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Chronique des matières premières

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  • Le baril de pétrole iranien vendu à des prix de plus en plus bas
    L'Iran continue de casser les prix, pour exporter son pétrole et accorde des rabais de plus en plus importants à la Chine, son unique acheteur. Cela fait un an que la décote sur le pétrole iranien n'a pas été si importante. La remise sur le pétrole iranien est supérieure à 8 dollars le baril par rapport au prix du Brent, la référence européenne – pour une livraison en décembre –, selon l'agence Reuters. Elle était de 6 dollars en septembre et de 3 dollars seulement en mars. La décote par rapport au pétrole saoudien est encore plus importante, -12 dollars environ. Le pétrole iranien est le moins cher du marché, ce qui est précieux pour les raffineries privées de Chine qui ont des marges très faibles et qui sont les seules à acheter aujourd'hui l'origine iranienne.  Les raisons de la décote Si l'Iran brade son pétrole, c'est que le pays a de plus en plus de mal à exporter sa production : les importations chinoises de brut iranien ont chuté, en septembre, à 1,2 million de barils par jour, leur plus bas niveau depuis le mois de mai, selon les données du cabinet de suivi maritime Kpler. Cette baisse est liée notamment aux quotas d'importation — toutes origines confondues — imposés aux raffineries chinoises par Pékin : certaines ont déjà rempli leurs objectifs depuis un mois et ont cessé d'acheter. Le pétrole iranien souffre aussi des multiples sanctions qui lui sont appliquées. Les dernières en date annoncées par Washington, au début du mois d'octobre, visent quatre raffineries chinoises qui en importent, un terminal pétrolier chinois et une vingtaine de navires de la flotte fantôme iranienne. Ces sanctions exercent une pression de plus en plus grande sur les acheteurs.  Une décote efficace ? Cette décote permet au pétrole iranien de rester moins cher que le pétrole russe, qui a vu son prix également baisser en raison des dernières sanctions qui le visent. En diminuant ses prix, l'Iran espère par ailleurs probablement que les raffineries chinoises qui n'ont pas atteint leur quota de 2025 privilégieront cette origine. Avec un tel niveau de remise, l'Iran se positionne pour rester attractif quand les raffineries chinoises passeront leurs commandes pour janvier, période à laquelle les quotas sont renouvelés pour un an, explique Homayoun Falakshahi, chef analyste pétrole chez Kpler.   À lire aussiPerturbations des flux de pétrole iranien: quelles conséquences pour la Chine?
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  • Les statistiques américaines agricoles manquent au marché des matières premières
    C'est un des effets de la paralysie de l'administration américaine : la publication de statistiques publiques sur les marchés agricoles américains et mondiaux s'est arrêtée. Ces statistiques mensuelles et hebdomadaires font référence dans le monde entier et leur disparition temporaire plonge les acteurs du secteur agricole dans le brouillard.  Ces statistiques sont généralement attendues avec fébrilité à l'approche de leur publication. Même si elles comportent leur lot d'erreurs et sont parfois contestées, elles restent une boussole pour tous ceux qui font de la veille. Ces chiffres donnent des informations sur les grandes cultures américaines telles que le soja et le maïs (récolte, importation, exportation, stock) mais aussi sur les productions hors des États-Unis. En résumé, il est difficile de trouver un autre organisme qui rende accessible une telle somme de données actualisées. Mais le shutdown est passé par là : le site web de l'USDA ne sera plus mis à jour, jusqu'à nouvel ordre, c'est écrit en rouge sur la page d'accueil du ministère. Le rapport mensuel d'octobre sur les cultures n'est donc pas sorti et rien ne dit que celui de novembre sera disponible. Le blocage touche aussi la publication des chiffres hebdomadaires des ventes agricoles. Le seul indicateur qui permet d'avoir une idée des exportations américaines aujourd'hui est le chiffre communiqué chaque semaine par les services de l'inspection, au moment de l'embarquement des récoltes. Un chiffre qui reflète donc uniquement les volumes vendus qui sont chargés dans les ports, mais pas les contrats signés pour une vente ultérieure. Manque de visibilité Ceux qui suivent les marchés agricoles sont désormais plongés dans le « brouillard », confie Damien Vercambre, du cabinet Inter-courtage. L'USDA n'est évidemment pas le seul canal d'information des cabinets d'analyse ou des traders, ils ont généralement un réseau d'informateurs de terrain, mais cela ne suffit pas toujours.  Sans ces données publiques américaines, les opérateurs, « doivent se débrouiller avec des analyses privées ou se fier aux bruits du marché », explique Gautier Le Molgat, président d'Argus Media France.  Quel impact sur les cours ? Cette absence de transparence comporte un risque : celui d’un marché faussé, où les prévisions sont moins étayées. Lorsque la publication des rapports hebdomadaires et mensuels reprendra, une correction des prix n’est pas à exclure, à la baisse ou brutalement à la hausse « si par exemple les données de production sur le maïs annoncées records s'avéraient plus basses », explique l'expert d'Argus Media France.  Un porte-parole de l'USDA assurait il y a quelques jours à l'agence Reuters que les réductions d'effectifs qui ont eu lieu avant le shutdown, n'avaient pas eu d'impact « sur la capacité du ministère à fournir des données actualisées, précises et utiles au service de l'agriculture américaine ». L'avenir dira si l'USDA, amputé de 10 % de ses effectifs, soit 15 000 employés, restera le pourvoyeur de données mondiales de référence qu'il était jusque-là.
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  • Pourquoi la récolte américaine record de maïs ne fait pas flancher les prix?
    La récolte de maïs américaine n'est pas encore terminée, un peu plus de 70% des grains sont récoltés, mais elle s'annonce exceptionnelle. Dans le dernier rapport américain du ministère de l'Agriculture, daté de septembre, elle était estimée à 427 millions de tonnes, un record absolu. Ces chiffres, qui s'ajoutent à une grosse production au Brésil, n'ont pas pour autant fait baisser les prix du grain jaune.  Depuis deux mois et demi, les prix du maïs sont en hausse, malgré l'annonce d'une récolte abondante. Parmi les facteurs qui soutiennent les prix, il y a la forte demande de transformation de maïs en éthanol, aux États-Unis, qui permet aux agriculteurs d'écouler une partie de leur production, explique Gautier Le Molgat, président d'Argus Media France. Les ventes à l'international sont également nettement meilleures que l'année dernière, à la même époque, même si la paralysie de l'administration publique a touché les services statistiques du ministère américain de l'Agriculture. À cause de cette paralysie, seuls des chiffres partiels d'exportation sont disponibles. Selon le site Trading Economics, les ventes américaines se sont intensifiées en direction du Mexique, du Japon, de la Corée du Sud et de la Colombie. Des prix qui restent peu rémunérateurs On peut ajouter des préoccupations climatiques et sanitaires qui pourraient faire baisser localement les rendements. Les prix sont aussi maintenus par la stratégie de rétention des agriculteurs qui préfèrent attendre en espérant des niveaux plus rémunérateurs, explique l'expert d'Argus Media. À titre d'exemple, les producteurs de maïs de l'Iowa qui louent des terres ont besoin cette année, selon l'agence Reuters, de 4,58 dollars par boisseau-unité qui vaut 25,4 kg, pour atteindre le seuil de rentabilité. En juillet, ce prix était de 4,29 dollars et en août, de 3,96 dollars, selon les dernières données disponibles du ministère américain de l'Agriculture (USDA).  Comme le soja, le maïs suspendu à un accord USA-Chine Le maïs et le blé ont tendance à évoluer dans la même direction que le soja. Mais ce qui va jouer dans les prochains jours et peut-être à plus long terme, c'est l'issue de la rencontre prévue jeudi entre Donald Trump et Xi Jinping. La confirmation d'une désescalade entre les deux pays aurait un impact sur les prix du pétrole et indirectement sur la demande en éthanol et sur les volumes de grains jaunes captés par l'industrie des biocarburants. Si un accord est en particulier trouvé sur le soja américain et sur les volumes que la Chine s'engage à acheter, cela aura aussi un impact sur les prix du soja et du maïs, pointe Damien Vercambre du cabinet Inter-courtage. L'Europe suit, mais différemment En Europe aussi les cours du maïs sont bas, mais progressent à l'instar de ceux de la bourse de Chicago. La différence, explique Gautier Le Molgat, est que la demande de l'industrie européenne de l'éthanol n'est pas aussi développée, et s'il manque du maïs, les fabricants européens d'alimentation bétail, sont habitués à substituer rapidement les grains jaunes par du blé. Le maïs européen fait face, particulièrement cette année, à la concurrence du blé dont la production est abondante dans l'hémisphère nord, et prometteuse dans l'hémisphère sud. Ces spécificités limitent les facteurs de hausse des prix en Europe. Courant octobre, l'interprofession française (AGPM) a demandé l'activation de la réserve de crise de l'Union européenne pour soutenir tout le secteur et en particulier les exploitations qui n'arrivent plus à couvrir leurs coûts de production. À lire aussiLe Sénégal veut créer et développer sa filière locale du maïs
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  • L'étain de Birmanie toujours bloqué crispe le marché
    Pour les soudures des panneaux solaires, des téléphones portables ou des ordinateurs, il faut de l'étain. Mais les tensions sur le marché, qui durent depuis deux ans, ont fait grimper les prix. Les espoirs d'un retour à une situation normale cette année ne se sont pour l'instant pas concrétisé. Les prix oscillent depuis un mois autour de 35 000 dollars la tonne. Depuis avril 2024, les prix sont globalement au-dessus de 30 000 dollars la tonne, et oscillent depuis un mois autour des 35 000 dollars la tonne. En moyenne, cette année, les prix sont 10% plus élevés que l'année dernière. Ils s'expliquent par une offre toujours restreinte, qui stimule les spéculateurs. Le gros point de blocage est toujours la Birmanie, troisième plus grand pays producteur : depuis août 2023, les autorités militaires de l'État Wa, région semi-autonome, ont bloqué la production. C'est environ 10% de la production mondiale qui ne sort plus du pays. Le principe d'une reprise a été acté en début d'année, mais le secteur n'est pas reparti. En cause des problèmes d'assèchement de la grande mine de la région, selon Luke Adriaans, en charge du marché de l'étain au sein du cabinet de recherche et d'analyse Project Blue. Le prix des nouveaux permis d'exploitation a par ailleurs découragé les plus petits acteurs. « Avec moins d'opérateurs sur la mine de Man Maw, la production a peu de chances de retrouver ses niveaux historiques », pointe l'expert.  Réorganisation du secteur indonésien L'Indonésie, deuxième exportateur, contribue aussi à maintenir des prix élevés. Le pays a lancé une vaste opération de lutte contre l'exploitation minière illégale, qui devrait s'inscrire dans la durée, selon Luke Adriaans. Selon l'agence Reuters, 1 000 mines d'étain ont été sommées de fermer, dans les îles riches en étain de Bangaka et Belitung. De nombreux actifs – fonderies, stock d'étain et excavatrices – ont été également confisqués. Ce n'est pas une mine géante qui est bloquée comme en Birmanie, l'effet sur le marché mondial n'est pas comparable avec celui de la Birmanie, mais la reprise en main du secteur indonésien ajoute une dose de stress à un marché déjà tendu.  D'autres productions insuffisantes D'autres producteurs ont réussi à augmenter leurs volumes d'étain. La production qui avait été interrompue dans la mine de Bisié à l'est de la République démocratique du Congo en mars-avril a repris et a réussi à se redresser au troisième trimestre : 5 190 tonnes de concentré d'étain ont été produites selon les données d'Alphamin Resources qui table sur une production annuelle supérieure à 18 000 tonnes. L'Australie, le Nigeria, le Pérou et le Rwanda ont, eux aussi, mis plus de volumes sur le marché, selon Project Blue, mais pas assez pour combler le manque d'étain de Birmanie dans un contexte de demande mondiale qui ne va pas faiblir, en raison notamment de l'essor de l'intelligence artificielle, grande consommatrice de puces électroniques et donc de soudures à base d'étain.  Fonderies chinoises au ralenti La Chine est le pays le plus touché par les restrictions, car c'est le premier client de l'étain de Birmanie qu'elle raffine ensuite dans ses usines. En 2024, les importations chinoises de Birmanie ont diminué de près de 60%, par rapport à 2023, selon Project Blue. Depuis janvier, la Chine a importé autant que ce qu'elle importait mensuellement de Birmanie, avant l'application des restrictions. L'Empire du Milieu a cependant réussi à maintenir et même à augmenter sa production d'étain raffiné grâce à ses stocks domestiques l'année dernière. Selon les données de Shanghaï Metal Market, plusieurs fonderies chinoises tournaient, le mois dernier, à moins de 70% de leur capacité. Cette limitation de la production des fonderies devrait cependant être compensée par un léger rebond cette année de la production d'étain raffiné en Indonésie, qui devrait permettre à la production mondiale d'étain raffiné de rester encore stable en 2025, selon la Tin Association, l'association qui regroupe les industriels du secteur.  À lire aussiL'étain de Birmanie et de RDC manque sur le marché et maintient des prix élevés
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  • Les exportations somaliennes de mouton profitent des restrictions australiennes et des difficultés soudanaises
    Alors que le gouvernement australien prévoit l'interdiction des exportations par bateau de moutons vivants et que le Soudan s'enfonce dans la guerre, la Somalie profite du vide pour augmenter encore ses exportations de bétail, en direction des pays du Golfe. Les exportations de moutons et, dans une moindre mesure, de chèvres ont toujours été au cœur de l'économie somalienne. Un poids qui ne cesse de se renforcer : d'après le Bureau national des statistiques du gouvernement de la République fédérale de Somalie, les exportations de bétail du pays représentaient un peu plus de 310 millions de dollars en 2018, 520 millions en 2021 et 970 millions de dollars en 2024. Autrement dit, les exportations de bétail ont plus que triplé en six ans, à tel point qu'en valeur, elles représentent aujourd'hui plus du quart des exportations de la Somalie. Une demande venue du Golfe toujours plus forte Une situation qui s'explique en partie par la fragile stabilisation du pays après des décennies de conflit, mais pas seulement. D'abord, la demande venue notamment des pays du Golfe est toujours plus forte. En 2023, à elle seule, l'Arabie saoudite a importé près de 10 millions de moutons vivants. Si on y ajoute le bétail importé par la Jordanie et les autres monarchies du golfe Persique, on arrive à plus de 14 millions de têtes importées chaque année. Ensuite, les moutons somaliens ont moins de concurrents. Même si les exportations de moutons venues du Soudan ne se sont pas effondrées autant qu'on pouvait le craindre malgré deux ans de guerre civile, le pays a perdu des parts de marché. L'état des infrastructures et de la flotte soudanaise joue aussi en sa défaveur. En 2022, un bateau a coulé en mer Rouge, entraînant la perte de plus de 15 000 moutons, une cargaison d'une valeur de 4 millions de dollars. La Nouvelle-Zélande et l’Australie mettent fin au transport d’animaux en mer La concurrence plus lointaine se fait aussi plus rare. Emboîtant le pas à la Nouvelle-Zélande, l'Australie a récemment décidé au nom du bien-être animal de mettre fin au transport maritime d'animaux vivants ​​​​​​​à compter de 2028, entraînant dès aujourd'hui une forte diminution des exportations de moutons. Comme le souligne ​​​​​​​Bloomberg, les exportations de bétail somalien pourraient donc dépasser pour la première fois cette année le milliard de dollars.
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Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.
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