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Aujourd'hui l'économie

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  • L'économie israélienne de plus en plus fragilisée par son isolement international
    Longtemps présentée comme la « start-up nation », Israël traverse aujourd’hui une période de turbulences économiques. Guerre à Gaza, tensions régionales et désengagement de partenaires historiques plongent l’économie israélienne dans l’incertitude. Croissance en recul, fuite des cerveaux et isolement diplomatique redessinent les contours d’un modèle longtemps considéré comme exemplaire. Pendant des années, Israël s’est imposé comme un acteur majeur de l’innovation technologique. L’État hébreu abrite de grandes entreprises du secteur, exporte massivement des logiciels, des dispositifs médicaux et des technologies de cybersécurité. Mais depuis le début de la guerre contre le Hamas et la montée des tensions avec l’Iran, le pays est entré dans une nouvelle ère. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au dernier trimestre, le PIB israélien s’est fortement contracté. La consommation des ménages recule, les investissements privés décrochent et l’appareil productif tourne au ralenti. Les perspectives ne sont guère encourageantes. La croissance prévue pour 2025 ne dépasserait pas 1%, après seulement 0,9% l’an passé. Un contraste saisissant avec 2022, où l’économie israélienne progressait encore de 6,5%. L’inflation s’établit autour de 3% et le déficit budgétaire explose. Pour soutenir le shekel, la Banque centrale a dû injecter plus de 30 milliards de dollars sur les marchés des changes. Sur le plan humain, près de 170 000 personnes ont quitté le pays depuis 2023, souvent des jeunes diplômés, représentant une main-d’œuvre hautement qualifiée. Cette fuite des cerveaux accentue un sentiment d’instabilité économique et financière. À lire aussiIsraël: comment le pays en guerre bat des records sur les marchés financiers Fuite des investisseurs et isolement diplomatique La fragilité économique s’accompagne d’une perte de confiance des partenaires étrangers. L’investissement direct étranger chute, les financements internationaux se figent et plusieurs grands contrats sont remis en cause. L’Union européenne, premier partenaire commercial d’Israël, envisage de réduire certaines collaborations, un signal préoccupant pour une économie dont une part importante dépend des échanges avec les 27. Le fonds souverain norvégien s’est, lui, retiré cet été de plusieurs entreprises israéliennes de défense. Du côté des États-Unis, certains géants technologiques comme Microsoft révisent leurs engagements en Israël sous la pression de l’opinion publique. Et même des pays alliés de longue date, comme la Colombie, cherchent à se passer d’équipements israéliens. Bogota vient en effet de présenter son premier fusil d’assaut produit localement, après la fin de ses commandes à Tel-Aviv. Ces désengagements successifs créent un effet domino : la perte de ces soutiens, de ces capitaux et de ces marchés affaiblit la croissance israélienne et menace sa position sur la scène internationale. Un impact direct sur le quotidien des Israéliens Au-delà des chiffres, cet isolement se ressent dans la vie quotidienne. Le coût de la vie reste élevé, et la fiscalité risque de s’alourdir pour financer les dépenses militaires et combler le déficit budgétaire. Sur le moyen et le long terme, la perte d’attractivité et de talents pourrait entraîner des fermetures d’entreprises et une montée du chômage. Pour Israël, l’enjeu est désormais clair : retrouver la confiance de ses partenaires et enrayer cette spirale d’isolement avant qu’elle ne fragilise durablement son modèle économique. L’État hébreu conserve d’indéniables atouts – un savoir-faire technologique reconnu et une économie diversifiée –, mais son avenir dépend plus que jamais des choix politiques et diplomatiques de ses dirigeants.
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  • Europe: le train de nuit peut-il survivre sans subventions?
    À partir du 14 décembre prochain, la France sera privée de ses dernières liaisons internationales en train de nuit. Les lignes Paris-Berlin et Paris-Vienne vont disparaître, faute de subventions. Un coup d’arrêt pour ce mode de transport pourtant plébiscité par les voyageurs et présenté comme une alternative écologique à l’avion. L’annonce est tombée cette semaine: ÖBB, la compagnie autrichienne, et ses partenaires – la SNCF et la Deutsche Bahn – mettent fin aux trains de nuit reliant Paris à Vienne et à Berlin. La raison est simple : la subvention de l’État français, comprise entre 5 et 10 millions d’euros par an, ne sera pas reconduite. Sans ce soutien, le déficit est trop lourd à absorber pour les opérateurs. Pourtant, la demande était bien là : 66 000 passagers en 2024 et un taux de remplissage de 70 %, un chiffre jugé très satisfaisant. Mais pas suffisant pour couvrir les coûts. Ces deux liaisons, relancées il y a seulement deux à quatre ans, devaient incarner une Europe ferroviaire plus verte et moins dépendante de l’avion. À écouter aussiGrand reportage: Le charme des trains de nuit Un modèle économique sous tension Sur le papier, le train de nuit coche toutes les cases. Il évite l’avion sur des trajets de plus de 1 000 km, permet de voyager en dormant et répond à la demande d’alternatives bas carbone. Mais l’équation économique est redoutable. Contrairement à un TGV qui peut effectuer plusieurs allers-retours quotidiens, un train de nuit ne circule qu’une fois par 24 heures. Une place y est vendue une seule fois, quand la même place en TGV peut être occupée par plusieurs passagers dans la journée. À cela s’ajoutent des coûts spécifiques : plus de personnel à bord, changement d’équipage et de locomotive aux frontières. Résultat, les charges explosent. Et face à un billet Paris-Berlin en avion à 60 euros, difficile de justifier une couchette à 130 euros et un trajet six fois plus long. Un avenir suspendu à la volonté politique Aujourd’hui, aucune ligne de nuit en Europe n’est rentable sans subvention. Certaines s’en sortent mieux que d’autres, comme l’Autriche avec son réseau Nightjet, mais partout, l’équilibre repose sur l’argent public. Le handicap du train face à l’avion est aussi fiscal. Les compagnies ferroviaires paient des péages d’infrastructure élevés, tandis que le kérosène reste exempt de taxes. Dès lors, l’avenir du train de nuit ne dépend pas seulement des voyageurs – qui répondent présents – mais bien de choix politiques. États et Union européenne sont à la manœuvre pour fixer les règles du jeu et décider si ce mode de transport doit rester une niche symbolique ou devenir une vraie alternative dans la transition écologique.
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  • Comment la Commission européenne veut pousser les citoyens à investir en Bourse
    Près de 10 000 milliards d’euros « dorment » aujourd’hui sur les comptes bancaires du continent. La Commission européenne veut inciter les ménages à placer cet argent en Bourse, via une nouvelle stratégie qui mêle incitations fiscales, produits accessibles et éducation financière. Les Européens adorent épargner. L’Union européenne est l’une des régions du monde où l’on met le plus d’argent de côté. Mais ce capital reste souvent sur des livrets ou comptes bancaires qui rapportent peu, voire rien. En période d’inflation, il perd même de sa valeur : un euro mis de côté reste un euro, mais si le prix d’un produit passe de 1 euro à 1,05 euro en un an, le pouvoir d’achat diminue. Pour mesurer l’ampleur de la situation, Bruxelles rappelle que les 10 000 milliards d’euros qui « dorment » représentent l’équivalent du PIB cumulé de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de l’Espagne sur une année. À lire aussiPour relancer l'investissement en Europe, Bruxelles mise sur la titrisation Une Union de l’épargne et de l’investissement Pour canaliser cette montagne d’argent vers l’économie réelle, la Commission européenne propose de créer une Union de l’épargne et de l’investissement. Objectif : financer les petites et moyennes entreprises, soutenir l’innovation, accélérer la transition écologique et stimuler les grands projets du continent. Selon ses calculs, cette stratégie pourrait générer jusqu’à 470 milliards d’euros d’investissements supplémentaires par an. Pour attirer les épargnants, Bruxelles imagine des placements accessibles dès 10 euros, investis dans des actions, obligations ou fonds, tout en excluant les produits jugés trop risqués. Incitations fiscales et éducation financière Pour convaincre les ménages les plus prudents, l’exécutif européen mise aussi sur des avantages fiscaux appliqués aux revenus générés par ces comptes. Mais la fiscalité n’est pas le seul levier : Bruxelles veut également lancer une vaste campagne d’éducation financière. Il s’agit de sensibiliser les citoyens aux opportunités d’investissement, mais aussi aux risques. Contrairement aux livrets classiques, les actions et obligations peuvent perdre de la valeur. D’où l’importance de la diversification, comme le rappelle l'adage populaire, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Mais attention, le succès du projet dépendra aussi de la confiance : pour l’instant, chaque État garde la main sur la fiscalité et la mise en œuvre. Sans harmonisation ni pédagogie suffisante, il sera difficile de convaincre les Européens de franchir le pas. Mais Bruxelles veut y croire : car réorienter l’épargne vers l’investissement pourrait être l’une des clés pour rivaliser avec les États-Unis, où plus d’un ménage sur deux détient des actions et contribue ainsi à dynamiser le financement des entreprises.
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  • «Shutdown» aux États-Unis: quelles conséquences économiques pour les Américains et les marchés?
    À compter de ce mercredi, les services fédéraux américains sont en partie à l’arrêt. Faute d’accord au Congrès pour voter le budget 2026, le pays traverse un nouveau « shutdown ». Si la cause est politique, les effets, eux, sont bel et bien économiques, et pourraient fragiliser encore davantage une économie déjà sous tension. Les administrations fédérales sont mises sur pause : des centaines de milliers de fonctionnaires se retrouvent au chômage technique. Seuls les personnels jugés « essentiels » – militaires, contrôleurs aériens, personnel hospitalier – continuent de travailler, mais sans être rémunérés. Pour les Américains, les conséquences sont visibles dans la vie de tous les jours : files d’attente rallongées dans les aéroports, démarches administratives au ralenti, parcs et musées fermés, et même des retards dans la distribution du courrier. Un coût élevé pour l’économie américaine Chaque semaine de paralysie pourrait réduire la croissance de 0,2 point de pourcentage, soit plusieurs milliards de dollars perdus, selon la compagnie d’assurance Nation Wide. En 2018-2019, le « shutdown » le plus long de l’histoire – 35 jours – avait coûté 0,4 % de croissance. Cette fois, le contexte est plus fragile : l’inflation reste élevée, le chômage ne baisse pas et les prévisions de croissance sont modérées. Un arrêt prolongé pourrait donc avoir un effet amplifié sur l’économie. Marchés financiers dans le brouillard et confiance ébranlée Autre conséquence : l’arrêt des publications économiques officielles. Le Bureau du travail et des statistiques, qui fournit des données essentielles sur le chômage, la croissance et l’inflation, ne peut plus publier ses indicateurs. Pour les investisseurs, c’est comme un pilote de ligne en pleine tempête sans instruments de bord. L’incertitude alimente la nervosité des marchés financiers et fragilise le dollar. À moyen terme, les effets pourraient se multiplier : fonctionnaires impayés contraints de réduire leur consommation, projets d’investissement suspendus, recrutements gelés… autant de signaux négatifs pour la confiance des entreprises et des partenaires étrangers. Ce nouvel épisode budgétaire donne une image d’instabilité aux États-Unis et risque d’entamer encore un peu plus la crédibilité de la première puissance économique mondiale.
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  • États-Unis-Afrique: la politique commerciale de Donald Trump va-t-elle signer la fin de l'Agoa?
    Adopté il y a 25 ans, l’Agoa permet à 32 pays africains d’exporter des milliers de produits vers les États-Unis sans droits de douane. Mais il expire ce 30 septembre à minuit, sauf prolongation de dernière minute. Un bilan contrasté pour un accord crucial à la fois économique et géopolitique. En 2000, sous Bill Clinton, l’Agoa (African Growth and Opportunity Act) voit le jour avec un objectif clair : renforcer les relations commerciales entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne. Aujourd’hui, cet accord permet à 32 pays africains d’exporter plus de 6 000 produits sans droits de douane : biens manufacturés, textile, voitures sud-africaines, produits agricoles ou encore ressources minières. En contrepartie, ces pays doivent respecter certains critères : économie de marché, progrès en matière de gouvernance, de démocratie et de droits humains. C’est pourquoi la liste des membres évolue régulièrement. En 2023, les exportations africaines vers les États-Unis dans ce cadre ont atteint 10 milliards de dollars. Des résultats visibles, mais concentrés dans quelques pays Depuis son entrée en vigueur, l’Agoa a permis aux exportations africaines vers les États-Unis de progresser de 37% entre 2001 et 2021. Mais les bénéfices sont très inégalement répartis. L’Afrique du Sud en tire le plus grand profit avec ses voitures, ses agrumes et son vin. Viennent ensuite le Kenya et le Lesotho grâce au textile, ainsi que Madagascar dans une moindre mesure. Pour la majorité des autres pays, l’impact reste marginal. Pourtant, une fin brutale de l’Agoa aurait des conséquences lourdes, comme une perte de compétitivité, un recul des investissements et menaces sur des centaines de milliers d’emplois. Un avenir incertain face au retour du protectionnisme américain Au Kenya, 300 000 emplois du secteur textile sont menacés. Au Lesotho, l’Agoa a permis de bâtir la première industrie du pays, le vêtement, où se fournissent encore de grandes marques américaines. En Afrique du Sud, déjà frappée par un chômage supérieur à 30%, des dizaines de milliers d’emplois pourraient disparaître. Pour ces pays, l’Agoa est indéniablement une réussite, mais ses bénéfices restent concentrés. De leur côté, les investisseurs américains ont aussi profité de cette dynamique. Reste que Washington, à l’heure du protectionnisme et des droits de douane, revoit sa politique commerciale. Et si les États-Unis se retiraient un peu plus du terrain africain, un vide se créerait. Un vide que ne manquerait pas de combler la Chine, devenue paradoxalement l'ennemi numéro 1 de Donald Trump et le premier partenaire commercial de la majorité des pays du continent.
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À propos de Aujourd'hui l'économie

Aujourd'hui l'économie, présenté par Stéphane Geneste, vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique, du lundi au vendredi à 06h16 TU, toutes cibles.
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