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Chronique des matières premières

Chronique des matières premières
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  • Quel que soit le scénario, le pétrole ne manquera pas en 2026
    Le monde ne manquera pas de pétrole en 2026, ce n'est pas une surprise, mais ce qui pourrait surprendre, c'est le décalage entre l'offre et les besoins des consommateurs. Pour le géant Trafigura, l'offre pourrait littéralement exploser. Trafigura n'a pas plus de boule de cristal que les autres analystes pour qualifier le niveau de l'offre en 2026, mais dans une vidéo diffusée cette semaine, son chef économiste Saad Rahim fait bien comprendre qu'on s'achemine vers un excédent conséquent. Parmi les raisons qui alimentent ces prévisions, il y a la mise en service l'année prochaine de grands projets, en particulier au Brésil et au Guyana, rappelle le Financial Times. Cette tendance n'est pour l'instant pas influencée par le constat que l'offre mondiale n'a pas augmenté ces deux derniers mois, comme l'indique le dernier rapport mensuel de l'AIE : selon le document, l'offre a baissé de 610 000 barils/jour en novembre, par rapport à octobre, et baissé de 1,5 million de barils/jour par rapport à septembre. Cette chute serait liée, selon l'Agence, à d'importantes interruptions de production imprévues au Koweït et au Kazakhstan, tandis que la production de Russie et du Venezuela, frappés par les sanctions, a fortement diminué. L'inconnue Opep+ L'Agence internationale de l'énergie prévoit une augmentation de l'offre mondiale en pétrole de 3 millions de barils par jour en 2025 et de 2,4 millions de barils par jour supplémentaires en 2026.  La perspective de voir le monde inondé de pétrole en 2026 est cependant suspendue à plusieurs inconnues, à commencer par la stratégie des pays de l'OPEP+ qui ont recommencé à produire plus ces derniers mois avant d'annoncer une pause dans leurs ajustements de production au premier trimestre prochain. Tout dépendra aussi de l'évolution de la production américaine et d'un éventuel renforcement des sanctions existantes sur certaines origines de brut.  Une demande qui n'est pas à la hauteur Si les prévisions de production varient d'un organisme à l'autre, tous s'accordent pour dire que la demande ne sera pas à la hauteur. Même si elle devait être deux fois plus forte que les projections actuelles, elle ne suffirait pas à absorber les volumes de pétrole mis sur le marché, résume le chef économiste de Trafigura. L'économie mondiale peine à décoller, et les analystes anticipent une demande chinoise de pétrole qui augmentera moins vite l'année prochaine. Le pays a beaucoup acheté cette année pour profiter des prix en baisse et remplir ses stocks stratégiques, mais personne ne sait si les importations continueront à ce rythme.  Des prix toujours en baisse en 2026 ? Le niveau d'excédent est une donnée capitale, car s'il est effectivement en hausse, les prix pourraient encore baisser. Les perspectives pour l'année prochaine ne sont pas différentes de la tendance 2025, année qui a vu le prix du Brent chuter de plus de 15%. En octobre, Trafigura, qui traite chaque jour plus de six millions de barils de pétrole, comme le rappelle le journal Les Echos, tablait sur des prix qui pourraient flirter avec les 50 dollars le baril pendant les fêtes de fin d'année avant de remonter.  Les marchés ne réagissent pas qu'à l'abondance, ils sont aussi influencés par les stocks mondiaux : ils ont atteint en octobre leur plus haut niveau en quatre ans, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
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  • Les obstacles à l'exportation du cobalt congolais pèsent sur le marché mondial
    Les cours du cobalt continuent de grimper et illustrent le stress du marché qui est privé du minerai bleu congolais depuis plus de neuf mois. Les prémices d'une reprise des exportations se font sentir, mais la complexité des modalités d'application des nouvelles règles mises en place par les autorités reste le sujet qui domine le secteur.  Les exportations auraient dû reprendre mi-octobre, mais ce n’est qu’il y a deux jours que des informations ont filtré sur l'expédition imminente et à titre expérimental d’une première cargaison du négociant Glencore qui réponde aux critères imposés par le régime des quotas.  Cette nouvelle règlementation, jugée complexe par de nombreux acteurs de la filière, a empêché jusque-là le commerce de cobalt congolais de reprendre. Aux procédures administratives récentes, il faut ajouter le manque de personnel pour effectuer les vérifications des analyses de chaque camion, ainsi que des problèmes logistiques liés à la saison des pluies et à la mobilisation des camions pour l'exportation de cuivre, explique Chris Welch, analyste du marché du cobalt pour Argus Media. Des quotas décalés par rapport aux besoins  Les importateurs comptaient sur la remise en circulation d'un peu plus de 18 000 tonnes au quatrième trimestre, mais il est peu probable que ces volumes soient atteints. Si les 7 250 tonnes prévues pour décembre devaient être expédiées, cela resterait bien en deçà des 10 000 tonnes par mois nécessaires à l'équilibre du marché, pointe l’expert d’Argus Media. Les incertitudes s'accumulent, et expliquent la hausse des prix : depuis l'arrêt des exportations, le prix de l'hydroxyde de cobalt, le principal produit exporté par la RDC, a quadruplé. Cette tendance est soutenue par les retards observés qui impliquent que les premières exportations d’hydroxyde arriveront au mieux en Chine d’ici mars-avril, explique Chris Welch. Quand les exportations seront à nouveau fluides, elles seront limitées par les quotas qui correspondent à 40-45 % seulement du volume exporté l'année en 2024. Or la demande d’alliage de cobalt reste soutenue, notamment dans le secteur aérospatial, et ce, malgré la hausse des prix. Approvisionnement critique La RDC produit 70% du cobalt mondial, et les acheteurs peinent de plus en plus à s'approvisionner : ils ont déjà puisé dans leur stock au cours des premiers mois qui ont suivi l’annonce de l'arrêt des exportations. Selon certaines sources rapportées par Argus Media, les acheteurs chinois, en quête du moindre volume de cobalt, combleraient en partie leur déficit avec du cobalt russe, vendu à prix avantageux. Mais les volumes sont limités et ne compenseront pas la pénurie liée à la nouvelle stratégie mise en place par la RDC, même si le producteur russe Nornickel a annoncé cette semaine avoir relancé en totalité sa production de métal de cobalt, qui avait été ralentie suite à un incendie il y a trois ans.
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  • Le riz indien à prix cassé, nouvelle cible du président américain
    En marge de l'annonce de son plan agricole, Donald Trump a ouvert un nouveau front de bataille avec l'Inde : le président américain a dénoncé les prix que l'Inde pratique pour vendre son riz dans le monde et en particulier aux États-Unis. « Ils ne devraient pas déverser ces déchets » c'est avec ses mots que Donald Trump a parlé du riz indien. L'Inde est le premier pays exportateur de riz et met sur le marché mondial d'énormes quantités, soit entre 17 et 20 millions de tonnes en moyenne et probablement plus cette année. Mais ce riz indien est loin d'inonder les États-Unis, qui ne représentent que le 24ème marché pour l'Inde. Les importations américaines, elles, sont en augmentation depuis quarante ans et devraient encore cette années être en hausse de 3% selon le ministère américain de l'Agriculture (USDA).Aujourd'hui les États-Unis achètent environ un million et demi de tonnes sur le marché international dont 350 000 tonnes environ  d'origine indienne rappelle Patricio Mendez del Villar économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Il s'agit essentiellement de riz basmati, un riz réputé pour son parfum.  Des importations basées sur le riz basmati Le riz aromatique américain ne suffit pas à répondre à la demande locale. On peut donc difficilement dire que le riz indien fait concurrence au riz américain répond la Fédération indienne des exportateurs de riz (IREF) à Donald Trump. Selon l'organisme, la demande américaine n'a même pas été freinée par l'instauration, fin août, de droits de douane qui se montent désormais à 50%, preuve « de la popularité grandissante de la cuisine indienne, notamment de plats comme le biryani, où le riz basmati est un ingrédient essentiel et difficilement remplaçable ».  De manière plus terre à terre, le maintien des flux pourrait aussi être dû au contournement des taxes : certains opérateurs indiens font transiter le riz par leur filiale européenne pour échapper aux droits de douane, relève un négociant en riz.  Le riz américain en difficulté Les producteurs américains se disent en très grande difficulté et assurent que ce qu'ils traversent n'est pas une «simple crise ». Ils l'ont répété lundi aux côtés de Donald Trump, lors de l'annonce de son plan de soutien à l'agriculture. Ce sont eux qui ont alerté le patron de la Maison Blanche sur le dumping de riz pratiqué par certains pays, pratique qu'ils qualifient de «tricherie», en raison des subventions accordées par plusieurs pays asiatiques à leur filière.  Ce qui est vrai c'est que le secteur américain pâtit de la baisse générale des cours mondiaux,  liée au retour massif de l'Inde sur le marché depuis un an, après des mois de restriction des volumes exportés. Ce retour a entrainé une suroffre et ne facilite pas les exportations américaines, principalement destinées à l'Amérique centrale et au Japon.  Ces difficultés expliquent peut-être la diatribe de Donald Trump mais on ne peut pas exclure qu'il ait aussi voulu faire monter la pression avant l'arrivée, ces 10 et 11 décembre, d'un représentant au commerce américain à New Dehli. Un déplacement qui s'inscrit dans le cadre des discussions sur les droits de douane imposés à l'Inde par Washington au mois d'août, en rétorsion aux achats indiens de pétrole russe. À lire aussiL'abondance de riz fait chuter les prix mondiaux toujours plus bas
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  • Libye: une vingtaine de blocs pétroliers et gaziers bientôt attribués à des compagnies étrangères
    Les compagnies pétrolières étrangères ont été plusieurs à répondre au dernier appel d'offres libyen, émis au mois de mars 2025. Elles sauront début 2026 si elles ont été retenues. Le calendrier a été précisé ce week-end du 6-7 décembre lors d'un Forum international sur les hydrocarbures qui se tenait dans la capitale Tripoli. Cela fait des mois que les majors pétrolières manifestent un nouvel intérêt pour le pays, et même de longs mois, puisque la compagnie italienne Eni a repris ses activités depuis 2024 déjà. Cette année, Shell et BP ont confirmé en juillet avoir signé des accords avec la compagnie nationale libyenne, NOC. Exxon a pour sa part acté sa volonté de se réengager en Libye au mois d'août, via la signature d'un accord d'exploration gazière. Trente-sept compagnies ont été pré-qualifiées pour l'appel d'offres public, lancé en mars. Une vingtaine de blocs d'exploration offshore et onshore sont à attribuer. Une opportunité que les majors pétrolières ne veulent manifestement pas manquer.  Les atouts libyens C'est le premier appel d'offres lancé depuis 18 ans par la Libye, ce qui explique peut-être l'intérêt qu'il a suscité, mais pas seulement. Car la Libye propose désormais des accords de partage de production plus avantageux qu'avant. C'est ce qu'a confié il y a peu le président de Chevron, Mike Wirth, selon le Financial Times. Les réserves du pays font par ailleurs toujours partie des plus importantes du continent africain. Le contexte mondial est également un moteur pour les investisseurs : la demande en pétrole s'annonce plus forte que prévue dans les prochaines années, au vu du retard mondial pris dans la transition vers les énergies plus propres. Et qui dit demande, dit nécessité de nouvelles découvertes pétrolières, les champs actuellement exploités ayant une durée de vie limitée. À lire aussiLa Libye lance le premier appel d'offres pétrolier depuis 17 ans Objectif : 2 millions de barils par jour Pour la Libye, cet appel d'offre est l'opportunité de redresser la production et de moderniser le secteur énergétique. Tripoli s'est fixé un objectif de production de 2 millions de barils par jour d'ici la fin de la décennie – contre 1,4 million aujourd'hui. Or, une partie de la production se trouve dans la région de l'Est, sous tutelle du général Haftar.  Attirer de nouvelles compagnies internationales, et se positionner comme une alternative au pétrole russe, permet aux autorités de Tripoli de renforcer leur zone d'influence. Dans le cadre de cette opération de séduction, elles sont allées faire la promotion du potentiel pétrolier libyen à Washington, fin novembre.
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  • La crise du bœuf américain profite aux exportations d'Australie
    Les droits de douane américains sur le bœuf ont été levés mi-novembre, mais pendant la période où ils ont été appliqués, ils n'ont pas freiné le commerce. Les États-Unis ont importé d'importants volumes. Ils sont partis pour être une nouvelle fois déficitaires en bœuf. Les États-Unis restent encore tout juste les premiers producteurs, mais depuis 2023, ils sont en déficit, rappelle Jean-Paul Simier, expert de la filière viande. C'est-à-dire qu'ils importent plus qu'ils n'exportent. Ce déficit était de 700 000 tonnes l'année dernière. Le pays, qui a longtemps été le plus grand exportateur de bœuf, fait face à une crise qui dure depuis des années : les sécheresses à répétition ont fait s'effondrer le cheptel à son plus bas niveau depuis 70 ans. Au mois d'août, pour citer un des derniers chiffres disponibles, les remplissages de parcs à engraissement étaient en baisse de 2% par rapport à l'année dernière, et il n'y a aucun signe d'amélioration à l'horizon.  L'Australie augmente ses ventes aux États-Unis Les exportations australiennes ont atteint un record cette année : 1,4 million de tonnes sur les onze premiers mois de l'année. C'est 15% de plus que l'année dernière, selon l'organisation professionnelle Meat&Livestock Australia. Cette performance est en partie due à la demande américaine (+17%), qui a absorbé un tiers environ de la viande australienne – soit 412 000 tonnes jusqu'en novembre. L'Australie a aussi augmenté ses expéditions en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Depuis plusieurs années, Canberra est devenu le deuxième exportateur mondial, derrière le Brésil. C'est le fruit d'un changement de stratégie : le pays a misé sur le développement de parcs à engraissement, à la mode américaine. Des prix en hausse de 30%  Ces élevages permettent de s'affranchir des alternances de sécheresse et de pluie sur les pâturages, et de proposer en complément des animaux nourris à l'herbe et une offre à l'export plus régulière. Ces animaux élevés aux céréales ont par ailleurs une qualité de viande qui se rapproche de celle des États-Unis ; un atout pour gagner des parts de marché au pays des burgers et des barbecues. En juillet, le nombre de bovins à l'engraissement en Australie a atteint un record d'1,6 million de têtes, contre 1 million il y a cinq ans selon l'agence Reuters, qui relaie des projections à 2 millions en 2027.  Mais l'Australie ne pourra pas seule nourrir le monde entier, et le Brésil non plus, rappelle Jean-Paux Simier. Le manque qui se profile se traduit par les prix qui ont augmenté de 30% aux États-Unis, comme en Europe, en l'espace d'une année. À lire aussiViande rouge: la demande fait flamber les prix
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À propos de Chronique des matières premières

Céréales, minerais ou pétrole, les ressources naturelles sont au cœur de l’économie. Chaque jour, la chronique des matières premières décrypte les tendances de ces marchés souvent méconnus.
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