brisé pakistanais a été 5 à 10% moins cher que ses concurrents asiatiques. Malgré cela, les exportations du pays pourraient être plus faibles que l'année dernière, en raison de la baisse de la demande mondiale. Les pays du Mercosur, ont aussi vu leurs prix s'effondrer cette année de 40%. En cause notamment, des stocks disponibles à l'exportation très élevés. Aucun indice de hausse des prix « À court terme, il n'y a aucun indice qui laisse penser que les prix pourraient augmenter », selon l'expert du Cirad. La chute devrait donc continuer au moins jusqu'au début de l'année 2026, jusqu'à l'arrivée des prochaines récoltes asiatiques sur le marché. Ce qui pèse, c'est la production, mais aussi les stocks mondiaux qui pourraient être de 215 millions de tonnes en 2026 selon les premières projections de la FAO, ce qui serait un record. Les stocks indiens sont particulièrement pléthoriques : ils pourraient augmenter de 12% fin 2025 et seront libérés sur le marché dans les mois qui viennent. La question qui se posait déjà avant l'été, et qui reste d'actualité, c'est de savoir jusqu'où les prix pourront baisser, sachant qu'à un certain stade, ils cesseront d'être rémunérateurs pour les producteurs. À lire aussiLes prix du riz continuent à chuter sous l'impulsion des volumes indiens
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À propos de Chronique des matières premières

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.
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