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  • Espagne: cinquante ans après la mort de Franco, les symboles du franquisme toujours présents
    En Espagne, le 20 novembre 1975, cela fera cinquante ans que Franco est décédé. Au cours de ce mois, une centaine d'événements seront organisés pour honorer la mémoire des victimes de son régime autoritaire qui a duré 34 ans. Les autorités ont également annoncé la publication d'une liste des symboles franquistes dans l'espace public qui doivent être retirés tel que le prévoit la loi sur la mémoire démocratique de 2022. Des statues, emblèmes militaires ou noms de rue en référence à la dictature... Selon le syndicat Commissions ouvrières, 6000 symboles franquistes sont encore présents sur le territoire. Coincé entre deux bretelles du périphérique, à l’entrée ouest de Madrid, l’Arc de la Victoire est devenu un vestige encombrant. Cet édifice néoclassique construit dans les années 50 pour célébrer le succès des troupes franquistes sur les soldats républicains lors de la Guerre civile, symbolise à lui-seul la polémique autour des éléments du franquisme encore présents dans l’espace public espagnol. Emilio Silva, président de l’association pour la récupération de la mémoire historique réclame depuis des décennies un autre statut pour cet emblème du franquisme. « Cet Arc de la Victoire pourrait être soumis à un collectif d’artistes qui le réinterprète pour en changer sa signification. Madrid est encore rempli de symboles franquistes, il y a des tas de rues avec des noms de généraux qui ont participé au coup d’État. Ils sont des criminels de guerre devenus des hauts dignitaires durant la dictature. Comme par exemple, la rue du Docteur Vallejo Najera qui a été un médecin, un psychiatre qui a élaboré une théorie sur la pureté de la race espagnole ». La loi sur la mémoire historique adoptée en 2007 sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero prévoyait déjà le retrait des symboles faisant l’apologie de la dictature dans l’espace public. Cette mesure a été de nouveau mentionnée dans la loi sur la mémoire démocratique votée en 2022. Or dans les faits, à l’exception des statues de Franco qui ont été déboulonnées et l’exhumation du Caudillo de son mausolée, la présence franquiste dans les rues du pays est encore très visible. Et certaines régions, dirigées par des gouvernements de droite, rechignent à retirer ces vestiges du passé comme le reconnait Emilio Silva, qui fustige le manque de volonté politique. « On voit bien que lorsque certaines régions comme Madrid refusent d’appliquer la loi, le gouvernement central n’utilise pas tous les moyens de l’État pour faire appliquer le droit. Rien ne se passe pour ces régions qui décident de passer outre la loi ». « Il y a certaines choses que l’on ne peut pas effacer » Il faut dire que la suppression des symboles franquistes se heurte toujours à de vives réticences au sein d’un électorat conservateur. Juan Antonio, âgé de 65 ans, vit à quelques mètres de l’Arc de la Victoire. « Qu’il s’agisse d’une époque blanche ou d’une époque noire, on parle de notre Histoire et il y a certaines choses que l’on ne peut pas effacer. Il faut maintenir certains monuments. Oui, cela me dérange que l’on touche à ce passé ». Les conservateurs ont promis d’abroger la loi sur la Mémoire démocratique s’ils reviennent au pouvoir et ont boycotté tout au long de cette année anniversaire les commémorations pour célébrer le retour à la démocratie espagnole après quarante ans de dictature.  À lire aussiEspagne: le gouvernement de Pedro Sanchez veut effacer les symboles du franquisme de l'espace public
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  • À Édimbourg, le spectre de Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom plane sur le tourisme Harry Potter
    La capitale écossaise et ses décors médiévaux ont inspiré J.K. Rowling pour la saga Harry Potter. Destination de vacances prisée par les fans, Édimbourg regorge de marches guidées et de magasins dédiés à l’univers du sorcier à lunettes. Mais depuis quelques années, l’autrice désormais milliardaire a mis sa fortune au service de l’idéologie transphobe, au point de contraindre la justice à revenir sur les droits des femmes transgenres. Le secteur du tourisme se voit forcé de s’adapter, entre demande commerciale et respect des minorités. De notre correspondante à Londres, Le château millénaire d’Édimbourg se découpe sur le ciel gris d’Écosse, à quelques centaines de mètres du cimetière de Greyfriars. Connu pour sa statue du chien Bobby, l’endroit accueille chaque année un demi-million de touristes vêtus de capes noires et d’écharpes en laine aux couleurs des maisons de l’école (fictive) de sorcellerie de Poudlard. Les pierres tombales portent des noms familiers pour les fans de la saga littéraire Harry Potter : Thomas Riddell, Scrymgeour, Moodie, McGonagall... Plusieurs fois par semaine, Christine dirige des marches guidées à travers le cimetière. « La popularité de ces tours m’étonne toujours, après toutes ces années, s’émerveille la jeune femme, vêtue d’un uniforme de velours noir et vert émeraude. Édimbourg ressemble tellement à Poudlard, c’est merveilleux pour se plonger dans l’univers de Harry Potter ! » Parmi les participants, beaucoup ont grandi avec les livres. Le montant des marches Potter Trails est libre. Et depuis quelques années, l’entreprise reverse une partie de ses profits à des ONG qui défendent les droits des personnes transgenres. « C’est une manière d’afficher clairement que nos marches accueillent tout le monde, sans distinction de genre », explique Christine. Ce qui pourrait sembler évident relève pourtant du nécessaire. Depuis quelques années, la créatrice de l’univers Harry Potter, J.K. Rowling, s’est distinguée sur les réseaux sociaux par ses positions conservatrices transphobes. Plus inquiétant, elle, à qui la marque Harry Potter rapporte chaque année plus de 50 millions de dollars, a financé le recours en justice d’une association écossaise contre des réformes. En avril dernier, elle a obtenu que la justice considère les femmes transgenres comme des hommes. Depuis, les fans s’interrogent : faut-il continuer à consommer du contenu, et donc verser de l’argent à une autrice dont l’idéologie est loin de faire consensus ? « La moralité des livres est complexe, et bien entendu loin d’être idéale, admet la guide. Mais de nombreux lecteurs, y compris ceux qui ont grandi avec Harry Potter, ont trouvé du réconfort dans le message de la série : le fait de se sentir différent et d’enfin trouver un endroit où on se sent bien, et la résistance contre la haine. C’est ce qui nous motive. » L’une des rues principales de la vieille ville d’Édimbourg, Victoria Street, possède un café qui a abrité les premières séances d’écriture de J.K. Rowling et lui aurait servi d’inspiration pour la rue commerçante des fournitures magiques, le Chemin de Traverse. Devant la boutique officielle, les fans font la queue pour acheter une baguette magique, une peluche, une écharpe. Après une demi-heure d’attente, Estelle sort du magasin, les mains vides : « J’aime relire les livres, revisionner les films... Mais je ne cautionne pas les propos de l’autrice et je ne veux plus lui verser d’argent. » Alors, la jeune Normande, vêtue d’un pull de la maison Serdaigle, s’adapte : « J’achète d’occasion, et je me suis mise au tricot pour fabriquer mon pull ! » Du côté des militants LGBTQ+, certains membres de la communauté appellent plutôt au boycott de tout ce qui touche à l’univers magique du sorcier à la cicatrice en éclair. Les associations, elles, préfèrent ne pas évoquer les positions de l’autrice pour ne pas participer à sa visibilité. Dans cette démarche, Fraser Horn a décidé de totalement repenser son offre de marches guidées dans Édimbourg. Ce jeune papa s’est lancé comme guide indépendant au début de l’année, et propose à l’époque des tours Harry Potter et des marches LGBTQ, sur les lieux importants dans l’histoire des minorités sexuelles. « Mais en avril [quand la Cour suprême a indiqué ne plus reconnaître le genre auto-déclaré], les positions de J.K. Rowling sont devenues indéfendables, et j’ai compris que ces deux marches n’avaient plus leur place sur le même flyer », explique-t-il. À l’approche du mois des Fiertés – le mois de juin, consacré à la visibilité de la communauté LGBTQ+ –, le guide décide de remplacer ses tours Harry Potter par de nouveaux horaires pour ses marches LGBTQ+, ce qui suscite un fort intérêt médiatique. « Certains ont pensé que c’était un coup de communication de ma part, mais j’ai tout de même lâché un tiers de mon activité, pour respecter mes valeurs », précise-t-il. Depuis, Fraser propose de manière permanente plus de marches LGBTQ+, où il en profite pour donner plus de visibilité aux personnalités homosexuelles et transgenres de l’histoire édimbourgeoise, celles-là même que J.K. Rowling cherche à effacer. « J’emmène mes groupes dans la cour du collège de médecine, pour leur montrer la plaque commémorative du Dr. James Barry : un homme transgenre, né dans une famille pauvre, qui est devenu l’un des meilleurs chirurgiens de la Royal Navy », raconte-t-il. La transidentité du docteur n’a été révélée qu’à sa mort, à l’indifférence de ceux qui l’avaient connu. Du côté du secteur touristique et à l’échelle de toute l’Écosse, les syndicats notent une légère baisse du tourisme liée à Harry Potter, au profit d’autres séries comme Outlander, mais se préparent à une recrudescence des séjours sur les lieux de tournage des films, avec la sortie d’une nouvelle série inspirée des livres sur HBO en 2027. À lire aussiLa Cour suprême britannique statue que la définition légale d'une femme repose sur le sexe biologique
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  • En Russie, la région de Belgorod face à une nouvelle étape du conflit
    Les attaques de drones venues de l’Ukraine, singulièrement depuis la fin de l’été, se sont intensifiées en Russie et tout particulièrement dans la région de Belgorod. Cette région militarisée, dont la capitale est une ville de garnison, voit aussi ses infrastructures civiles, et notamment énergétiques, désormais particulièrement visées. À ce stade, l’impact des attaques est réel, mais très loin d’atteindre un seuil critique pour la vie quotidienne, qui continue son cours. À lire aussiBelgorod, Chebekino, deux villes frontalières russes face à l’intensification du conflit
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  • Mexique: la fin du rêve américain pour les migrants
    Neuf mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et la fermeture de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le Mexique est devenu pour beaucoup de migrants latino-américains la seule option qui reste. Le pays devient une voie pour survivre quand le rêve américain s'effondre. De notre correspondante à Mexico, « J’ai 28 ans. Je suis vénézuélien. Ça fait déjà un an que je suis là », raconte Luis Marcano. Six jours sur sept, Luis traverse Mexico d’est en ouest pour aller travailler. Un job informel dans la construction. L’année dernière, il voulait d’aller aux États-Unis. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Victime de la violence au Mexique, la frontière s’est fermée sous ses yeux. « On ne peut plus passer et maintenant, ils expulsent tout le monde. Eh bien moi, j’ai décidé de rester ici. Pour l’instant ça va, j’ai du travail. Je peux aider ma famille depuis ici », confie-t-il.  En allant dans un café, il raconte comment il parvient à envoyer un peu d’argent à sa famille restée au Venezuela. « Hier, c’était l’anniversaire de ma grand-mère et je lui ai offert un téléphone », raconte-t-il. Il montre une vidéo de la fête qui a eu lieu et ajoute : « Là, c’est ma mère. Je suis loin, on ne peut pas partager ces moments. Elles me manquent, mais bon. Elles me disent de venir, de ne pas rester seul ici. Elles savent tout ce par quoi je suis passé. Mais je suis vivant, Dieu merci. Je ne regrette rien. » À lire aussiMexique : le retour difficile des migrants expulsés ou déçus des États-Unis Rester, attendre la fin de l’ère Trump et retenter sa chance ? Après dix ans loin du Venezuela, Luis imagine plutôt rentrer quand il aura réuni assez d’argent et obtenu son statut légal au Mexique. « S’ils me le donnent, je pourrais voyager et même faire des allers-retour. Je pourrais emmener des choses là-bas. Ici les vêtements, les chaussures sont accessibles. Je veux ramener quelque chose. Je ne veux pas partir sans rien. Tant d’années loin de chez moi pour rien ? », s'interroge-t-il.  Et quand on lui demande de quoi il rêve maintenant, il répond : « Si je pouvais, je partirais demain. J’achèterais un terrain sur la plage dans mon pays. » Comme Luis, ils seraient des dizaines de milliers de personnes restées au Mexique. Encore loin de nourrir un rêve mexicain, beaucoup regardent désormais vers le sud, en direction de leur pays d’origine.  À lire aussiTravel ban : Haïti, Cuba et le Venezuela concernés par la nouvelle mesure d’immigration américaine
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  • Syrie: le camp de jihadistes de Harem, un «mini-califat avec son propre émir, Omar Omsen»
    Idleb, dans le nord du pays, théâtre la semaine dernière de violents affrontements entre l'armée syrienne et des combattants jihadistes étrangers, français notamment, retranchés à l'intérieur d'un camp, celui de Harem. Tensions qui illustrent le défi sécuritaire auquel sont confrontées les nouvelles autorités de Damas. Celui qui le dirige, une figure bien connue du jihadisme, Omar Omsen. Notre correspondante dans la région s'est rendue dans ce camp et l'a rencontré. On a commencé par prendre contact par Telegram avec Omar Omsen, le jour de l'assaut des forces gouvernementales syriennes, il nous a donné son feu vert. Donc, on a pris la route, direction Harem, au nord-ouest de la Syrie, où se trouve donc ce camp de jihadistes français. Et donc, vous tombez au bout d'une petite route sur les hauteurs d'une colline, sur ce camp adossé au mur qui sépare la Syrie de la Turquie. C'est un camp complètement enclavé où vivent depuis 2017 environ 70 Français – hommes, femmes et enfants –, le tout en quasi-autarcie, selon leurs propres lois, les lois de la charia, qu'ils appliquent de la manière la plus fondamentale. C'est une sorte de mini-califat, avec son propre émir, Omar Omsen donc, qui exerce une influence assez importante sur ses membres. Personne n'est autorisé à sortir. Les occupants peuvent aller faire quelques courses, mais ça se limite à ça. À l'intérieur, quand on rentre, c'est assez surprenant, ça ressemble plus à un petit village, voire un centre de vacances avec une mosquée, une école, de grands arbres et un terrain de football pour les enfants.  C'est donc ici autour de ce camp que des affrontements ont éclaté la semaine dernière entre jihadistes et forces gouvernementales. Que leur reprochent-elles ?  Les affrontements ont été assez violents avec l'intervention même de combattants ouzbeks qui sont venus prêter main forte aux jihadistes français. Les destructions sur place sont significatives. Dès qu'on arrive, on voit les lance-roquettes qui ont perforé le mur d'enceinte. Il y a partout des impacts de balles, au sol, des mines antichars disposées à l'entrée. On a rencontré cette Française qui nous a dit avoir très peur : « Vers 22h00, on était chez nous, on a commencé à entendre des tirs. Et les tirs sont devenus de plus en plus forts. On savait que c'étaient des armes lourdes et après, moi, j'ai trois filles, on s'est mises au sol tout simplement pour se protéger. » Donc, lors de cet assaut, c'est bien Omar Omsen lui-même qui était visé. Une source au sein du ministère de l'Intérieur nous a affirmé qu'ils étaient venus pour l'arrêter, lui, suite notamment à de nombreux crimes. Plus récemment, une mère a déposé plainte pour maltraitance et violence envers sa fille de 11 ans, évoquant également un mariage forcé. À lire aussiSyrie : le gouvernement conclut un accord avec les derniers jihadistes français retranchés dans un camp Que faut-il retenir de ce personnage, Omar Omsen, une figure du jihadisme considéré comme l'un des, si ce n'est « le » principal recruteur de combattants français en Syrie ? On parle d'environ 100 à 200 départs depuis 2012. Une enquête de nos confrères de Libération a d'ailleurs montré récemment que six Français ont été arrêtés par le Parquet national antiterroriste depuis décembre 2024 et la chute du régime de Bachar el-Assad. Pour retracer rapidement le parcours d'Omar Omsen, c'est un Franco-Sénégalais né à Nice. Il est parti en Syrie en 2013 pour combattre le régime de Bachar el-Assad. Il a fait rapidement allégeance au Front al-Nosra, donc la branche syrienne d'al-Qaïda, ce qui lui a valu d'être mis sous le coup d'un mandat d'arrêt de la justice française. Les États-Unis l'ont également qualifié de terroriste international en 2016.  Vous l'avez donc rencontré, il vous a parlé, longuement, et manifestement assez librement. Nous avons fait le choix, ici, à RFI, de ne pas diffuser les propos d'un homme recherché pour terrorisme et qui n'hésite pas à utiliser les médias comme un levier de communication. Ce n'est pas la première fois à vrai dire qu'Omar Omsen donne des interviews. Il a l'habitude de recevoir des journalistes, mais c'est vrai que d'ordinaire, il refuse d'être enregistré. Cette fois-ci, nous avons pu garder notre micro ouvert tout le long de l'interview. Alors, on peut penser qu'il avait envie de se servir de cette interview pour rectifier un moment de tension avec les autorités. Il a assuré plusieurs fois pendant notre entretien qu'il répondait désormais aux ordres du gouvernement syrien, alors que jusqu'ici, il tenait plutôt un discours contestataire. On peut aussi imaginer d'une manière assez égotique qu'il aime se donner de l'importance et qu'il avait envie de faire passer un message à la France.  La France, c'est toujours « la » cible privilégiée d'Omar Omsen.  Il affirme cette fois-ci que ce sont les autorités françaises qui ont fait pression sur le gouvernement syrien pour l'arrêter. Ce qui est évidemment une simple accusation, rien ne permet pour le moment de le confirmer. Il affirme que son groupe dérange, car il prétend faire venir des Français encore aujourd'hui en Syrie. Cela, il nous l'explique, il dit que des Français le contactent sur Telegram, il leur explique, il leur donne des indications pour les faire venir jusqu'à son camp. Et malgré l'accord de cessez-le-feu qui a été signé, il refuse toujours d'en sortir. Cela fait plus de trois ans. Il craint d'être extradé vers la France, de prendre 22 ans de prison ferme. C'est pour cela qu'il assure qu'il ne se rendra jamais.  À lire aussiSyrie : plus de 200 Français liés à l'EI toujours dans l'attente d'une solution
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